Opération super cargo : Les GPS des bateaux des Gurroby examinés

Un rapport du FSL attendu pour déterminer si l'héroïne, d'une valeur de Rs 217 M, saisie à Baie-du-Tombeau, est issue de la même cargaison que celle déterrée à Pointe-aux-Canonniers

L’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) compte solliciter l’aide de la Mauritius Port Authority (MPA), et peut-être même de Mauritius Shipping, pour les aider à examiner les GPS sur les bateaux de pêche appartenant aux frères Gurroby. Les enquêteurs espèrent en effet connaître leurs trajets et confirmer laquelle, des dizaines d’embarcations, a pu partir chercher les Rs 3,7 Mds de drogue en mer.

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Cependant, une source au quartier général de l’ADSU prévient que cette démarche pourrait ne pas aboutir sur des éléments concrets si c’est un hors-bord qui a effectué le trajet, ce type de bateau ne disposant en effet pas de ce genre de mécanisme à bord, contrairement aux embarcations semi-industrielles des Gurroby. Néanmoins, la police attend un ordre de la cour pour examiner les portables de Ritesh Gurroby, de Siwdanand Rawah et du constable Garry Joumont. Le but est non seulement de déterminer s’il y a eu communication entre eux, mais aussi d’établir où ils se trouvaient durant la semaine précédant la saisie de drogue à Pointe-aux-Canonniers, le 2 mai. Grâce aux antennes-relais, la police sera en mesure de confirmer si l’un d’eux s’est rendu en mer et à quelle heure.

L’ADSU n’écarte pas la possibilité que les suspects aient pu communiquer à travers une application mobile, mais il estime qu’en mer, il y aurait un problème de réseau. Et donc, les appels « normaux » sont nécessaires en cas de sortie en mer.

La communication à travers le Wi-Fi est peu probable, car il faut être près des côtes pour capter le réseau, comme l’avait fait l’équipage du Wakashio peu avant le naufrage du navire. La police est donc d’avis que des messages ou des appels ont été échangés à travers le service de communication traditionnel dès la réception des 269 kg de drogue au large de Maurice. C’est en tout cas la thèse privilégiée par l’Adsu, qui a même saisi des cartes prépayées chez le constable Joumont.

Ce détail peut paraître anodin, mais il revêt une grande importance pour les enquêteurs, car les cartes possèdent des numéros de série, lesquels devraient permettre aux enquêteurs, via la compagnie de télécommunications, de savoir si l’ancien membre du FIO se trouvait dans le nord, du moins si ces cartes prépayées ont été vendues dans un commerce de cette région de l’île. Du côté de l’Adsu, on fait comprendre que ce détail pourrait d’ailleurs être utilisé pour confronter le constable Joumont. En tout cas, cela pourrait s’ajouter aux éléments de « circumstantial evidences » pouvant impliquer ce dernier dans cette affaire.

Par ailleurs, cette importante saisie d’héroïne à Baie-du-Tombeau, d’une valeur marchande de Rs 222 millions, pousse les enquêteurs à chercher la provenance de la drogue. Même si le suspect Mike Désiré (41 ans) est soupçonné d’opérer dans un réseau d’un faubourg de la capitale, la police n’écarte ainsi pas la possibilité que les 14,8 kg de drogue puissent provenir du même fournisseur que celui des Gurroby. Pour étayer leurs soupçons, les deux cargaisons de drogue seront analysées afin de comparer leur niveau de pureté et de qualité.

En attendant, le quadragénaire a été inculpé sous une accusation provisoire de trafic de drogue. Le suspect utilisait l’étage d’une pâtisserie de Baie-du-Tombeau afin de dissimuler l’héroïne, plus précisément sous des escaliers. À noter qu’une somme de Rs 70 000 a également été saisie par les hommes de l’Adsu. Mike Désiré n’a rien voulu divulguer concernant la provenance de la drogue.

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