La fête Maha Shivaratree s’est déroulée ce vendredi dans la prière et le recueillement. Nombreux ont été les dévots de foi hindoue qui se sont rendus au temple durant toute la matinée pour y retourner dans la soirée à l’occasion de la Grande nuit de Shiva, moment fort de prières et de dévotions pour tous ceux à Maurice et dans le monde de foi hindoue. Cette année, tous les Mauriciens auront une pensée spéciale pour toutes les victimes de l’accident qui s’est produit à Arsenal cette semaine, et qui a plongé dans le deuil le pèlerinage de Grand-Bassin durant toute la semaine.
Toutes les manifestations culturelles prévues à cette occasion ont été annulées pour faire place à la dimension spirituelle du pèlerinage. Cet accident a provoqué l’émoi non seulement à Maurice, mais aussi à l’étranger. Le gouvernement a reçu plusieurs messages de sympathie de l’étranger, en particulier du Premier ministre indien Narendra Modi et du ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar.
Comme l’a si bien souligné l’évêque de Port-Louis dans son message à l’occasion de Maha Shivaratree, il est heureux que la fraternité se manifeste à Maurice, que ce soit à l’occasion des fêtes, mais également des drames. Ce qui fait que ces jours-ci, les prières et les pensées de la majorité des Mauriciens, toutes religions confondues, vont aux victimes et à leur famille. Quelles que soient les raisons pour lesquelles s’est produit cet accident, notre rôle n’est pas de porter un jugement. Comme le souligne si bien Sarita Boodhoo dans une interview accordée au Mauricien cette semaine, les kanwars sont fabriqués avec ferveur et de bonne foi par des groupes de jeunes qui, pris dans leur enthousiasme, ont pu ne pas prendre conscience des risques que pouvait représenter la dimension de leurs structures.
Cependant, les Mauriciens en général reconnaissent que deux accidents graves en deux ans, c’est beaucoup trop. Et ils sont unanimes à dire : « Plus jamais ça ! ». Nous partageons la proposition de Sarita Boodhoo lorsqu’elle affirme que « seule une législation peut forcer les gens à respecter les normes parfois élémentaires ». Et qu’elle ajoute : « Les contrevenants sont sanctionnés par la police, comme c’est le cas pour les excès de vitesse. Après le grave accident de dimanche dernier qui nous a bouleversés, même les parents des victimes sont d’accord sur la nécessité d’introduire une législation. Cela concerne la sécurité du pays et de la population. Cette législation doit être consensuelle et doit être soutenue par tout le monde et tous les partis politiques. » Espérons que cette question donnera lieu à des consultations entre le gouvernement, les organisations socioculturelles et l’opposition, et qu’une solution sera trouvée dans les meilleurs délais. Ce qui ne devrait pas être difficile, tenant en compte que les guidelines existent déjà, mais ne peuvent pas être imposés à ce stade.
Cela dit, le pays se prépare actuellement à célébrer de manière grandiose cette semaine le 56e anniversaire de l’accession de l’île à l’indépendance et au 32e de la République, avec comme invitée d’honneur la présidente de la République de l’Inde, Droupadi Murmu. Le pays a certes déjà eu l’honneur d’accueillir des présidents indiens, mais c’est la première fois que nous recevons une femme occupant ces hautes fonctions.
Alors que nous célébrons la Journée internationale des droits de la femme, il est réconfortant de voir que les femmes peuvent occuper des postes au plus haut niveau de l’État. La présidente Droupadi Murmu, qui a déjà été élue à deux reprises au Lok Sabha, a été gouverneur du Jhardhand et est considérée comme une « tribal leader ». Beaucoup de Mauriciens seront intéressés de savoir qu’elle est native d’une région d’où beaucoup de travailleurs engagés arrivés à Maurice sont originaires, c’est-à-dire la région d’Odisha. Nous lui souhaitons la bienvenue.
Cette semaine verra également le début du ramadan pour les Mauriciens de foi islamique. Nous leur souhaitons Ramadan Mubarak.
Jean Marc Poché