Le Guide - Législatives 2024

Avec le déconfinement, Dubaï tente de renouer avec le luxe d’antan

Virevoltant entre des tables distanciées, les serveurs d’un restaurant de Dubaï, gantés et masqués, versent du vin dans des gobelets en plastique pendant que les clients plantent des fourchettes jetables dans des steaks servis sur des assiettes en papier.

- Publicité -

A l’heure du déconfinement, dans ce bistrot très couru, le ‘bling bling’ dont le riche émirat a la secret est quelque peu terni par la distanciation physique et les gestes barrières, toujours en vigueur pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.

« La prochaine fois, vous pouvez apporter vos propres couverts », conseille à un couple de clients un serveur de l’établissement qui a bâti jadis sa réputation sur la promesse d’une expérience gastronomique unique.

D’autres restaurants ont cependant déjà ressorti assiettes et couverts de luxe au moment où Dubaï, le plus connu des sept membres de la fédération des Emirats arabes unis, entame un retour progressif à la normale.

Mais avec les restrictions toujours en place, le sentiment est que l’ambiance n’est plus ce qu’elle était.

« Le luxe n’est plus si luxueux », ironise une expatriée suédoise de 31 ans. « Je ne pense pas que les choses vont revenir à la normale avant longtemps », confie-t-elle à l’AFP.

– « Se réinventer » –

Avec peu de ressources pétrolières par rapport à ses voisins, Dubaï, qui se targue d’avoir l’économie la plus diversifiée du Golfe, s’est forgé une réputation de centre financier, commercial et touristique.

La ville est connue pour ses gigantesques centres commerciaux, ses restaurants haut de gamme, ses clubs branchés et ses complexes hôteliers cinq étoiles, qui tous on été très affectés par la crise sanitaire.

Les habitudes devront changer, estiment Karen Young, chercheuse à l’American Enterprise Institute, à propos des façons de voyager, consommer et de se divertir.

« C’est le bon moment pour explorer de nouvelles choses. Les restaurants et les clubs bondés ne sont plus à la mode, mais les chefs à domicile oui », dit-elle à l’AFP.

« Nous ne pouvons pas nous attendre à un retour à la normale de sitôt. La reprise va nécessiter de se réinventer. »

Si Dubaï assouplit progressivement les restrictions, le port d’un masque reste obligatoire à l’extérieur de la maison et un couvre-feu nocturne est toujours en vigueur.

Les habitants peuvent se rendre à la plage, dîner dans les restaurants et faire des emplettes dans les centres commerciaux qui peuvent désormais fonctionner à 100% de leur capacité.

Les célèbres eaux virevoltantes de la fontaine de Dubaï –l’une des attractions les plus populaires de la ville– se sont aussi remises à danser au son de la musique et à l’ombre de la plus haute tour du monde, Burj Khalifa.

Mais les spectateurs doivent se tenir à bonne distance les uns des autres, en se positionnant sur des petits carrés jaunes marqués sur le sol.

– « Prix ultime » –

Le tourisme est un secteur clé de l’économie de l’émirat, qui a accueilli plus de 16 millions de visiteurs en 2019. Avant que la pandémie ne paralyse le trafic aérien mondial, les autorités tablaient sur 20 millions de touristes cette année.

Selon le cabinet d’études STR Global, 30% des emplois dans l’industrie hôtelière de Dubaï seront probablement perdus dans les mois à venir, jusqu’à ce que la demande reprenne.

« Il y aura beaucoup moins de voyages de groupe », a indiqué le chef du département du tourisme de Dubaï, Hilal al-Marri, à Bloomberg fin avril.

« Cela affecte vraiment l’industrie hôtelière et du tourisme et ses revenus, donc il va y avoir des défis à relever », a-t-il souligné.

Les experts ont averti que les habitudes des buffets et des piscines bondées pourraient devoir être reconsidérées.

Les hôtels de luxe et les centres de villégiature fonctionnent à capacité réduite, et nombre d’entre eux font des promotions en direction des résidents pour compenser l’absence de touristes étrangers.

Mais leurs bars en bord de piscine, qui attirent généralement des hordes de jeunes au coeur de l’été à la chaleur suffocante, restent fermés jusqu’à nouvel ordre.

Bien que les établissements et commerces travaillent à créer un environnement sur pour leurs clients, certains restent prudents.

« Je réfléchis à deux fois avant de dépenser pour une sortie, surtout quand ma santé pourrait en être le prix ultime », explique l’expatriée suédoise.

dm/sls/aem/mh/awa

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -