Année électorale, année des priorités

Les dés sont jetés : 2024 sera forcément fortement politique. Pravind Jugnauth peut seriner sur tous les tons et tous les toits qu’il ne compte pas convier le peuple aux urnes, n’empêche que cette année se conjuguera avec les actions et promesses politiques.

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Le gouvernement Lepep a d’ailleurs bel et bien déjà démarré ses opérations “fer labous dou”, avec ce que cela implique comme impact sur l’inflation et l’économie dans les prochains mois. L’opposition parlementaire n’a pas chômé et passe, timidement mais sûrement, à l’attaque. L’opposition extraparlementaire, de même, multiplie ses actions et ses prises de position sur des thématiques durables. Souhaitons que tous profitent surtout de la présente campagne pour descendre sur le terrain, se rendre davantage disponibles et écouter le peuple, comprendre la grogne de la rue, et s’engager, honnêtement, à prendre les mesures nécessaires pour alléger les souffrances et freiner les injustices !

Distribuer des sous est une chose. Résoudre les problèmes en est une autre. Au même titre que faire des promesses. Les traduire en action, montrer que l’on “mean business”, punir les manquements, condamner les écarts de conduite et rectifier le tir, se racheter, avec intégrité. La campagne 2024 avec ses défis et attentes s’annonce déjà très spéciale. Et pourrait bien être un “landmark” pour notre nation qui aspire à davantage de maturité et d’épanouissement. En totale rupture avec la politique de répression, d’intimidation et de frayeur qui pousse certains, quand ils se retrouvent au sommet du pouvoir, quand ils appréhendent la perte de celui-ci.

Pravind Jugnauth pourrait profiter de ces prochains mois qu’il s’est donné pour améliorer la donne et offrir à son parti et ses alliés une meilleure chance de remporter une nouvelle victoire en mettant de l’ordre au sein de son effectif, en sanctionnant les mauvais élèves et prenant des décisions courageuses. Comme changer de Speaker de l’Assemblée Nationale. Mettre un point final à la guerre intestinale opposant le pouvoir au bureau du DPP.

L’un des appareils d’État qui sera mis abusivement à contribution sera bien entendu la station de radiotélévision. La MBC d’Anooj Ramsurrun a été félicitée, cette semaine, par les socioculturels pour sa couverture des activités spirituelles. Certes, une station nationale a, parmi ses missions, d’assurer la couverture et de contribuer à l’épanouissement des pratiques religieuses allant de pair. Il y a des horaires, des rubriques et des créneaux spécifiquement destinés et dédiés à ce type de contenu. Démarrer un JT avec de tels sujets est-il bien judicieux ?

L’on retiendra surtout, de cette fin de la deuxième semaine de 2024, la démarche des Sud-Africains à la Cour internationale de justice de La Haye, où ils ont déposé plainte pour génocide contre l’État d’Israël. Les images renvoyées par les médias étrangers ne peuvent qu’émouvoir. Quand l’on connaît le parcours et le passé du peuple de ce pays, les épisodes tragiques d’apartheid, l’immense combat de l’icône de la liberté qu’incarnera à tout jamais Nelson Mandela, cette posture de l’Afrique du Sud inspire le respect. Là où les grandes puissances de la planète ont sciemment évité la confrontation, les Sud-Africains ont fait la différence. Et c’est cela qui restera surtout dans les mémoires. Le parti de gauche, Lalit, qui soutient, par le biais de sa branche SOMALP (Solidarite Morisyen Ar Lepep Palestinn), a écrit à Pravind Jugnauth, souhaitant que Maurice soutienne l’action de l’Afrique du Sud.

Le PMO a-t-il réagi à la requête ?

Dans un autre registre, l’état d’urgence décrété en Équateur donne froid dans le dos ! Ce pays pris en sandwich entre deux États connus surtout pour le narcotrafic, avec la cocaïne comme principal acteur, soit la Colombie et le Pérou, fait depuis plusieurs jours les frais d’une guerre aveugle de gangs, qui s’en prennent à l’État équatorien. Dès 2010, quand Denis Fine avait été froidement exécuté, Le Mauricien avait tiré la sonnette d’alarme pour dire attention à ne pas laisser le narcotrafic mettre le grappin sur le pays. Quatorze ans plus tard, la situation n’est que trop flagrante et désolante. Nos flics se font tirer dessus lors de “landings” et des parents se font tabasser par leurs enfants. Pire, Pravind Jugnauth lui-même a avoué que de multiples institutions sont gangrenées… Le gouvernement de Jugnauth met l’accent sur la répression, c’est vrai. Mais est-ce suffisant pour contrer ce monstrueux fléau qui pourrit notre jeunesse ?

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