Collèges privès – Confinement : Cas de non-paiement de salaire en série

L’UPSEE, en présence d’une centaine de doléances pendant le weekend, sollicite l’intervention de la PSEA

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Plusieurs enseignants des collèges privés subventionnés – rétribués par la Private Secondary Education Authority (PSEA) – n’ont pas reçu leur salaire du mois d’avril; ils se disent inquiets et stressés par cette situation inattendue. À hier après-midi, la direction de l’Union of Private Secondary Education Authority (UPSEE) avait enregistré environ 120 doléances et ce syndicat – dans une communication sur sa page Facebook – rassure les employés concernés qu’il va faire « all the needful to our utmost best » afin que ces derniers obtiennent leurs salaires au plus vite.  L’UPSEE compte saisir officiellement la PSEA en ce début de semaine en vue d’une intervention.

Au cours des dernières 24 heures, l’UPSEE informe ses membres avoir reçu « complaints from numerous educators from different institutions who were not paid their salary for the month of April » et qu’elle en a déjà informé l’autorité concernée. Depuis samedi matin, les dirigeants de l’UPSEE ont commencé à recevoir des appels téléphoniques et des courriels portant sur des cas de non-paiement de salaire et ils ont été « choqués », disent-ils au Mauricien, par le nombre important de doléances reçues.

Bhojparsad Jhugdamby, président de l’UPSEE, a affirmé au Mauricien hier après-midi que ce syndicat avait enregistré jusque-là pas moins d’une centaine de cas. Selon l’UPSEE, cette situation se rapporte particulièrement aux « newly confirmed educators» ainsi qu’aux enseignants « on probation »  depuis plusieurs mois et des personnes assurant des remplacements sur une base temporaire n’ayant pas reçu leurs salaires.

« La PSEA a pris tout le monde au dépourvu par le non-paiement des salaires de ces personnes et nous allons suivre cette affaire de très près », affirme le président de l’UPSEE.  « Qu’ils soient permanents, contractuels ou en attente d’être confirmés à leur poste, les enseignants dans les écoles ont été recrutés  d’après un contrat légal entre l’employeur et ceux n’ayant pas encore reçu leurs salaires », souligne le président de l’UPSEE. Ce syndicat rappelle à la direction de la PSEA – qui est le Paying Agent des employés du secondaire privé – l’assurance donnée à plusieurs reprises par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, qu’ « aucun employé ne perdra son emploi » en raison du confinement.

S’agissant des employés on probation et attendant leurs salaires, la majorité d’entre eux ont été recrutés l’année dernière, certains étant même en poste depuis deux ans. Une jeune mère de famille affectée à un collège connu des Plaines-Wilhems – et attendant son salaire – ne cache pas sa préoccupation. « Je ne dors pas depuis vendredi. Je ne suis pas encore confirmée à mon poste et j’ai peur que la PSEA refuse la demande de mon employeur de me confirmer après la période de probation », dit-elle.

Par ailleurs, la colère se manifeste ces jours-ci au sein du secondaire privé à l’encontre de la PSEA en raison d’un manque de communication de la part de cet organisme. Des managers, des recteurs aussi bien que les responsables syndicaux font ressortir que tous les ministères et départements du gouvernement assurent un Skeleton Staff pour un service minimal et répondant aux questions d’urgence. « La PSEA se contente de jouer au facteur en ce moment pour le compte du ministère de l’Éducation en transmettant les communiqués et elle n’assume pas ses responsabilités envers ses stakeholders qui ont besoin d’avoir des réponses à plusieurs questions importantes », laisse entendre Bhojparsad Jhugdamby. « Comment se fait-il qu’un organisme contrôlant un secteur avec plus de 8 000 employés ne réponde pas quand on l’appelle ? Y a-t-il un capitaine à bord ? » s’interroge le président de l’UPSEE.  Ce dernier évoque l’angoisse des personnes n’ayant pas obtenu leurs salaires en souhaitant que la PSEA  n’attende pas la reprise des classes – prévue au mois d’août – pour communiquer sur ce problème et sur l’avenir professionnel de ces employés.

Pour leur part, des managers s’attendaient à des échanges entre eux et la direction de la PSEA quant au réaménagement de l’environnement scolaire pour la reprise post-confinement. « Tout au long de la semaine, la PSEA nous envoie des directives émanant du  ministère et réclame des rapports qu’on doit soumettre du jour au lendemain. Les collèges privés ont certaines spécificités et les réalités des écoles d’État et celles du privé ne sont pas les mêmes. Nous avons beaucoup de questions sur cette reprise dans notre secteur mais malheureusement nous n’avons pas d’interlocuteur pour en parler », se plaignent des dirigeants d’une association des managers.

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