En dessous DE la Ceinture

Tous les coups seraient désormais permis au sein de l’Association mauricienne de boxe (AMB). Depuis le 18 septembre d’ailleurs, son comité directeur s’est engagé dans un combat sans merci contre l’un de ses entraîneurs nationaux. Et non des moindres s’il vous plaît, puisqu’il s’agit de nul autre que de l’ancien illustre boxeur, Bruno Julie. La fierté même de la République de Maurice pour avoir été le premier et le seul sportif à avoir, à ce jour, décroché un podium olympique.

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Mis à l’écart comme entraîneur de la sélection nationale depuis le 18 septembre en raison de son engagement en boxe professionnelle, il est désormais reproché à Bruno Julie d’avoir boxé lors d’un évènement le 2 novembre. Cela, s’est passé dans un centre commercial. De par sa réputation, il avait, ce jour-là, participé à une démonstration afin d’encourager les jeunes à la pratique de cette discipline. Et forcément, cela ne semble pas avoir plu à l’AMB !
En effet, on lui reproche d’avoir participé à un évènement qui n’était pas organisé par l’association. Devait-il demander une permission alors même qu’à 46 ans il n’est plus un licencié, l’âge limite étant de 40 ans ? Quelle faute a donc commis Bruno Julie au point de faire l’objet d’une telle sanction ? En quoi aussi cela gêne-t-il l’AMB que Bruno Julie fasse la promotion du noble art ?

L’équipe que dirige Pascal Telvar peut-elle nous dire combien de fois elle en a fait autant depuis son élection, il y a une année ? Au moins, pourra-t-on alors vanter la détermination et la volonté de ses membres à vouloir redonner à cette discipline ses lettres de noblesse.
À ce titre d’ailleurs, l’AMB qui est considérée comme une grosse fédération sportive, peut-elle nous dire pourquoi son calendrier d’activité 2024 n’a toujours pas été officiellement publié, alors que nous sommes déjà en mars ? Pourtant, d’autres fédérations, dites petites, l’ont fait depuis plusieurs semaines. Est-ce sérieux et raisonnable quand on est supposé veiller au développement d’une discipline ?
Ce qui interpelle, c’est que cette nouvelle sommation intervient…six mois après ! Si la démarche de Bruno Julie n’était pas autorisée au point d’être considérée comme un “gross misconduct”, pourquoi l’AMB a attendu tous ce temps ? C’est justement cette façon de faire qui met cruellement en doute les intentions de certains, frôlant, qui plus est, la malveillance. Sauf si on parvient à expliquer le pourquoi de cet acharnement face à cet icône du sport local.

Ce même Bruno Julie qui, avec le soutien et la collaboration des entraîneurs et membres de Stanley/Trèfles, est parvenu à donner un nouveau sens au quotidien des jeunes. Une région tristement reconnue pour la recrudescence de la drogue que pour ses exploits sportifs. Alors que la zone regorge pourtant de talents.

Si le gouvernement, par le biais du ministère des Sports, a vraiment à coeur de combattre ce fléau, il gagnerait alors à s’intéresser de plus près à ce mode de fonctionnement mis en place par l’AMB. Non pas celui de valoriser les jeunes à travers le sport, mais cette capacité et cette aisance à persécuter ceux qui les encadrent en toute bonne foi. Cela, afin de faire du bien à la société.

Le plus révoltant dans ces coups adressés par l’AMB, notamment en dessous de la ceinture, c’est cette dernière missive qui parle désormais de suspension en tant qu’entraîneur avec effet immédiat. Cela, en attendant les conclusions d’un “disciplinary subcommittee” et non d’un comité disciplinaire comme le veut la loi. Même que Bruno Julie ne devrait pas entrer en contact avec des boxeurs entre autres ! L’AMB a-t-elle ce pouvoir de lui imposer un tel traitement ?

Visiblement, on semble avoir perdu le Nord et ce, à vouloir à tout prix casser les reins à Bruno Julie. De plus, avant même d’avoir eu l’opportunité de s’expliquer après sa mise à l’écart du 18 septembre, une deuxième sanction lui est infligée. Si ce n’est pas de la persécution, alors cela y ressemble.

La manière dont l’AMB a décidé de se « débarrasser » de Bruno Julie a pris des proportions qui dépassent largement le simple cadre sportif. Et désormais, le ministère des Sports, plus particulièrement le ministre Stephan Toussaint, gagnerait à intervenir en usant de ses prérogatives par les pouvoirs qui lui sont conférés par la Sports Act 2016 pour rappeler certains à l’ordre.

Et dans le cas qui nous concerne, nous sommes d’avis qu’il n’a plus d’autres options que de dissoudre ce comité et d’appeler de nouvelles élections. Cela, en s’assurant cette fois que certains oiseaux de mauvais augure, au même titre que celui qui tire les ficelles, soient mis hors d’état de nuire.

 

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