Entente de l’opposition : « La balle est dans le camp de Ramgoolam et du PTr »

Paul Bérenger : « Cela n'a rien à voir avec Nando Bodha, car depuis le 27 janvier, nous disons qu'il n'est pas question d'aller aux élections avec Navin Ramgoolam en tant que Premier ministre »

Les leaders du MMM, du PMSD et du Reform Party, respectivement Paul Bérenger, Xavier-Luc Duval et Roshi Bhadain, ont clairement fait comprendre qu’il n’était pas question de présenter Navin Ramgoolam en tant que Shadow Prime Minister de l’entente de l’opposition lors des prochaines élections générales. Entre-temps, ils ont insisté sur le fait que, dans la conjoncture politique, avec l’imminence du prochain scrutin dans les cinq villes, « la balle est dans le camp de Navin Ramgoolam et du PTr ». Ils ont tenu à ajouter qu’il n’est pour eux « pas question de s’ingérer dans les affaires internes » des travaillistes quant au choix de leur leader. La décision que Navin Ramgoolam ne soit pas présenté comme prochain Premier ministre remonte à avant le 27 janvier dernier, dit-on, ajoutant : « Tousala pena nanyen a fer ek Nando Bodha », qui n’a soumis sa démission du gouvernement que le 6 février.

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Le leader du MMM, Paul Bérenger, a d’emblée fait ressortir que le but de la conférence de presse était « d’éclaircir toutes les confusions dans la tête de la population ». Il a ainsi expliqué que depuis le 27 janvier, Xavier-Luc Duval et lui avaient fait comprendre à Navin Ramgoolam qu’ils ne souhaitaient pas que ce dernier soit présenté comme le leader d’une alliance de l’opposition lors d’éventuelles élections générales. « Cette position, qui tient toujours bon, n’a rien à faire avec l’arrivée de Nando Bodha dans les rangs de l’opposition. Elle n’a non plus rien à faire avec le leadership du Ptr qui, comme un parti souverain, a le droit de choisir le leader qu’il souhaite », explique-t-il. « Toutefois, le leader du PTr ne doit pas obligatoirement devenir le leader de l’alliance de l’opposition. »
Paul Bérenger a également expliqué qu’il n’a « jamais été question » de présenter Nando Bodha comme leader de l’opposition à la place d’Arvin Boolell. « Il n’a jamais été de notre intention de blesser qui que ce soit. Nous souhaitons que Arvin Boolell continue de faire son travail de leader de l’opposition et lui laissons le temps de faire son travail. »
Le leader du MMM a aussi insisté sur le point que la participation aux élections municipales « devra se faire sur une base équitable vis-à-vis de tous les partis » qui y participeront. « A ce stade, le MMM, le PMSD et le Reform Party se préparent à participer à ces élections municipales, si elles sont organisées bientôt. Nous verrons comment les choses évolueront du côté du PTr, de Nando Bodha et des organisations citoyennes qui pourraient être intéressées à participer à ces élections. Nous sommes “open minded” », a-t-il soutenu.

Pour sa part, Xavier-Luc Duval a expliqué que « ce n’est pas de gaieté de coeur » que les trois leaders rencontrent la presse sans le PTr. « Nous avons le sentiment de faire tout notre possible pour amener une certaine réaction positive de la part du PTr concernant les appréhensions que nous constatons sur le terrain et dans le pays. Il y a une demande grandissante dans le pays pour un changement, et il est de notre devoir de présenter, au niveau de l’opposition, une équipe incarnant le changement nécessaire. Comme nous n’avons pas eu de réactions positives, nous avons pensé qu’il fallait aller de l’avant. D’autant que les municipales arriveront rapidement. »

Rappelant que Navin Ramgoolam « est un ami d’enfance », il poursuit : « Nous avons une grande amitié, mais l’intérêt du pays doit primer sur toute amitié en politique. » Et d’affirmer avoir rencontré Arvin Boolell et Navin Ramgoolam pour leur présenter la position du PMSD et leur faire certaines propositions à huis clos. « La balle est désormais dans le camp de Navin Ramgoolam et du PTr. La porte reste ouverte pour le PTr et nous nous attendons à une réaction positive de leur part. » Il a aussi fait part de la position du bureau politique du PMSD, qui a pris une décision unanime à ce sujet.
En ce qu’il s’agit des municipales, il a affirmé vouloir présenter « une équipe soudée et unie » et « ayant la volonté d’avoir une administration digne de 2021 ». Il s’agit, selon lui, « de concrétiser une alliance formelle avec le MMM et le Reform Party ». Et de souhaiter enfin que les trois partis soient actifs sur le terrain et présentent « un programme électoral avant-gardiste en temps et lieu ».

Quant à Roshi Badhain, il a observé que le 27 janvier, le Reform Party ne s’était encore joint aux autres leaders de l’opposition. « Clairement, nous aurions souhaité que le PTr soit avec nous. De toutes les façons, les problèmes intérieurs du PTr ne concernent que ce parti. Nous souhaitons que le PTr soit “on board” aux côtés des trois partis de l’opposition. »
Il a également souligné la nécessité d’avoir une équipe « bien soudée » pour les élections municipales. Et de conclure en disant qu’il « ne faut pas perdre de vue ce qui se passe dans le pays en termes de scandales et de corruption ».

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