Échiquier politique – Élection partielle au no7 : Le précédent du No 19 du 29 janvier 95

– Lakwizinn du PMO vend la thèse de l’élection de remplacement au lendemain de la présentation du dernier budget du présent mandat de Pravind Jugnauth

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– L’opposition, dans son ensemble, ne croit pas au « bluff du GM » avec un rendez-vous électoral à la veille des législatives et pourrait opposer un boycott de cette démarche

Le leader de l’opposition, XLD : « Si le PM veut vraiment organiser une élection partielle, qu’il le fasse immédiatement »

Les effets conjugués du passage de l’intense cyclone tropical Joaninha, qui a fait des dégâts conséquents à Rodrigues, et l’annonce du passage éclair à Maurice d’un jour, le 9 septembre prochain, du pape François ont relégué au second plan le débat opposant la partielle du No 7 aux élections législatives. Mais très vite, la demande quasi unanime des partis de l’opposition pour réclamer des élections générales dans les meilleurs délais devrait reprendre la main sur l’échiquier politique. Au cours de la semaine écoulée, une tendance réclamant le boycott de l’élection de remplacement de Vishnu Lutchmeenaraidoo au No 7 (Piton/Rivière-du-Rempart) s’est dessinée. Mais la question qui attend d’être tranchée est de savoir si la déclaration du Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, en faveur de cette partielle tiendra la route dans la conjoncture.
Le « piti » réussira-t-il là où le papa avait échoué lamentablement il y a 24 ans ? En effet, avec deux candidats, pourtant dotés d’un Track Record imbattable dans la circonscription No 19 (Stanley/Rose-Hill), en l’occurrence Jean Claude de l’Estrac et Shirin Aumeeruddy-Cziffra, le gouvernement de sir Anerood Jugnauth avait été battu à plate couture. Au point où les deux ténors, qui étaient en terrain politique conquis depuis 1976, ne devaient plus envisager d’affronter l’électorat encore une fois. Cette cuisante défaite à la partielle du No 19 était un avant-goût aux 60/0 du 21 décembre 1995, avec Navin Ramgoolam menant l’alliance PTr/MMM, goûtant au pouvoir de l’hôtel du gouvernement pour la première fois.

Pour l’heure, au sein de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, tout en évitant d’aborder publiquement cette question de la partielle du No 7, de peur de transgresser les prérogatives constitutionnelles du Premier ministre, on mise sur une date de la partielle juste après la présentation du Budget 2019/20, début juin prochain. Les anti-Top Chefs ne ratent pas pour rappeler que le renvoi en catastrophe à la fin de l’année dernières des élections villageoises devrait un co-efficient non-négligeable à inclure dans la Matrix No To By-Election au No 7. Les exigences des Representation of the People Regulations GN et 1987 imposent le respect strict d’un calendrier des échéances menant à la partielle, quitte à voir la dissolution de l’Assemblée nationale et la publication des “Writs” pour les élections législatives intervenir après la visite du pape François, le 9 septembre.

L’annonce de Pravind Jugnauth à l’effet qu’une élection partielle aurait bel et bien lieu dans la circonscription No 7 pour remplacer Vishnu Lutchmeenaraidoo continue de susciter des réactions sur l’échiquier politique. Le leader du MMM, Paul Bérenger, qui considère une telle perspective comme « un gaspillage d’argent public », devrait revenir à la charge lors du point de presse de ce samedi pour réclamer la tenue d’élections générales et pour évoquer un éventuel boycott de toute partielle au No 7.

Le Parti travailliste, dont le leader s’adressera également à la presse ce matin, pourrait préciser sa position, même si à ce jour, plusieurs noms, dont une VVIP des affaires, ayant pour lieu de naissance Rivière-du-Rempart et comptant parmi les grands propriétaires terriens, avec des entrées dans la presse, sont cités. Navin Ramgoolam devrait mettre les points sur les “i” à ce sujet, même si Arvin Boolell pousse pour un accord entre les partis de l’opposition afin qu’aucun d’entre eux ne présente de candidat.

De son côté, le chef de file du Labour au Parlement, Shakeel Mohamed, observe que l’organisation d’une telle partielle constituerait « une insulte à l’électorat et un gaspillage de l’argent public ». Toutefois, il estime que le PTr est un des rares partis à pouvoir participer à une élection partielle au pied levé et à la remporter. Il observe que le PTr a déjà participé à une élection partielle dans la circonscription No 7 et l’a remportée « contre deux grands partis, comme le MSM et le MMM, qui étaient au pouvoir ».

Le sentiment qui se dégage des rangs de l’opposition est qu’en brandissant la tenue de la partielle au No 7, le Premier ministre et leader du MSM croit pouvoir précipiter le jeu d’alliance dans l’opposition. Ainsi, il pourrait avoir des indications sur quel type d’alliance pourrait se dessiner. À ce propos, Xavier-Luc Duval est d’avis que si le Premier ministre veut une élection partielle, il doit l’organiser « très vite », car il ne croit pas « qu’une partielle pourrait avoir lieu en septembre ou après ».
Partielle au No 7 ou élections générales au plus tard le 8 décembre. Affaire à suivre…

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