Les examens de l’Alliance Française et du Delf B2, prévus à la première semaine de décembre, pourraient coïncider avec les “mock exams”
Angela Ghurburrun (Student Front) : « Le nouveau calendrier pas en faveur des étudiants de la filière technique »
Le deuxième trimestre scolaire sous Covid-19, reprendra lundi avec un déficit de sérénité encore à être évalué compte tenu de la contagiosité du virus sur le terrain. La vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a dévoilé les modalités de ce trimestre. Le rallongement de deux semaines dans une tentative de rattraper le retard accumulé lors du premier n’est toutefois pas sans conséquence. Car les examens de l’Alliance Française, ainsi que le DELF B2, donnant accès à une université française, sont prévus durant la première semaine de vacances, en décembre. Par ailleurs, les étudiants de la filière technique craignent de ne pouvoir compléter leurs projets avec les modalités de ce nouveau calendrier.
Le deuxième trimestre débutera avec un Staggered Time-Table, comme c’était le cas pour le premier trimestre. Jusqu’au 18 octobre, les étudiants du primaire, du secondaire, du préscolaire et des écoles spécialisées seront en classe sur la base de jours alternés. Soit trois jours pour ceux qui ont des examens importants et deux jours pour les autres. Si l’allongement des deuxième et troisième trimestres de deux semaines chacun permettra aux écoles et collèges de s’organiser pour compléter le programme d’études, en revanche, cela cause pas mal d’inconvénients à d’autres niveaux.
À titre d’exemple, les parents ayant des enfants en Grades 12 et 13 ont été invités cette semaine à les faire enregistrer pour les examens de Delf B2. Cet examen, aussi connu comme le DELF Scolaire, est un test linguistique essentiel pour ceux qui aspirent à poursuivre des études en France, puisqu’il atteste du niveau de français. Et les Mauriciens sont nombreux à opter pour les universités françaises. Ces examens sont organisés par le Mauritius Examinations Syndicate et sont programmés du 7 au 9 décembre. Initialement, les étudiants devaient être en vacances à partir du 3 décembre. Avec le prolongement de deux semaines, ils seront cette fois en congé le 17 décembre.
Du coup, nul ne sait si le MES sera en mesure de tenir ces examens à ces dates, car ils risquent de coïncider avec les Mock Exams, qui concernent également les étudiants de Grade 13. Repousser les dates aura donc pour conséquence que les étudiants seront appelés à passer les examens la semaine de Noël ou du Nouvel An. Ce qui semble assez compliqué. Prenant en considération que Campus France procède aux demandes d’inscriptions pour une première année de Licence en décembre.
Même si certains collèges ont déjà enregistré leurs élèves pour ces examens dès le Grade 12, d’autres attendent généralement la dernière année du secondaire pour cela. De toute évidence, même pour les étudiants actuellement en Grade 12, il sera compliqué pour le MES d’organiser ces examens aux dates prévues avec la tenue des examens du deuxième trimestre au collège.
Deuxième renvoi pour les examens de l’AF
Le Delf B2 ne constitue pas le seul clash avec le nouveau calendrier scolaire. Les concours du secondaire de l’Alliance Française étaient également programmés pour la première semaine de vacances de décembre. Les différents examens pour les différents niveaux devaient se tenir du 6 au 10 décembre. Initialement, les concours de l’Alliance Française devaient avoir lieu vers la fin septembre. Avec le confinement, les candidats ont raté deux mois de cours et n’ont pu compléter le programme pour passer les épreuves à ces dates. Ce qui fait qu’elles ont été reprogrammées pour les vacances.
Sollicitée à ce sujet, une préposée de l’Alliance Française confirme cette situation. Elle précise que le comité pédagogique se réunira la semaine prochaine et prendra une décision à ce sujet. « En même temps, la décision ne dépend pas que de nous. Il faut aussi avoir l’aval du ministère de l’Éducation, car nous utilisons les collèges comme centres d’examens. » Elle précise que l’année dernière, l’Alliance Française avait pu organiser ses examens sur trois samedis, mais qu’on ne sait encore si une même configuration pourrait être adoptée.
Ce qui posera sans doute des inconvénients, si les examens sont maintenus à cette période, c’est qu’ils coïncideront avec les examens du deuxième trimestre, et les étudiants devront alors se concentrer sur les deux à la fois. Au sujet des Mock Exams pour les candidats du National Certificate of Education, du School Certificate et du Higher School Certificate, tout dépendra de savoir si le rattrapage au niveau du programme d’études a pu ou non se faire comme prévu. C’est ce que confie un recteur: « les Mock Exams sont des épreuves importantes, surtout pour SC et HSC. Ils permettront de faire les Forecasts pour envoyer à Cambridge et ont une incidence sur le résultat final du candidat. On ne peut donc pas faire les “mock exams” sur la moitié du programme d’études uniquement. Il faudra atteindre au moins 80% du programme. »
Poursuivant, il faut comprendre que rien ne dit, pour le moment, que ces examens pourront se tenir à la fin du deuxième trimestre. « Initialement, c’est ce qui est prévu. Mais selon moi, si on ne parvient pas à couvrir le programme, il faudra sans doute les renvoyer pour le début du troisième trimestre. Tout dépendra de la manière dont la situation évoluera. »
Ce point de vue est également partagé par les enseignants. Certains se disent sceptiques quant à la possibilité de rattraper tout le retard accumulé en ces quatre semaines annoncées. « D’abord, les deux dernières semaines du troisième trimestre, il ne faudra pas y compter, car les examens auront déjà démarré pour certains et c’est la période de révisions. Le programme devra donc être complété avant. Ensuite, nous aurons encore cinq semaines sur des jours alternés, ce qui fait que le retard initial de 29 jours dont la ministre a parlé augmentera », fait-on comprendre.
Ces enseignants se disent plutôt en faveur d’un quatrième trimestre et de la tenue des examens en octobre/novembre, suivi d’un retour à l’ancien calendrier scolaire. Ce qui résoudrait pas mal de problèmes, surtout pour les étudiants souhaitant poursuivre leurs études à l’étranger, disent-ils.