PORT-LOUIS – MARCHE CONTRE LA VIOLENCE DOMESTIQUE – Kalpana Koonjoo-Shah : « La violence est une maladie qu’il faut traiter à la base »

« Stop violans kont fam ». Tel est le cri revendiqué par les femmes samedi lors de la Journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes. Pour l’occasion, une marche silencieuse a été organisée dans les rues de Port-Louis par l’Union européenne, avec pour but de réunir les défenseurs des droits humains et tous les Mauriciens pour démontrer leur indignation et réclamer une action collective pour mettre fin à cette violence. Kalpana Koonjoo-Shah, ministre de la Femme et de l’Égalité des genres, a rappelé que la violence domestique est « une maladie qu’il faut traiter à la base ».

- Publicité -

Ils étaient nombreux à avoir répondu à ce vibrant appel de l’Union européenne en brandissant des banderoles pour rappeler qu’il est temps d’agir contre la violence. Kalpana Koonjoo-Shah, ministre de la Femme et de l’Égalité des genres, a laissé entendre que la violence domestique n’est « ni normale ni acceptable ». Elle ajoute : « Ce n’est pas une société où nous, Mauriciens, voulons vivre. Ce n’est pas une société que les instances internationales voudront saluer pour dire que le pays est en train de progresser. Le pays progresse oui, mais à quel prix ? Accordons-nous assez d’importance à ce problème ? » Pour mettre un frein à ce fléau de la société, la ministre prévoit un renforcement de la loi, une sensibilisation plus accrue et la réhabilitation des agresseurs.

Les statistiques démontrent que sur 1 714 cas de violence domestique durant la période de janvier à septembre dernier, 1 495 concernent les femmes et, cette année, les cas de Shabneez, Shania, Chancella, Ganeshwaree, Anita, Nazima, Sorenza, Stéphanie, Joyce de même que celui de Marie-Ange Milazar, dans le passé, ont été « des cas de trop qui poussent à la réflexion ». La marche silencieuse d’hier a ainsi réuni des femmes de tous bords et même des hommes qui ont choisi d’épauler leur femme dans cette démarche de non à la violence. Dans la foule, on a remarqué la présence de Joanna Bérenger, Stéphanie Anquetil, Karen Foo Kune, Tania Diolle, qui elles aussi ont voulu marquer ce moment en solidarité avec les femmes battues.

Vincent Degert, ambassadeur de l’Union européenne, a dit pour sa part que cette marche silencieuse est « un soutien à celles et ceux qui souffrent de la violence domestique au quotidien » et se veut aussi « un hommage aux trop nombreuses victimes à Maurice et dans le monde ». Il poursuit : « Cette marche nous donne l’opportunité d’appeler à une prise de conscience renouvelée de l’importance des droits des femmes dans un contexte où les femmes sont toujours victimes de violences sexuelles, physiques et psychologiques. » Quant à Anushka Virahsawmy, de Gender Links, insiste sur le fait que la violence domestique « ne devrait pas être considérée comme un simple fait divers, mais plutôt comme un véritable problème de société qu’il faut régler ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -