Piste d’atterrissage – Plaine-Corail : l’étape délicate avant juin 2019

  • Un plan de relogement présenté la semaine prochaine aux habitants du village de Sainte-Marie pour faire de la place à la nouvelle piste accueillant des A320/A321Neo
  • Mission de l’AFD, bailleur de fonds à hauteur de 80 M d’euros, pour des consultations sur le nouveau réalignement à la fin de ce mois
  • Eau : avec un déficit de 50% par rapport à la demande, des experts de l’Indian Technical Economic Cooperation sollicités pour l’élaboration du Rodrigues Water Sector Development Plan

En marge de la connexion de fibre optique avec le projet MARS, le projet de la construction de la nouvelle piste d’atterrissage à l’aéroport régional Plaine-Corail devra prendre son envol d’ici au second semestre de l’année prochaine. C’est ce qu’indique le calendrier de travail arrêté avec le feu vert de l’Agence française de Développement (AFD) pour un financement à hauteur de 80 millions d’euros (≈Rs 3,2 milliards), dont dix millions d’euros (≈Rs 400 millions) sous forme de grant, avec le coût des travaux estimé à quelque Rs 4 milliards. D’autre part, l’Assemblée Régionale de Rodrigues, en collaboration avec le gouvernement central, se penche sur des options pour remédier au déficit de quelque 50% dans la demande d’eau potable de l’île.

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Des procédures sous l’Indian Technical Economic Cooperation ont été enclenchées en vue de l’élaboration d’un Rodrigues Water Sector Development Plan, en complément avec l’exploitation de stations de dessalement à des points strétatiques de l’île. Pour ce qui des travaux liés au développement portuaire dans l’île, le contrat pour des consultancy services en vue du dragage et autres travaux corollaires à Pointe L’Herbe et Port-Mathurin pourrait être alloué vers la fin de cette année au plus tôt.

Avec la fin des travaux du nouveau terminal à Plaine-Corail ayant coûté quelque Rs 140 millions, les autorités de l’Assemblée Régionale de Rodrigues mettent actuellement l’accent sur les procédures préliminaires de la construction de la nouvelle piste d’atterrissage, mesurant 2100 mètres de long et de 45 mètres de large, avec une bande additionnelle de 240 mètres des deux côtés en vue de faire de la place pour un Runway End Safety Area (RESA). Le principal bailleur de fonds, en l’occurrence l’Agence française de Développement (AFD), assurant la quasi-totalité du financement, avec Airport of Rodigues Ltd et Airports of Mauritius Ltd engagés dans un technical service agreement, dépêchera à la fin du mois à Rodrigues une mission technique pour des consultations au sujet du nouvel alignement de la piste.

Toutefois, entre-temps, les promoteurs du projet de la nouvelle piste de Plaine-Corail devront résoudre un problème délicat, sous la forme du déplacement des habitants du village de Sainte-Marie. Le plan de relogement aussi bien que les détails d’un accord à cet effet devront être présentés aux villageois cette semaine. L’urgence de l’évacuation des habitants de ce village proche de l’aéroport régional s’impose, car le site devra être libéré pour les besoins de la mobilisation des contracteurs au plus tard en juin de l’année prochaine, avec les travaux de la new runway à Plaine-Corail entamés vers la seconde moitié de l’année prochaine.

Des recoupements d’informations effectués par Week-End auprès des sources officielles indiquent que le draft du preliminary design report du projet a déjà été soumis officiellement depuis le début du mois dernier. Le rapport d’évaluation de la request for proposal pour une étude socio-économique devait être transmis par le ministère des Finances à l’AFD pour son feu vert. Les findings de l’Environmental and Social Impact Assessment devront être intégrés dans les bid documents en vue de l’exercice d’appel d’offres pour la construction de la nouvelle piste, ouvrant la voie à une meilleure connexion aérienne avec Rodrigues.

