Contravention à Vijaya Sumputh: le constable Cardesa se confie

Une autre affaire de transfert ‘punitif’, mis au jour par l’hebdomadaire Week-End dimanche dernier, est intervenue au sein de la force policière après celle du policier transféré sans explication à la Northern Division quelques heures suivant un acte de bravoure, lors duquel il est venu en aide à un homme âgé pendant des inondations.

- Publicité -

Cette fois le constable Cadersa, de la Traffic Branch, a été transféré quelques jours après avoir pris en contravention Vijaya Sumputh pour excès de vitesse à Trianon, le 24 novembre dernier. Cette proche du ministre du Tourisme, Anil Gayan, roulait à une vitesse supérieure à la limte de 80 km/h, entre 94 km/h et 100km/h selon des sources différentes.

Pour rappel, Vijaya Sumputh avait fait l’objet d’un Fact Finding Committee présidée par Luchmyparsad Aujayeb, l’Assistant Solictor General qui a déposé son rapport au bureau du Premier ministre, depuis novembre dernier. Ce rapport, qualifié de « confidentiel »,  est démeuré dans les tiroirs du bureau du PM.  C’est l’évolution suspecte de son salaire de directrice exécutive, qui était passé de Rs 200 200 à Rs 323 000 en l’espace de deux ans, qui avait  soulevé une question parlementaire de Rajesh Bhagwan le 28 mars 2017 et entraîné le ministre de la Santé Anwar Husnoo de concéder un Fact Finding Committee.

Bernard de Geeter, Vijaya Sumputh, Sunil Gunness et Anil Gayan

 

Une autre proposition au constable Cardesa

Le constable Cadersa a relaté au mauricien.com, lundi,  que vendredi dernier  il a reçu un message lui annonçant son transfert à compter du samedi 15 décembre. Aujourd’hui, lundi 17 décembre, il a été convoqué aux Casernes centrales où une proposition de rejoindre l’équipe de l’Eastern Division lui a été faite. Avec 11 années de service dans la Traffic Branch, il a décliné l’offre.

Totalement dans le flou, le constable ne sait plus vers qui se tourner. « Mo pa’nn fer enn krim, mo’nn fer mo travay lapolis. Ki serti mo ti pret serma si mo pa ti pe fer mo travay bien? Zordi mo’nn vinn an plis akoz enn kontravansion. Ki kouraz mo pou ena pou al travay dime? », se demande-t-il, avant d’ajouter, « eski lalwa zist pou tou dimounn ? ».

Le constable Cadersa avance également qu’aucun de ses supérieurs ne l’a contacté depuis le début de toute cette affaire. De plus, il sollicite « une rencontre avec le Premier ministre».

Cette affaire est actuellement dans le viseur de la Police Officers Solidarity Union (POSU), comme le rapporte l’inspecteur Boojhawon, porte-parole de ce syndicat.

Selon l’inspecteur Boojhawon, ce n’est « pas une coïncidence » que le constable Cadersa a pris connaissance de son transfert le même jour que le parlement est entré en vacances. « Ils n’ont pas procédé au transfert tout de suite pour que le cas ne soit pas flagrant », indique le porte-parole de la POSU, qui se demande « pourquoi ne viennent-ils pas démentir toute l’affaire ? ». Pour lui, « c‘est un transfert punitif ».

Pour la police pas de relation entre l’excès de vitesse et le transfert

Face à l’ampleur qu’a pris cette affaire, le Commissaire de police, Mario Nobin, a fait émettre un communiqué lundi après-midi. « Transfer of Police Officers is a regular feature and as such a Police Officer may from time to time be required to serve in any unit, in main land, or outer islands during his tenure of office », peut-on lire. La police soutient qu’il n’y a pas de cause à effet entre l’excès de vitesse de Vijaya Sumputh et le transfert.

Toutefois, le porte-parole de la POSU affirme, lui, que « le communiqué émis par le Commissaire de police est ridicule ». Il poursuit : « Il ne prend aucune sanction et les actions de ce genre persistent. Pourquoi l’avoir transféré au Vacoas Detention Centre ? Nous condamnons ces actes ».

La Police Officers Solidarity Union (POSU) compte « prendre des actions musclées » afin que ce policier puisse regagner son poste initial.

Ce cas rappelle celui de la policière Iris Toinette, qui avait été transférée après avoir pris en contravention le président d’un conseil de village. L’affaire avait été débattue au parlement, où le ministre mentor, Anerood Jugnauth, avait exigé « une enquête » et des « sanctions immédiates ». Toutefois, aucune sanction n’avait été prise contre celui qui serait derrière ledit transfert, soit l’ACP Ramsurrun.

 

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -