Alliance PTR-MMM – Ramgoolam : « Pa kapav manz salad dan de bout »

Le leader du PTr, Navin Ramgoolam, a, pour la première fois depuis le départ du PMSD de l’alliance PTr-MMM-PMSD, donné les raisons de cette rupture. Il a ainsi reproché au PMSD de mener au plus haut niveau des discussions avec le MSM alors qu’il était encore dans l’alliance de l’opposition. « Pa kapav manz salad dan de bout », a-t-il dit à l’issue d’une rencontre entre les états-majors du PTr et du MMM à l’hotel Henessy hier après-midi. À une question de la presse, il maintient que Xavier-Luc Duval était personnellement impliqué dans ces discussions avec le MSM. « Traktasion ti per fer dan nou ledo avek MSM », a-t-il lancé.

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« Ni Paul Bérenger ni moi n’avons voulu exclure Xavier-Luc Duval de l’alliance. Il est totalement faux de dire le contraire », fait comprendre Navin Ramgoolam, ajoutant que c’est lui qui avait pris l’initiative de réunir les trois partis de l’opposition « parski pei pe fini ek klan familial kinn konfiske Leta morisien ». Il a ensuite énuméré les fléaux affectant le pays, soit la prolifération de drogue, la corruption, le népotisme, la sécurité, la loi et l’ordre, etc.

« C’est dans le but de tirer le pays du précipice que nous avions décidé qu’il fallait nous rassembler afin de faire partir le gouvernement. En tant qu’anciens Premiers ministres, nous avons une responsabilité et nous ne pouvons pas laisser le pays partir à la dérive. C’est cela notre motivation », explique-t-il, tout en faisant ressortir que tout un chacun était conscient que pour conclure une telle alliance, il fallait faire des sacrifices.
Navin Ramgoolam poursuit que ces tractations avaient commencé depuis quelque temps. « C’est pourquoi à la suite d’une question de la presse après la réunion de l’exécutif, le 20 mars, au sujet de la répartition des tickets au sein de l’alliance, j’ai répondu 35/17/8. Ce n’était pas finalisé, mais cette formule avait déjà été abordée. J’avais fait comprendre que le PTr ne pouvait avoir moins de 35 tickets pour des raisons bien évidentes. Nous sommes conscients de la campagne communale menée par Pravind Jugnauth », indique-t-il.

« Je sais quand ils se sont rencontrés, où et à quelle heure, de même que ceux qui étaient présents et ceux qui sont des agwa. Cela veut dire que le PMSD était en discussions des deux côtés lorsque Xavier-Luc Duval était venu me voir en présence de Bérenger et m’avait dit qu’il voulait dix tickets, dont un dans la circonscription No 3. Ce qui voulait dire le remplacement d’Eshan Juman par un candidat du PMSD. Je n’étais pas d’accord. Duval avait fait comprendre qu’Abass Mamode avait été élu. Je lui ai dit que ce dernier avait été élu avec les votes du MMM et du PTr. De toutes les façons, l’élu du PMSD dans la circonscription devenait un transfuge, comme c’est le cas pour Abass Mamode. C’est la raison pour laquelle j’ai rejeté cette proposition de dix tickets et d’un candidat au No 3. »
Le leader des Rouges poursuit : « A la demande de Xavier, j’ai rencontré Adrien Duval rue Desforges. Il m’a fait la même proposition que Xavier-Luc Duval, que j’ai rejetée. Il avait évoqué le poste de Speaker. Je lui avais comprendre qu’il était prévu que ce poste revienne au MMM et qu’il fallait discuter avec son leader. Il a été question de deux postes d’ambassadeurs et de la vice-présidence. Malgré ces rencontres et les concessions que nous étions prêts à faire, les tractations avec le MSM ont continué », révèle Navin Ramgoolam.

Revenant sur la rencontre du 13 avril à Riverwalk, Navin Ramgoolam a affirmé avoir dit à Xavier-Luc Duval qu’il fallait finaliser les discussions. « Son Body Language était négatif. Il avait donné l’impression qu’il voulait faire traîner les discussions. Il avait même dit que si les discussions s’arrêtaient, il ne participerait pas au meeting du 1er mai et organiserait une porte ouverte à Grand-Gaube. C’est la raison pour laquelle j’ai annoncé à la presse la rencontre du lendemain pour finaliser les discussions. Ce jour-là, j’ai mis Xavier-Luc Duval devant les faits concernant ses rencontres avec le MSM et les propositions en cours. Il n’a pas démenti. Nous lui avons demandé si Kushal Lobine et Richard Duval seront candidats, et il a répondu que pour le moment, oui. Donc, pas de confirmation. Il nous a dit qu’il fallait poursuivre les discussions. Je lui ai fait remarquer qu’il fallait trancher ce dimanche. Ce qu’il n’a pas accepté », s’appesantit Navin Ramgoolam.

Le leader du PTr affirme que Paul Bérenger a fait preuve de concessions. Par conséquent, il est faux de jeter tout le blâme sur le leader du MMM, dit-il. « La déclaration de Xavier-Luc Duval est un refrain du MSM dans le but de diaboliser Paul Bérenger. Jamais je n’aurai pensé que Paul Bérenger fasse autant de concessions pour sauver l’alliance », concède-t-il.
Navin Ramgoolam a dénoncé les Seating Arrangements imposés par le Speaker, Sooroojdev Phokeer. Il relève que la décision était de mettre Ritesh Ramful, Mahen Gungaparsad et Arvin Boolell hors du champ des caméras au sein de l’hémicycle « pour des raisons bassement communales », tout en étant critique à l’encontre du comportement du Speaker vis-à-vis de Paul Bérenger et de Rajesh Bhagwan.

La réunion d’hier était axée sur la mobilisation en vue du 1er mai . Il a annoncé que le 30 avril, il y aura un dépôt de gerbes au Caudan par les dirigeants du PTr et du MMM devant les statues de SSR et de Basdeo Bissoondoyal, avant de se rendre à Saint-Jean.
Concernant le programme électoral, qui était sous la responsabilité de Xavier-Luc Duval, Ajay Gunness et Osman Mohamed ont été choisis pour coprésider ces délibérations. Il a mis en garde contre un faux sondage commandité par le Sun Trust et contre la direction du NSS qui, selon lui, « menace ceux qui veulent se rendre au meeting du 1er mai à Port-Louis ».

Paul Bérenger, lui, a noté que pour la première fois, le PTr et le MMM participeront ensemble à une cérémonie de dépôt de gerbes au cimetière Saint-Jean. Concernant le programme électoral, il confirme que le travail sera relancé et que les questions de candidatures ont été discutées hier après-midi.

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