- C’est ce que l’on déduit après l’exposé de la MFA, mercredi au ministère des Sports, suite à sa rencontre avec la presse et les dirigeants de clubs !
- Le président de la MFA, Samir Sobha, absent lors de la première partie des débats malgré l’engagement pris envers les invités
Week-End a décortiqué le Strategic Plan 2021-28 de la Mauritius Football Association (MFA) le 14 novembre dernier. Nous qualifions alors cette démarche comme de la poudre aux yeux, alors même que cette fédération peine sur l’échelle de la transparence et de la bonne gouvernance. En somme, nous ne nous sommes pas trompés en prenant connaissance des explications données par Nazeer Bowud, (Acting) General Secretary, mercredi au siège du ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (MAJSL). Cela, en l’absence du président de la MFA, Samir Sobha, lequel est arrivé que peu avant midi, alors que prenait fin la première partie de la session de travail avec la presse et les dirigeants de clubs ! À noter que la MFA devait recevoir les clubs privés, hier, et ensuite demain, les anciennes gloires.
Que peut-on retenir des explications de la MFA ? D’abord que la démarche est conjointe, MFA-MAJSL et que ce “workshop” s’est tenu au siège même du ministère des Sports à Port-Louis et non à la Football House ! Aussi, est-il important de noter que l’idée derrière cet atelier de travail, selon l’invitation de la MFA se résume ainsi : “Presentation and workshop, Football Strategic Plan 2021-28” ! Cet exercice n’aurait-il pas dû se tenir avant, mais pas après sa présentation ? La MFA, le MAJSL et le ministre Stephan Toussaint gagneraient à y prendre bonne note. En somme, si la MFA n’agit pas de travers, elle le fait à l’envers !
Qualification
à la CAN 2026
Passons. Ce qui nous intéresse, ce sont les explications données officiellement par la MFA sur son plan. On dira d’abord que, plus les années passent, plus elles se ressemblent, voire s’assombrissent. D’ailleurs, le tour d’équilibriste tenté par Nazeer Bowud n’a pas vraiment branché et encore moins convaincu. Si ce n’est, qu’à la lecture de son exposé, on se retrouve étrangement avec des promesses, des prétextes et des rêves surtout qu’on continue à vendre à la population, mais qu’on peine à réaliser. Ce qui n’est pas si étonnant que cela en tenant compte de la nature même des rêves ! Cela, au vu du bilan sportif plus que médiocre sous ce présent comité directeur. Du reste, ce plan n’en fait malheureusement aucune référence des résultats, alors qu’il était pourtant très important de montrer ce point de départ au lieu de se concentrer uniquement sur sa finalité.
De l’argent et
toujours plus !
À la MFA, on a tout simplement mis l’accent sur cette finalité purement sportive qui est de se qualifier pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de 2026. Alors, même qu’en ouverture, il est précisé qu’un plan stratégique avait été soumis en 2017 avec, pour objectif, une qualification pour la CAN 2019 ! Sauf que, selon le principal concerné, le but n’a pu être atteint en raison de « beaucoup d’obstacles, dont la coupure au niveau des allocations allouées par le ministère des Sports et l’arrêt de la professionnalisation du football. » Il ajoute même que: « Nous avons beaucoup d’espoir et d’envie afin que cela puisse être réalisable, car nous avons mis les bouchées doubles en prenant en compte tous les aspects de ce secteur. » Des promesses, encore des promesses ?
Référence est aussi faite à Madagascar, quart de finaliste de la CAN 2019, et des Comores, qualifiés pour l’édition de 2022. Sauf qu’on ne suit pas très bien la logique de Nazeer Bowud quand il déclare, « on pourrait bien prendre des Argentins ou d’autres joueurs d’autres pays qui n’ont pas leur place dans leur pays et les naturaliser, mais nous n’avons pas ces objectifs à court terme ». Est-ce en référence à ces deux nations ? Espérons pas. À moins que notre mémoire ne nous fasse défaut, ces équipes ont recruté des joueurs français ayant des origines de leurs pays !
D’autre part, après avoir évoqué un ”insufficient support” dans le plan stratégique, non sans avoir tiré à boulets rouges sur l’Etat en indiquant entre autres un “Persistent political interference in Sports”, d’un “Sports Act too restrictive” ou encore d’un “Ministry playing role of the Federation and difficult relationship”, la MFA a le culot de venir tendre la main pour que le ministère revoit à la hausse ses allocations aux clubs ! Révoltant aussi — comme nous l’avions du reste déploré récemment — l’appel du pied à cette même MBC que la MFA avait pourtant jeté en pâture pour se tourner, à une époque, vers un groupe de presse pour ses retransmissions en direct des matches à la télévision. Désormais, à l’heure de ses envies de passer au digital, vers qui la MFA se tourne-t-elle entre autres ?
On se passera des autres détails de ce plan que nous connaissons déjà et dont nous avons eu l’occasion de faire part, à nos fidèles lecteurs, à travers une profonde réflexion. Ce qui est cependant dommage, c’est que la MAJSL a trouvé moyen, aujourd’hui, de s’associer à une fédération qui a pourtant démontré, en certaines occasions, qu’elle n’était pas vraiment disposée à respecter la Sports Act 2016 ! Preuve aussi — si besoin est — que les sanctions prises par le ministère des Sports, concernant le gel des subventions, confirment aujourd’hui cette impression, qu’au Citadelle Mall, on semble vouloir continuer à souffler le chaud et le froid.