POST-CT POWER: Il faut une bonne gouvernance énergétique

Le  communiqué du 18 mars de CT Power soulève plus de questions qu’il n’apporte d’éclairage.  Tout citoyen peut se demander :
Au nom de la bonne gouvernance, concept si acclamé ces jours-ci, comment se fait-il que CT Power (Mauritius), où le CEB compte 26% d’actions et est représenté par deux directeurs, puisse négocier des contrats avec… ce même CEB ?
Le Ministère de l’Environnement a-t-il confirmé en écrit à CT Power que les mesures que ce dernier propose répondent favorablement aux conditions imposées par l’Environment Appeal Tribunal ?
A la lumière des modifications significatives apportées au projet, allant de l’introduction d’une technologie dite «  combustion à lit fluidisée » au déplacement de la cheminée, un nouveau EIA ne serait-il pas nécessaire ?
Nous écrivions, il y a deux ans, « Avec les 31 conditions du Gouvernement, le projet CT Power n’est plus le même » (http://www.lemauricien.com/article/sauvons-ct-power-la-faillite).
En effet, il se trouve  aujourd’hui que le coût du projet passerait de moins de Rs 5 milliards à plus de Rs 10 milliards. Le prix de vente du kWh serait environ Rs 5, sans compter les coûts de transmission et d’approvisionnement du charbon par voie maritime. La vision de CT Power, selon son site-web, « to become the market driven coal leader in Mauritius » serait-elle dans l’intérêt de notre pays, de nos enfants?  Nous écrivions  aussi «  Par souci d’équité, il faudra aussi demander aux autres centrales de se mettre aux normes les plus exigeantes en matière environnementale ». Il demeure donc essentiel de voir au-delà de l’épisode CT-Power et de construire notre avenir autrement.
A la veille du prochain Budget, espérons que le Gouvernement nous envoie un signal clair que désormais nous sommes entrés aussi dans l’ère de la bonne gouvernance énergétique. Trois mesures peuvent aider en cela :
Une refonte totale du CEB, une nécessité avec l’entrée en opération urgente d’un Régulateur dans le secteur de l’électricité.
L’orientation du « windfall gain » lié à la baisse des produits pétroliers vers des investissements transparents dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
L’élaboration de «business-models » innovateurs et équitables qui favoriseront l’introduction de « smart-grids » ou réseaux intelligents dans le contexte des nouveaux projets de développment.

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