Madagascar entre dans une phase difficile

L’attention locale et internationale continue à être retenue par la tragédie humaine qui se déroule presque sous nos yeux à travers les médias. Israël continue à faire la sourde oreille à l’appel de la quasi-totalité des pays du monde en faveur d’un cessez-le-feu alors que le nombre de victimes enregistrées à Gaza aurait dépassé 11 000.

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Le monde attend de voir si les raisons avancées par les Israéliens pour convertir l’hôpital Al-Shifa où se trouvent encore quelque 700 malades en une maison mortuaire sont avérées. Le monde entier continue à pleurer la mort des enfants dont des bébés innocents.Aucun signe de relâchement non plus du côté du Hamas qui retient encore un nombre important d’Israéliens de tous les âges en otage. Il existe des signes que plusieurs auraient pu avoir trouvé la mort lors des bombardements israéliens et deux ou trois corps ont été retrouvés ces derniers jours. Alors que nous célébrons l’armistice à Maurice cette semaine, nous prions pour toutes les victimes de cette guerre atroce.

A Maurice, nous avons aussi une pensée spéciale pour Madagascar, un pays important de peuplement où les élections se sont déroulées sous haute tension cette semaine. L’ensemble de l’opposition a choisi de boycotter ce scrutin, estimant que la campagne électorale ne s’est pas déroulée dans des conditions idéales. L’opposition conteste la légitimité de la candidature de Rajoelina qui a acquis la nationalité française en 2014. Elle estime que le président sortant a perdu sa nationalité malgache et ne peut être candidat malgré que la justice malgache ait refusé d’invalider sa candidature. Le taux de participation aux élections organisées, jeudi, a été un des plus bas dans les annales des élections démocratiques à Madagascar, soit moins de 30% des 11 millions d’électeurs enregistrés contre 54% au premier tour il y a cinq ans. Alors que Rajoelina accuse l’opposition malgache d’essayer de semer des troubles et d’empêcher ces élections, l’opposition, elle, affirme ne pas reconnaître celles-ci. Les premiers résultats seront publiés le 24 novembre. Le président sortant s’est dit convaincu qu’il n’y aura pas lieu d’organiser de second tour qui devrait normalement avoir lieu le 20 décembre.

Ce que les observateurs craignent le plus, c’est que l’instabilité et la tension politique s’installent à Madagascar. Ces élections présentent des signes d’une crise politique dans un contexte économique difficile et un climat social explosif. L’instabilité à Madagascar n’est pas bonne pour ce pays et la région. Une grande partie de la production textile mauricienne a été délocalisée dans la Grande île. D’ailleurs, 60% des produits textiles malgaches qui sont exportés aux États-Unis dans le cadre de l’AGOA sont le fait des investisseurs mauriciens. Selon l’ambassade de Madagascar, quelque 130 entreprises mauriciennes opèrent dans divers secteurs dans la Grande île. Sans compter que près de 10 000 travailleurs malgaches travaillent à Maurice.

Ce qui se passe à Madagascar pourrait impacter la situation économique dans la région et à Maurice. C’est pourquoi la situation est suivie de près aussi bien par le gouvernement que par le secteur privé.

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