Lutte contre le sida – plan directeur 2023/27 — Jagutpal : « Freiner l’épidémie, les contaminations et les décès est possible »

  • Annette Ebsen-Treebhoobun (PILS) : « Un document complet qui devrait fortement aider dans notre lutte commune »

Le plan stratégique pour lutter contre le sida pour les années 2023 à 2027 a été lancé lors d’une cérémonie au conseil municipal de Port-Louis. Autour du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, étaient présents des membres de l’état-major de son ministère, ainsi que des représentants de la société civile, qui ont contribué à l’élaboration du document. Ce plan souligne les défis uniques posés par le VIH et le sida à Maurice, et définit des stratégies pour y faire face de manière globale.

- Publicité -

Kailesh Jagutpal, a d’emblée fait remarquer : « Maurice reste ferme dans son engagement à réduire davantage l’impact du VIH et du sida en tant que menaces pour la santé publique. La création du High Level Drugs & HIV Council, placé sous la férule du PMO, souligne le fort dévouement et le leadership du pays dans sa riposte au sida. De fait, avec le soutien de la société civile de même que des instances mondiales comme l’OMS, nous pouvons et nous devons tout mettre en œuvre pour freiner l’épidémie du sida dans le pays, mais aussi pour veiller à réduire les nouvelles contaminations et les décès liés au virus. »

Le précédent Plan d’action national ayant expiré en 2021, le ministère a réaffirmé son engagement à contrôler l’épidémie de VIH, tout en prenant en considération sa riposte et ce qui doit être entrepris auprès des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) avec l’élaboration de ce nouveau plan directeur. Ainsi, évoquant la situation du VIH à Maurice, le ministre indique qu’en décembre 2023, 9 213 personnes avaient été diagnostiquées séropositives à Maurice. « Actuellement, 7 000 personnes connaissent leur statut et 62% d’entre elles ont commencé un traitement contre le VIH. À ce jour, 118 enfants ont été infectés par le VIH par transmission verticale. En 2023, 382 nouveaux cas de VIH ont été enregistrés. »

« Grâce à une responsabilité partagée et à des actions concertées, nous continuerons à travailler sans relâche pour réaliser notre vision d’une société où le VIH et le sida ne constituent plus une menace, garantissant la santé et le bien-être de tous nos citoyens. En ligne directe avec le respect des droits humains, nous œuvrons pour que chaque citoyen, quel que soit son statut sérologique, soit dûment respecté et traité de la même manière », estime encore le ministre.

IL ajoute que le Dr Chidi Nweneka, consultant international basé aux États-Unis, a dirigé la rédaction du présent plan directeur. « Ce plan stratégique est conçu pour atteindre les objectifs 95-95-95 et les trois objectifs “Zéro”, soit zéro nouvelle infection, zéro décès lié au sida et zéro discrimination », dit-il.

En outre, conformément à l’objectif de développement durable No 3, à savoir « garantir une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges », l’objectif global du plan d’action est de mettre fin à l’épidémie de VIH en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. « Le document élaboré aborde également des questions transversales liées au VIH, telles que la santé et les droits sexuels et reproductifs, les droits de l’homme et l’égalité des sexes », a-t-il encore précisé.

Les objectifs stratégiques du plan d’action national sont de : réduire d’au moins 25 % les nouvelles infections au VIH parmi les populations clés, les adolescents et les jeunes, ainsi que dans la population en général; réduire d’au moins 50% le nombre de décès liés au sida parmi les PVVIH; réduire à zéro la transmission mère-enfant du VIH; et réduire les obstacles structurels et autres qui entravent l’accès aux services de lutte contre le VIH et de réduction des risques.

A cet effet, Kailesh Jagutpal soutient : « la mise en œuvre efficace du plan d’action entraînera des résultats positifs et significatifs. Certains d’entre eux concernent l’augmentation du dépistage du VIH, l’utilisation de kits d’autodépistage du VIH, l’utilisation accrue de l’autodépistage et du “redépistage” du VIH directement assistés, l’initiation au traitement et le suivi des patients perdus de vue. »

Également présent au lancement, le responsable de la gestion du programme, le représentant de l’OMS Ajoy Nundoochun, estime que « Maurice a fait de bons progrès dans sa riposte » au sida. « Cependant, il reste encore beaucoup à faire en ce qui concerne l’objectif 95-95-95, qui prévoit que 95% de toutes les PVVIH connaissent leur statut sérologique, que 95% de toutes les personnes ayant reçu un diagnostic d’infection par le VIH reçoivent un traitement antirétroviral soutenu, et que 95% de toutes les personnes recevant un traitement antirétroviral aient une suppression virale d’ici 2025. »

Les cinq prochaines années seront donc cruciales pour que Maurice puisse surmonter ces défis et atteindre l’objectif de 2030 consistant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique, a conclu l’intervenant.

 

PILS : « Un document positif ! »

Annette Ebsen-Treebhoobun, directrice de l’Ong Prévention, Information et Lutte contre le Sida (PILS), assistait au lancement du nouveau plan directeur. « Ce plan d’action est très bien élaboré sur tous les plans. Qu’il s’agisse du traitement, de la prise en charge, des suivis ou de la médication. Mais aussi sur une question qui nous tient très à cœur, à savoir les patients perdus de vue. Ce plan aborde tous ces aspects avec les spécifications relatives à notre épidémie à Maurice », dit-elle.

« C’est un document pratiquement complet. Et avec une action commune et conjointe, nous irons loin. Je demeure convaincue qu’en harmonisant nos efforts et en conjuguant nos actions, ensemble, acteurs de la société civile et partenaires de l’État comme du privé, nous parviendrons à avancer dans cette lutte sans relâche. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -