Monde du travail — Secteur textile : Colère et indignation des ex de Palmar Ltée

Les salaires de février des anciens employés de Thierry Lagesse, jetés sur le pavé, pas encore versés à ce matin

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Au Jardin de la Compagnie ce matin, des licenciés : « Gouvernma inn lav lame ar nou », avec la promesse non-tenue du ministre du Travail et des Relations industrielles

C’était la grosse colère ajoutée à l’indignation, ce matin, pour les 1 300 licenciés de Palmar Textiles. En dépit de l’assurance donnée par le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, ils n’ont pas encore touché leur salaire de février. Ils ont préféré ainsi se rendre au ministère du Travail, à Port-Louis, pour obtenir une clarification, au lieu d’attendre au Jardin de la Compagnie, comme il était convenu. Le Receiver Manager Afsar Ebrahim, qui participait à la réunion avec le ministre Callichurn ce matin, a, lui, donné l’assurance que l’argent a déjà été versé et qu’il serait crédité sur le compte des travailleurs aujourd’hui.

Le syndicaliste Feyzal Ally Beegun a eu toutes les peines du monde ce matin pour contenir la colère des licenciés du Palmar Group. Une réunion était prévue avec le ministre Callichurn pour discuter principalement de la compensation aux 1 300 licenciés. Il était question qu’une délégation de dix personnes assiste à la réunion tandis que les autres attendraient au Jardin de la Compagnie. Déjà, la veille, le syndicaliste avait reçu un avertissement de la police selon lequel il « n’avait pas d’autorisation pour un rassemblement public ».

Mais les licenciés de Palmar Ltée sont venus de Flacq et de Rivière-du-Rempart, entre autres, avec la frustration d’une promesse non tenue. « Minis ti dir nou pou gagn lapey fevriye, me ziska ler nou pa ankor gagn narien. Personn pa gagn nou traka kouma nou pe viv. Gouvernma inn lav lame ar nou », ont-ils dit. Ces licenciés, pères et mères de famille, comptent entre 15 à plus de 30 ans de service. Ils insistent pour toucher leurs compensations. Certains sont même arrivés à l’âge de la retraite, et ce sans pouvoir toucher leurs dus.

Ce matin, ils étaient également très remontés contre les propos tenus par le patron de Palmar Group, Thierry Lagesse, dans un quotidien hier. « Il dit que soi-disant sa famille et lui ont injecté Rs 800 M dans la compagnie. Est-ce un prétexte pour venir dire qu’il n’y a pas d’argent pour nous payer ? Qu’il vende sa Mercedes pour nous donner notre compensation », disent-ils.

Revenant sur ce même entretien, le syndicaliste Feyzal Ally Beegun estime qu’il n’est pas « juste » de venir imputer la faillite de ce groupe textile au salaire minimum. « Cela fait un an seulement depuis que le salaire minimum est en vigueur. Comment se fait-il alors que le Palmar Group n’ait pas versé la contribution au National Pensions Fund depuis quatre à cinq ans ? » se demande-t-il.

Il faut aussi savoir que contrairement à ce qui avait été prévu lors de la précédente réunion au ministère du Travail, il y a deux semaines, il n’y a pas eu de redéploiement vers d’autres usines, sauf pour quelques travailleurs étrangers. La majorité d’entre eux sont toujours en attente. Les licenciés se disent également « prudents » sur cette option. « Est-ce une manière d’éviter les problèmes ? Que se passera-t-il si l’usine, où on nous envoie, se retrouve dans la même situation ? Nous allons nous retrouver à la rue une nouvelle fois », estiment-ils.

Les licenciés de Palmar disent attendre deux choses de la réunion avec le ministre Soodesh Callichurn, ce matin, à savoir le salaire de février et la compensation. « Il n’est pas question de céder sur ces deux points. Il faut que tout soit réglé avant de nous transférer dans une autre compagnie. Nous voulons également une déclaration du Premier ministre à ce sujet », martèlent-ils, bien décidés à trouver une solution. Par ailleurs, ils se disent intrigués par le fait que la compagnie ait repris un petit groupe d’une trentaine de personnes pour travailler à l’unité de Flacq. L’usine de Rivière-du-Rempart étant, elle, toujours fermée et sous surveillance. « On a même mis des chiens pour nous empêcher d’entrer », déplorent-ils.

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