Toutefois, dans l’immédiat, le problème le plus préoccupant à tous les niveaux à Rodrigues demeure l’approvisionnement en eau potable. Les pluies de ces derniers jours dans l’île, même si elles sont les bienvenues, sont loin d’être satisfaisantes. La demande en eau potable varie dans la fourchette de 9 700 à 11 400 m3 par jour. Par contre, la production d’eau accuse un déficit de l’ordre de 50%, soit seulement 4 300 m3 quotidiennement, même si une pointe de 8 500 m3 est enregistrée dans des conditions extrêmement favorables.

Travaux d’envergure

De ce fait, le complément que constituent les stations de dessalement revêt toute son importance. Mais leur performance est actuellement en dents de scie suite à des problèmes techniques. Ainsi, la Caverne Bouteille Desalination Plant, avec le projet pilote Osmosun 80, peut produire jusqu’à un maximum de 240 m3 d’eau en été, avec une moyenne de 80 m3 à partir de l’énergie solaire. Mais des problèmes survenus font que l’exploitation de cette unité est encore loin d’être optimale. Des réparations sont en cours.

Lors de son intervention hier à Grand-Baie, Rodrigues, pour marquer le débarquement du câble optique MARS, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a annoncé une nouvelle unité de dessalement à Caverne Bouteille. Dotée d’une capacité de production d’un millier de mètres cubes par jour, cette station bénéficiera du financement du gouvernement chinois.
La Pointe-Venus Desalination Plant, avec un potentiel de production de 400 m3, est également sujette à des pannes, avec les travaux de réparation tributaires des pièces de rechange. La Baie Malgache Desalination Plan ne devra entrer en opération qu’en février de l’année prochaine vu que les travaux de construction de cette unité, dont la Sea Water Intake Structure, ne sont qu’à 40%. L’unité de dessalement de Pointe-Coton devra contribuer à alléger le problème d’eau à partir de février, alors qu’avec le financement de l’Union européenne, la réhabilitation de Songes Desalination Plant devra apporter un apport en eau potable de quelque 500 m3 quotidiennement.

Néanmoins, l’Assemblée Régionale de Rodrigues prévoit un plan de développement du secteur de l’eau pour le long terme. Dans cette perspective, cette instance travaille sur une demande d’expertise de l’Inde sous l’ITEC Programme. Les consultants, qui seront recrutés sont des spécialistes en matière de dessalement, de mise en place de réseau de distribution d’eau et d’énergie renouvelable.

Le secteur du port figure également à l’agenda du développement de Rodrigues. L’option retenue comprend la construction d’un nouveau quai à l’Ouest de l’infrastructure portuaire existante, soit du côté de Pointe L’Herbe en vue de décongestionner le centre du chef-lieu. La construction d’un port de pêche nécessitera des investissements de Rs 400 millions, quelque Rs 1,3 milliard pour le nouveau quai et Rs 12 millions pour l’aménagement d’une marina pouvant accueillir une vingtaine de yachts au Port-Mathurin Waterfront.
À ce stade, les démarches pour des consultancy services pour les travaux de dragage et de réclamation à Pointe L’Herbe et à Port-Mathurin ont atteint un stade avancé. Un exercice d’évaluation est prévu du 26 au 28 courant, avec le rapport final disponible à la fin du mois. L’allocation du contrat est annoncée pour la fin de l’année.

Les travaux d’infrastructures portuaires à Port-Mathurin seront exécutés en quatre étapes, notamment :
la première phase avec la construction d’un bund-wall, le dragage du chenal et les travaux pour accueillir le port de pêche ;
la deuxième phase devra accommoder les travaux pour l’aménagement du nouveau port ;
la troisième comprendra les travaux de dredging du berth pocket au-devant du nouveau quai et finalement ;
la construction d’un new quay wall de quelque 220 mètres de long.

Mais le calendrier établi prévoit que les travaux s’échelonneront jusqu’en 2026 pour le nouveau quai, avec la première étape exécutée de janvier 2020 à mars 2021, soit la construction du port de pêche et l’alignement du chenal entre Port-Mathurin et Baie-aux-Huîtres, aussi bien que la marina du front de mer. Comme quoi, Rodrigues n’est nullement en reste avec Mainland Mauritius sur le plan des chantiers d’infrastructure publique, avec un peu plus de Rs 6 milliards à être injectées au cours des prochaines années.

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