AGHM ISSAC SSS — Hier : 51 collégiennes évacuées vers l’hôpital Jeetoo

La situation était alarmante hier au collège Abdul Goolam Hamid Mohammed (AGHM) Issac SSS, près du Champ-de-Mars, à Port-Louis, après qu’une cinquantaine d’élèves ont été prises de malaise, de maux de tête et de problèmes respiratoires. L’origine du problème est l’émanation d’une forte odeur qui se dégageait du toit du collège G.M.D Atchia, qui se trouve juste à côté. « Des travaux de “waterproofing” étaient en cours depuis 9h du matin », indique un membre du personnel non enseignant de l’Issac SSS. Quelque 51 filles ont été évacuées vers l’hôpital Jeetoo, où quatre d’entre elles, âgées entre 12 et 14 ans, ont été placées en observation durant la nuit. Leur santé est jugée stable.

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Vers 10h30, un bloc du bâtiment contenant plusieurs salles de classe a été atteint par cette odeur. « Nou pa ti pe kapav respire. Nou latet ti pe fer mal », raconte une des collégiennes, qui se trouvait à l’hôpital avec son père. Elle avance que sa “class capitain” est allée se plaindre auprès de la direction, qui s’est dit « impuissante », car les travaux se faisaient dans le collège d’à côté. Finalement, l’affaire a été prise au sérieux grâce à une enseignante. « Nou profeser ansint ek linn komans gagn problem pou respire li osi. Li pa pe kapav desann e linn dir nou al dan biro anba pou fer kone ki bann zanfan pe vomi dan klas », explique la mineure.

Ayant eu vent de la nouvelle, la rectrice Nazneen Seeruttun (61 ans) a alors alerté le SAMU. Parallèlement, la direction du collège G.M.D Atchia a également été mise au courant de la nouvelle. Les travaux ont alors cessé. D’ailleurs, la sexagénaire a logé une “precautionary mesure” au poste de police de Pope Hennessy, où elle avance avoir pris contact avec le recteur du G.M.D Atchia pour l’informer du problème causé par les travaux de “waterproofing”.

Le personnel soignant a vite été débordé par le nombre de collégiennes qui avaient besoin de premiers soins. Quelques enseignantes et le corps non enseignant aidaient les filles à marcher afin de prendre place dans le véhicule du SAMU, où elles ont été mises sous oxygène. Le SAMU a vite été dépassé par le nombre croissant de malades et les urgentistes ont sollicité des ambulances de l’hôpital Jeetoo, qui ont transporté les collégiennes par petit nombre vers le centre de santé. La police a même mis à la disposition des urgentistes leur véhicule pour emmener les malades à l’hôpital.

Entre-temps, la rectrice enregistrait les noms des filles qui prenaient la direction de l’hôpital, ainsi que les coordonnées de leurs parents qui ont été mis au courant de la situation. D’ailleurs, quelques parents, ayant eu vent de la nouvelle, ont préféré prendre leur enfant plus tôt que d’habitude.

À l’hôpital, les collégiennes ont été prises en charge par des médecins qui leur ont donné les premiers soins et leur ont prescrit des calmants pour les maux de tête. Leurs parents les ont rejointes sur place. Certains ne comprenaient pas pour quelle raison des travaux de “waterproofing” se sont déroulés à l’heure des classes. « Se bann travay ti bizin fer dan konze lekol pou pa afekte lasante zanfan », s’insurge un parent. Cette dernière dit avoir reçu un appel du collège vers 11h30 l’informant que sa fille était malade. « Ler mo vinn lekol, zot dir mwa fini amenn mo zanfan lopital. Monn bizin rod li dan lopital ek lerla monn trouve inn met serom avek li. Li ti kapav pli grav akoz mo zanfan asmatik », dit-elle.
Elle se demande de plus dans quelles circonstances les travaux du collège d’à côté ont été autorisés à l’heure des classes. « Mo pou al rod explikasion avek kolez mo tifi. Bizin kone ki sannla inn otoriz pou fer sa travo la », avance-t-elle. De son côté, le ministère de l’Éducation dit avoir ouvert une enquête sur cet événement. Idem pour la police qui a établi que les travaux de “waterproofing” ont été effectués par une compagnie privée basée à L’escalier, qui l’a sous-contracté à une autre entreprise. Les ouvriers ont été entendus par la police et avancent qu’ils ont mis du pétrole et du bitume sur le toit du G/M.D Atchia. Ils estiment que c’est l’odeur du gaz qui serait peut-être à l’origine du malaise des collégiennes. L’enquête suit son cours.

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