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ASSURANCE/GESTION D’ACTIFS: Britam lorgne le marché du Rwanda

Déjà fortement représentée et active au Kenya à travers ses filiales d’assurance, de gestions d’actifs et de micro-assurance et après une incursion en Ouganda et au Sud-Soudan, la British American Investment Company (Kenya) Limited, ou Britam, a dans son collimateur le Rwanda. Lors d’une rencontre avec la presse mauricienne cette semaine à Nairobi, le Managing Director du pôle d’assurance de BAI (Kenya), Stephen Wandera, a annoncé qu’une étude de faisabilité du marché du Rwanda est en cours et qu’il est possible d’y envisager une implantation d’ici l’année prochaine.
Pour Stephen Wandera, les perspectives de croissance des activités du groupe dans la région est-africaine sont énormes. Au Kenya, a-t-il fait ressortir, la stratégie suivie consiste en une diversification soutenue des opérations. « Le défi pour nous c’est de pouvoir continuellement améliorer l’offre de nos produits et nos services. La majorité de la population kenyane, en particulier les jeunes, n’a pas encore pris une police d’assurance-vie. Le taux de pénétration du secteur de l’assurance (valeur des primes divisée par le Produit Intérieur Brut du pays) est encore faible quand on le compare à celui de l’Afrique du Sud. Au Kenya, ce taux n’est que de 1 % pour l’assurance-vie et de 2 % pour l’assurance générale ». Sa société, a-t-il indiqué, déploie beaucoup d’efforts pour offrir une couverture d’assurance aux Kenyans. Dans le domaine de la micro-assurance, par exemple, BAI (Kenya) a vendu ces trois dernières années environ deux millions de nouvelles polices. « Nous voulons utiliser efficacement les nouvelles technologies et de nouveaux produits pour développer ce marché de la micro-assurance ».
British American Insurance (Kenya) s’est associée au géant du secteur de téléphonie mobile du pays, Safaricom, pour proposer aux Kenyans la possibilité de souscrire à ses plans d’assurance-santé en payant les primes au moyen de leurs téléphones portables. Ces plans d’assurance-santé couvrent à la fois les personnes qui sont hospitalisées et les patients qui viennent recevoir un traitement dans un centre hospitalier. Il n’y a pas de service de santé gratuit au Kenya et le plan d’assurance pour les personnes hospitalisées couvre non seulement les frais médicaux mais leur permet également de toucher une allocation pendant la durée de leur hospitalisation, celle-ci étant limitée à 60 jours. « Les primes mensuelles pour ce plan sont estimées à 1 000 shillings (environ Rs 350). Nous estimons pouvoir atteindre environ 15 millions de consommateurs avec ce nouveau produit », a déclaré la direction de BAI (Kenya).
La compagnie d’assurance kenyane compte déjà 47 années d’existence, ayant été établie en 1965. elle est considérée comme le N°1 dans le domaine de l’assurance-vie. « Depuis 2005, nous recevons régulièrement le trophée de leader du marché de l’assurance-vie », affirme Stephen Wandera. Ce dernier s’est aussi félicité du parcours réalisé par le segment de gestion d’actifs, rappelant que la filiale British American Asset Managers a reçu le titre de Fund Manager of the Year en 2011 ainsi que le Unit Trust Award. British American Asset Managers détient un permis de gestionnaire de fonds par les autorités boursières du pays. Les actifs sous gestion dépasseraient les 18 milliards de shillings.
Rentabilité
La concurrence est cependant rude dans le secteur de l’assurance au Kenya où on dénombre plus d’une quarantaine d’opérateurs. « Notre part de marché dans l’assurance-vie devrait se situer autour de 30 % », a annoncé Mutjoga Ngera, directeur de marketing et des affaires corporatives de BAI (Kenya). Le personnel administratif de la société est d’environ 300 alors que le nombre de financial advisors (ou agents) s’élève à 1 200. BAI (Kenya) opère une quinzaine de succursales au Kenya et a l’intention d’en ouvrir d’autres l’année prochaine.
Le groupe BAI (Kenya) dispose, par ailleurs, d’un autre levier pour accentuer ses opérations dans le pays. Sa participation, à hauteur de 11 %, dans l’Equity Ban, lui donne la possibilité de développer la filière housing finance.
Commentant la performance du pôle d’assurance en 2011, Stephen Wandera a soutenu que la marge bénéficiaire a été « very healthy ». Pour l’assurance-vie seulement, les bénéfices ont avoisiné les 1,3 milliard de shillings (environ Rs 480 millions).
Dans un communiqué émis il y a quelques mois, la filiale kenyane de BAI Co (Mtius) Ltd avait fait état de bénéfices de l’ordre de Rs 600 millions pour le premier semestre 2012. « BAI Kenya fait donc une remontée exceptionnelle et un tiers de ses revenus est attribuable aux activités de gestion d’actifs de la compagnie », précisait le communiqué. La direction avait alors souligné que la rentabilité des investissements de la British American Investment au Kenya a donné un coup de pouce à la stratégie du groupe d’étendre ses activités en Afrique, vu les opportunités intéressantes offertes par le continent : croissance économique et démographique rapide, environnement des affaires ouvert au commerce, ressources naturelles considérables, entre autres.
« Nous nous attendons à avoir une croissance tout aussi solide pour la deuxième partie de l’année », avait ajouté la direction de la société.

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