POURSUIVIS POUR COMPLICITÉ DE MEURTRE – Le sort de Polocco et de ses présumés acolytes bientôt connu

Le procès intenté en Cour intermédiaire à Christophe Jérôme Legrand, alias Souris, Patrick Steeve Prinslet Serret, alias Polocco, et Sada Curpen pour “conspiracy do to harm” en la personne de Denis Fine, tire à sa fin. Alors que les auditions des témoins sont déjà terminées, les plaidoiries et réquisitoires des avocats de la défense et de la poursuite sont prévus pour le 10 août. Les trois accusés nient toute implication dans le meurtre de Denis Fine, tué par balle dans la nuit du 3 janvier 2010.
Les trois accusés ont plaidé non-coupable d’une accusation de “conspiracy to do harm to another person”. Il était reproché à Polocco d’avoir abattu Denis Fine, un Mauricien établi en France, d’une balle en pleine tête dans la nuit du 3 janvier 2010. La victime se trouvait dans la véranda de sa maison, à Résidence Maison-Blanche, Pamplemousses, où elle donnait une fête. Selon des témoignages entendus en cour dans cette affaire, dont celle de Catherine Castor, la maîtresse de Polocco, c’est Sada Curpen qui aurait demandé à Polocco de s’en charger. Catherine Castor avait affirmé qu’elle avait entendu une conversation téléphonique, alors qu’elle vivait avec Polocco, dans laquelle Sada Curpen donnait des directives pour éliminer quelqu’un rentrant au pays. Sada Curpen aurait pour mobile qu’il craignait que Denis Fine  devienne le parrain du trafic de Subutex entre la France et Maurice.
Sada Curpen avait réfuté toutes ces allégations à la police, soutenant qu’il n’était pas mêlé au meurtre de Denis Fine. En cour, confronté à des relevés téléphoniques de la prison où il était détenu dans le cadre de cette affaire, Sada Curpen devait réfuter les faits selon lesquels un des téléphones portables de la prison avait été utilisé pour appeler Steeve Prinslet Serret.
Christophe Legrand, cousin de la victime, avait, au début du procès, indiqué que des policiers l’auraient « fait chanter » pour qu’il avoue son implication dans le meurtre de Denis Fine. Il avait soutenu avoir été tabassé par des enquêteurs de la MCIT et que, de fait, ses sept dépositions données à la police n’avaient pas été faites de son plein gré. Dans un jugement rendu en septembre 2014, la cour avait rejeté ces allégations. Par la suite, Christophe Legrand avait indiqué que c’est un certain Toto qui lui avait appris que c’est Sada Curpen qui aurait commandité le meurtre de Denis Fine, un Mauricien vivant en France qui serait rentré à Maurice en vue de « contrôler le trafic de Subutex » dans l’île. Des allégations que réfute Sada Curpen.
Patrick Steeve Prinslet Serret, qui s’était adressé à la cour dans le box des accusés, avait quant à lui déclaré qu’il n’avait tué personne. Selon lui, la nuit où le meurtre aurait été commis, il était rentré chez lui après une soirée de beuverie et n’avait pas quitté son domicile. Sa femme, venue témoigner en cour, avait confirmé les dires de son mari. Cette dernière, qui a déclaré qu’avant l’arrestation de Polocco ils vivaient sous le même toit avec leurs deux enfants et des membres de la famille de son mari, à Sainte-Croix, avait soutenu que Polocco se trouvait avec elle le soir du drame, comme c’était le cas tous les soirs, dit-elle.
Sada Curpen, qui s’était également adressé à la cour, est venu soutenir dans le box des accusés que la police avait « arrêté la mauvaise personne », précisant qu’il n’a « rien à voir avec ce meurtre ». Dans ce procès, le ministère public est représenté par Me Mohana Naidoo. Me Neelkanth Dulloo défend, lui, les intérêts de Christophe Legrand alors que Polocco a retenu les services de Me Rama Valayden. Me Raouf Gulbul défend Sada Curpen. Le procès est présidé par le magistrat Vijay Appadoo. Les plaidoiries, qui étaient prévues hier, ont été reportées au 10 août en raison d’une mortalité dans la famille de Christophe Legrand.

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