Boardroom Presence : les femmes s’affirment et prennent leur destin en main

  • Natacha Emilien : « There are powerful ways to make things happen »
  • Oumila Sibartie : « Women have to work much harder than men to reach certain positions »
  • Dipty Gujadhur : « The more you learn, the more power you will get »

Les femmes veulent faire entendre leur voix dans le monde du business et accéder à des postes à responsabilités au sein du top management et des boards, lorsqu’elles disposent bien sûr des capacités nécessaires pour le faire. C’est un droit auquel elles ne comptent pas renoncer.

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Depuis quelques mois, on assiste d’ailleurs à un réveil de la gent féminine, surtout les entrepreneuses et hauts cadres des entreprises ayant formé le groupe « Board of Good », pour se faire entendre dans l’espace public. Animées d’une volonté farouche d’accéder à la place qui leur revient dans la sphère du business, ces femmes organisent des conférences en ligne et discutent des moyens à mettre en œuvre pour enfin avoir leur voix au chapitre au sein des entreprises.

Lors d’une conférence sur le thème « Building our authentic power as women leaders », elles ont discuté de leur pouvoir dans la société et les entreprises, clamant que le pouvoir est un droit et qu’il doit « se cultiver », car il ne s’agit pas seulement d’accéder à des postes à responsabilités dans les entreprises et la vie publique, mais aussi de se créer son propre pouvoir en s’imposant dans le débat et en faisant entendre leur voix sur différents sujets d’actualité, notamment en exploitant les réseaux sociaux. Mais attention, il faut avoir quelque chose à dire et la connaissance est un élément clé pour accéder à des postes à responsabilités, et cela est valable également pour les hommes…

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Oumila Sibartie, co-fondatrice de Lineage Invest, et diplômée en économétrie, dit qu’aujourd’hui, les femmes sont plus éduquées, plus informées et plus connectées, et qu’elles peuvent se faire entendre facilement, notamment sur les réseaux sociaux. Comment avoir du pouvoir et se maintenir dans cette position de pouvoir ? La clé pour cela repose sur cinq piliers, selon cette professionnelle de la finance, et cela ne veut pas simplement dire avoir beaucoup de « followers » sur les réseaux sociaux… Ce sont les 5 « C » qui importent. D’abord la Crédibilité. « Cela implique le respect, la confiance et l’intégrité. Si vous inspirez confiance, les gens vont vous suivre. » Deuxièmement, la Confiance. « Avec la connaissance, vous aurez confiance en vous. Restez calme, car ce n’est pas nécessaire de lever le ton de la voix pour s’exprimer. Construisez votre “self confidence”. Le yoga et la méditation peuvent aider à cela. »

Troisièmement, la Communication. « Ca veut dire parler, mais aussi écouter les autres, et ça vous donnera du pouvoir, car les gens verront que vous les écoutez. C’est important de montrer de l’empathie et comment vous pouvez aider à résoudre les problèmes. » Quatrièmement, le “Caring”. « Sachez écouter les autres, montrer que vous avez la volonté de les aider et d’apporter du changement. Il faut aussi être capable d’accepter que vous pouvez parfois avoir tort. On apprend de nos erreurs. » Et enfin, le “Commitment”. « Il faut être engagé dans ce qu’on dit, sinon la prochaine fois que vous parlez, les gens ne vous croiront pas. If you want to sustain power, commitment is very important. N’essayez pas d’imiter les autres, soyez vous-mêmes. »

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Natacha Emilien, fondatrice et managing director de Red Dot, estime de son côté que quand on parle de pouvoir, souvent, les femmes ont peur de ce mot, car le pouvoir est souvent utilisé pour faire de mauvaises choses. Mais le pouvoir permet aussi d’apporter du changement positif. « Si on l’utilise mal, cela devient une “evil force”, et souvent, on entend les gens dire qu’ils n’ont pas le pouvoir de changer les choses. Mais c’est faux. Nous avons tous du pouvoir en nous afin d’accomplir des choses. Pas besoin de titre, ni d’argent », dit-elle.

Natacha Emilien, qui détient une maîtrise en électronique et automatisme, et un MBA en business administration, soutient qu’il faut considérer le pouvoir dans le sens le plus large, et qu’il en existe de différentes formes. « Il faut voir le pouvoir comme quelque chose d’inclusif et que chacun peut cultiver. Nous avons tous la capacité de prendre soin les uns des autres ou de créer une communauté, etc., même sans ressources financières. Chacun peut apporter de l’espoir aux gens. There are powerful ways to make things happen, et on peut créer nos propres moyens de devenir “powerful” », dit-elle, citant l’exemple de la militante Greta Thunberg. « Même si certains ne l’apprécient pas, c’est un exemple à suivre. Elle s’est faite entendre et a contribué à faire bouger les choses. »

Natacha Emilien estime que les réseaux sociaux sont un puissant outil de communication, mais qu’il faut les utiliser à bon escient. « Avant tout, il faut savoir quel message vous voulez passer. Si vous avez l’occasion de vous exprimer sur les réseaux sociaux ou ailleurs, vous devez dire des choses valables et “powerful”. Si vous êtes invitée à une conférence, vous devez travailler sur le contenu de votre message and it needs to be something that brings value to other people. » Tout comme il faut se préparer pour une conférence, il faut se préparer pour un board meeting, dit-elle.

Dipty Gujadhur, head of compliance chez Sanlam Trustees International, souligne qu’il y a une manière de s’exprimer pour faire de l’impact, sans avoir à crier et tout en suscitant le respect des autres. « Nous devons avoir confiance en nous. The more knowledge you acquire in every possible fields, will give you power of opinion to express yourself. We will have to do it; knowledge is the way out. Women will emerge only by learning and studying. The more you learn, the more power you will get as you grow up. You need to build a strong foundation from the beginning. »
Dipty Gujadhur plaide pour la solidarité entre femmes : « We can fix each other’s crown, everyone has to help each other, but at some point we need to stand up for ourselves. »


La porte du boardroom cadenassée

Oumila Sibartie revient sur le manque cruel de femmes sur les conseils d’administration. « Nous sommes loin des normes internationales », dit-elle, citant l’exemple de la Grande-Bretagne, qui a atteint 50% de femmes sur les boards. « Parfois, quand il y a quelques femmes, ça donne confiance pour s’exprimer sur un board. Mais si on est seule… Women have a long way to go and have to work much harder than men to reach certain positions. And they need to do a lot of research regarding what they will say. » Sans compter qu’elles sont souvent jugées dès qu’elles prennent la parole…

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