Pran kont !

Ce 1er mai s’annonce tout, sauf classique. À quelques jours des grands rendez-vous devant sonner le départ de la grande course, rien n’est joué. L’échiquier politique, d’ailleurs, n’a jamais été aussi décousu, laissant la porte ouverte à une foule d’options possibles… L’ex-alliance de l’opposition PTr-MMM-PMSD a perdu une roue de sa charrette, peu avant ce coup d’envoi de la course. Du coup, l’ancien partenaire, le PMSD, à force de se la jouer la fiancée qui se fait très (trop ?) désirer, a subi une implosion inévitable, y laissant plumes et panache.
De son côté, le MSM et ses alliés, comprenant une réunification fractionnée d’anciens militants, subit l’inéluctable usure du pouvoir au bout d’une décennie à faire la pluie et le beau temps. Si certaines avancées et réalisations sont à mettre au compteur, en revanche, impossible de faire l’impasse sur la quantité de choses qui ne tourne pas rond ! Rendant l’électeur perdu et perdant, injustement discriminé, sans oublier qu’il sent qu’il compte… pour des prunes, aux yeux de politiques aguerris, mais toujours aussi imperméables.
Et à côté, sans être quantité négligeable, car étant davantage proche du peuple, il y a l’opposition extraparlementaire. Avec les alliances qui se font et se défont au gré des caprices, et autour du nombre de tickets distribués, encore et toujours, l’intérêt supérieur de l’électeur est relégué au second plan.
Cette année 2024, l’électeur n’est pas (plus ?) dupe. Du moins, c’est ce que l’on espère de tout cœur ! Que ce ne seront ni les tempos, ni les macaronis, ou autres molletons qu’ils troqueront contre leurs croix. À l’exception de ces pauvres types qui se confondaient en remerciements et éloges à la réception de… bouteilles d’alcool ! Heureusement, ces énergumènes ne représentent pas l’ensemble de la population.
Et ils sont nombreux, ces politiciens qui se démènent comme de beaux diables à (faire semblant ?) être à l’écoute des citoyens, à la ville comme au village. Ceux qui sont restés fidèles à leurs circonscriptions se comptent sur les doigts d’une main. Pour les autres, les opérations de com se multiplient, s’ajoutant aux sourires de circonstance et autres hypocrisies qui vont de pair ! Le Mauricien lambda n’a pas le droit à l’erreur. Cette fois, plus que jamais, le vote devra être sanction. Non seulement d’un régime qui dérive, mais il devra également servir d’avertissement à ceux qui prendront la relève pour qu’ils ne tombent pas dans les mêmes travers.
Si c’est le gouvernement Lepep de Jugnauth fils qui revient pour un 3e mandat, les Mauriciens doivent bien veiller à ce que les frasques et bourdes accumulées depuis 2014 ne se répètent pas. Et si ce sont les Rouge/Mauve/Nouveaux Démocrates et autres partis qui atterrissent à la Government House, il faudra un signal fort et clair du peuple : pas de temps à perdre avec les vendettas personnelles. Le temps est à l’action, avec le citoyen mauricien au cœur des développements. Et il est attendu des nouveaux dirigeants qu’ils s’attellent au charbon avec une vision à moyen et long termes pour sortir la nation de la panade !
Que des leçons soient retenues et tirées des tristes expériences vécues. Pour ne plus retrouver Port-Louis, par exemple, transformée en piscine à ciel ouvert, avec des véhicules flottant. Que des malheureux n’aient plus à tout perdre sous les eaux… Certes, le reste du monde aussi subit les bouleversements du changement climatique. Mais quelles mesures sont prises ici ? Du 30 mars 2013, quand toutes ces familles ont perdu les leurs, à ce dimanche 21 avril, en passant par le lundi 15 janvier, sous le coup de Belal, accompagné de pluies torrentielles, qu’est-ce qui est fait pour mettre Port-Louis et le reste du pays à l’abri ? Le bilan en termes de fatalités aurait pu être plus lourd qu’en 2013.
Allan Wright, ingénieur qui a perdu femme et fils en mars 2013, a beau, au nom des autres familles meurtries, marteler et matraquer des propositions depuis 11 ans. Mais les politiques y restent hermétiques. À moins qu’ils ne prennent que des engagements… cosmétiques ! Idem pour les drogues, au sujet desquelles l’accent est placé sur la répression, au détriment du traitement et de la réhabilitation. Avis donc aux politiques : pran kont, tansion tro tar !

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Husna Ramjanally

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