Pour ne pas reprendre le slogan du MMM lors de la campagne électorale, « la main propre, la tête haute », le ministre des Terres, Steven Obeegadoo, qui a défendu le déroulement des élections générales et qui répond au nom du gouvernement, affirme que « nou konsians kler, nou lamin prop ». Selon lui, le gouvernement attend « de pied ferme » ceux qui parlent d’irrégularités se sont produites. Il tire à boulets rouges sur le leader du Parti travailliste, Navin Ramgoolam, qui, selon lui, « s’est forgé une réputation de mauvais perdant ».
« Cet exercice démocratique, qui a débuté en octobre, fait la fierté du pays. D’ailleurs, nos “democratic credentials” sont reconnus à travers le monde », dit-il, entouré de Kalpana Koonjoo-Shah, ministre de l’Égalité des Genres, et de Vikram Hurdoyal, ministre de la Fonction publique.
Pour lui, ces élections générales se sont tenues « dans le respect de la démocratie », ajoutant que « la question de démocratie ne se pose même pas ». Les résultats, dit-il, ont été acceptés par tous les partis politiques qui ont « joué le jeu ». Il égratigne cependant le MMM, qualifiant le parti de « spesialist dan perdi eleksion », rappelant que depuis 2005, « c’est sa 4e défaite consécutive ». Il se réjouit en revanche que le leader des Mauves, Paul Bérenger, ait accepté les résultats « pour assurer le calme dans le pays ». Il estime que le PMSD a également accepté le verdict des urnes.
Face à ces deux leaders, Steven Obeegadoo constate que les résultats ont rendu « perplexe » Navin Ramgoolam qui, selon lui, « conteste les élections à chaque fois qu’il perd ». «Li finn forg li enn reputasion de move perdan ». Mais le fait que ces trois partis politiques aient depuis peu fait cause commune pour contester les élections « fait du tort au pays et sape la confiance de la population dans la commission électorale et les fonctionnaires ».
Pour lui, une telle action « déstabilise » le gouvernement. Il avance que depuis les 50 dernières années, les élections se sont déroulées de la même manière. « Kan fer bann atak, sa afaibli nou o mond », dit-il, observant que, depuis ces derniers jours, le MMM et le PMSD ont accepté de donner un coup de main « pou fer ditor o pei ».
Digérer le « revirement » de Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval est « difficile » pour le nouveau ministre, qui qualifie cette situation de « triste pour le pays ». Pour lui, « s’ils pensaient que les élections étaient truquées, les élus de l’opposition n’auraient pas dû prêter serment ». Il reprend : « Ou pe vinn legitimiz le Parleman an etan prezan. »
Rappelant que le gouvernement « ne peut se substituer à la police, au judiciaire ni à la commission électorale », il avance que le gouvernement « attend de pied ferme ceux qui croient qu’il y a eu des irrégularités ». Steven Obeegadoo n’a pas manqué de dresser un parallèle entre Navin Ramgoolam et Arvin Boolell. Pour lui, ce dernier est parti rencontrer le Premier ministre car tous deux seront appelés à se concerter sur plusieurs sujets.
Steven Obeegadoo évoque également « l’éclatement de L’Alliance Nationale », Xavier-Luc Duval et Arvin Boolell paraissant « distants au Parlement » alors qu’ils étaient présentés comme des prétendants pour diriger le pays. « Ils n’ont pas pu tenir 13 jours. Hier, L’Alliance Nationale a volé en éclat », dit-il.
Au sujet de l’incendie survenu à Cité Longères, Baie-du-Tombeau, il affirme que la reconstruction des unités de logement brûlées a déjà démarré « afin que les victimes puissent retourner chez elles ». Il avance aussi que la NHDC « met les bouchées doubles » pour que les maisons qui sont construites soient prêtes dans les meilleurs délais.
Kalpana Koonjoo-Shah a invité les Mauriciens « à venir en nombre » à la manifestation qui se tiendra ce dimanche « pour dire non à la violence » domestique. Elle réaffirme son engagement à « combattre l’injustice que subissent les femmes ». Enfin, concernant le Children’s Bill, elle avance que le projet de loi sera bientôt présenté à l’Assemblée nationale et que « de petits changements » ont été effectués.