EN DÉPIT DU COVID-19 PROTOCOL – ARRIVÉE D’UN CARGO ÉTRANGER : Débarquement controversable de containers à Agalega

À hier, les indications étaient que ni les responsables dans l’archipel ni ceux de la police n’avaient été informés au préalable

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Les habitants de Village La Fourche surpris de constater depuis hier matin des opérations à bord Norderney accosté à quai

En se réveillant hier matin, les habitants du Village La Fourche, à Agalega, ont découvert à leur grand étonnement qu’un navire venant de l’Inde, et se trouvant dans les eaux de l’archipel depuis deux jours plus tôt, avait accosté. Le débarquement de containers pour le compte des contracteurs d’Afcons Infrastructure avait déjà commencé sans nulle autre forme de procès. Selon des informations en provenance de l’archipel, cette opération aurait démarré aux petites heures du matin jeudi à l’insu du Management dans l’île. Les officiers de la National Coast Guard, pas plus que ceux d’autres unités de police, n’en auraient pas non plus été informés au préalable.

Le navire, au nom de Norderney, est arrivé dans les eaux d’Agalega mardi 6, soit le jour où les habitants manifestaient leur colère devant le bureau de l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) contre la décision prise à Maurice de procéder au débarquement d’une centaine de travailleurs indiens sans obligation de mise en quarantaine au préalable sur le bateau. Le site Web vesselfinder.com indique que le Nordeney, navire battant pavillon Antigua et Barbuda, aurait quitté l’Inde le 28 mars. « The vessel is en route to Agalega Island and expected to arrive there on April 6, 07:00 », lit-on également.

Pourtant, selon un plan de prévention contre la Covid-19, élaboré l’an dernier par l’OIDC en collaboration avec des “stakeholders” de l’archipel, tout bateau arrivant à Agalega doit être mis à l’écart pendant une période de 14 jours et personne – autant les habitants que les Public Officers – ne peut être autorisé à monter à bord durant cette période de quarantaine. Soulignons que ce protocole a été approuvé par les autorités mauriciennes.

Mais des habitants ont fait part hier à l’administration dans l’archipel de leur indignation et de leur colère de ce non-respect de cette exigence de mise en quarantaine de 14 jours. D’autant que le navire vient directement d’un pays où les cas de contamination au virus sont en nette progression et donnent lieu à une situation inquiétante. À hier, les responsables de l’archipel auraient affirmé aux habitants du Village La Fourche avoir pris connaissance des opérations du débarquement des containers à bord du Norderney au même moment qu’eux. Les habitants apprendront aussi que le médecin du ministère de la Santé était déjà monté à bord de ce bateau étranger mercredi pour un contrôle de santé habituel sur les membres de l’équipage, mais qu’il n’aurait informé officiellement le management de l’archipel de sa démarche que durant la matinée d’hier.

D’où les interrogations de certains employés de l’OIDC dans l’archipel concernant les procédures en vigueur pour monter à bord d’un bateau et effectuer un contrôle médical, de même que pour le débarquement des marchandises. Ils se demandent ainsi si le protocole relatif à la Covid-19 a été respecté dans le cas de ce cargo arrivé mardi dernier. « C’est le management qui donne l’autorisation de monter a bord d’un bateau et pour tout débarquement de passagers et de marchandises. Ce n’est pas correct si le débarquement dans le cas de ce cargo a débuté sans que le management ne soit au courant. Est-ce que l’autorisation viendrait directement des autorités mauriciennes ? Et si tel est le cas, est-ce à dire que le management ici n’a plus son mot à dire dans la gestion de l’archipel ? » lancent ces habitants en colère.

Des habitants angoissés par le risque de voir entrer la Covid dans leur archipel ont insisté pour avoir une réunion hier après-midi avec le médecin de la Santé au sujet de l’accostage de ce cargo étranger et du débarquement de ses marchandises. Cette réunion s’est déroulée en présence d’une douzaine de personnes, notamment de représentants des habitants, d’un membre de l’administration de l’archipel, du médecin du ministère de la Santé et d’un infirmier, et de deux représentants de la police.

Pressé de questions au sujet de sa démarche de monter à bord du bateau mercredi sans l’autorisation nécessaire, le médecin aurait répondu qu’il n’a jamais été mis en présence d’aucun protocole. De plus, le médecin aurait laissé entendre que le management aurait été mis au courant verbalement de sa décision de monter à bord. Les représentants de la police ont affirmé pour leur part ce jour-là n’avoir jamais été informés de l’accostage du bateau et des opérations de débarquement, comme le veut pourtant la procédure.

Affaire à suivre

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