Sebastien Lamy, candidat du MMM au No 6 : « C’est l’alliance avec le peuple qui m’intéresse »

Âgé de 32 ans, Sébastien Lamy a intégré le MMM l’année dernière. Cela fait « longtemps » qu’il voulait faire de la politique mais sa profession dans le domaine de l’offshore le lui interdisait. Après avoir pris de l’emploi comme enseignant de comptabilité et d’économie au collège du St-Esprit en 2016, il s’est « senti libre » de faire de la politique active. Durant ses temps libres, il aide les enfants et adolescents dans leurs études à Poudre-d’Or, où il est né. Dans l’interview qui suit Sebastien Lamy soutient qu’il risque d’y avoir une surprise dans une lutte à trois dans la circonscription No 6 (Grand-Baie/Poudre-d’Or), là où il fera son baptême de feu. Il souligne que les habitants de cette circonscription veulent du changement. Ses priorités : le combat contre la drogue et le népotisme, la lutte contre le gaspillage des fonds publics, le sort des pêcheurs et l’injustice sociale.

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Vous êtes candidat du MMM dans la circonscription No 6 et vous êtes enseignant de profession dans un collège privé situé dans les hautes Plaines-Wilhems. Pourquoi tenter une aventure en politique ?

Effectivement, je suis enseignant dans un collège privé depuis maintenant trois ans. J’ai décidé de tenter une aventure en politique afin de mener un combat contre la mauvaise gestion des fonds publics, le népotisme en politique et l’injustice sociale. Je suis encore jeune et l’occasion m’a été donnée pour réaliser mes vœux. J’ai donc décidé de faire de la politique active pour que les Mauriciens aient un avenir meilleur. Je ne quitte pas pour autant l’enseignement. Tout comme Leela Devi Dookhun, j’ai pris un “leave without pay” pour faire campagne dans cette circonscription.

Pourquoi avoir choisi le MMM pour réaliser vos vœux ?

Le MMM est d’abord le seul parti sur l’échiquier politique où il n’y a pas de scandale. Les membres de ce parti peuvent marcher la tête haute et librement. J’ai aussi choisi le MMM, car ce parti correspond à mes aspirations.

Pourquoi avoir choisi la circonscription No 6 pour vos débuts en politique active ?

Cette circonscription ne m’est pas méconnue. Je suis d’abord né à Poudre-d’Or. Je connais bien cette circonscription. Je peux vous dire qu’il y a en tout cas un manque aigu d’infrastructures pour les jeunes. Je cite l’exemple de Cap-Malheureux. Il n’y a même pas  de centre de jeunesse dans la circonscription et la cité EDC a été laissée pour compte. À Poudre-d’Or, c’est la même chose. Pas de développement. Les habitants de cette circonscription n’ont eu droit qu’à des tiraillements entre les députés de cette circonscription. Depuis 2010, il n’y a qu’une promenade qui a été réalisée à cet endroit et puis plus rien. La communauté des pêcheurs se sent aussi abandonnée. Il n’y a pas assez d’efforts de la part des autorités pour améliorer le quotidien des habitants.

Quelles seront vos priorités pour cette circonscription ?

Le sort des jeunes de cette circonscription est l’une de mes priorités. La nouvelle génération est devenue la proie facile des trafiquants de drogue. Cité Sainte-Clair à Goodlands est une bonne illustration. Je vais m’attaquer à ce problème si je suis élu député, avec l’aide des habitants de la localité. Les jeunes de cette circonscription ont aussi des difficultés pour avoir accès à un travail décent. La situation des pêcheurs, une autre priorité de ma part. Ils n’ont pas assez d’argent pour procéder à l’acquisition de bateaux pour aller pêcher en haute mer. Les cases qui ont été installées ici et là dans le nord de l’île pour l’élevage des poissons sont devenues des “eye-sore”. Elles ne sont pas du tout au goût des pêcheurs car elles attirent des requins. À Poudre-d’Or, deux cases sont vides. D’autres équipements ayant servi à sa mise en place sont toujours sur la plage et cela incommode les habitants et, en même temps, c’est dangereux pour les enfants.

Comment cela se passe actuellement sur le terrain ?

Mes deux colistiers et moi nous rencontrons tous les jours pour aller rendre visite aux habitants de cette circonscription afin de nous présenter et, en même temps, prendre connaissance de leurs doléances. Nous sommes bien accueillis par les habitants. Ils s’accordent tous à dire qu’il faut un changement dans cette circonscription. Ils veulent aussi un changement dans la façon de faire de la politique. Ils veulent surtout des députés de proximité car, avec le présent régime, les députés ont été absents sur le terrain après avoir conquis l’électorat.

Le leader du MSM, Pravind Jugnauth, a demandé lors d’un congrès à Goodlands qu’il ne faut pas voter pour les candidats du MMM, car ce parti n’est qu’un figurant dans cette circonscription. Qu’en pensez-vous ?

Je ne partage pas son avis quand on sait que le candidat du MMM Madun Dulloo a été élu à plusieurs reprises dans cette circonscription depuis 1976. On se souvient aussi que Pradeep Jeeha, un ancien du MMM, était aussi député dans la circonscription. Cela veut donc dire que le MMM dispose des solides bases dans cette circonscription. Le parti peut encore faire la différence cette fois-ci dans cette circonscription pour battre les candidats du Parti travailliste et ceux du MSM. Il y aura certes des surprises dans cette circonscription. Attendons voir.

Quel regard portez-vous sur l’Alliance Nationale  et l’Alliance Morisien ?

C’est du déjà-vu. On prend les mêmes et on recommence. Il n’y a rien de nouveau. Cette alliance a été constituée avec les casseroles de Navin Ramgoolam. Je ne vois pas grand-chose de ce que jolie madame apporte à cette alliance. Quant à l’Alliance Morisien, je constate que son leader, Pravind Jugnauth, s’est débarrassé de ses membres encombrants, mais cela suffit-il pour éradiquer l’image de protection des petits copains ? Je ne crois pas que ces deux alliances représentent un challenger pour le MMM dans cette circonscription, surtout avec les tiraillements qu’on a notés ici et là dans cette circonscription. Moi ce qui m’intéresse, c’est l’alliance avec le peuple, car je veux être un député de proximité.

Puisque vous êtes enseignant du secondaire, quel regard portez-vous sur la réforme du système éducatif ?

Je pense personnellement que cette réforme est en train de faire plus de mal que de bien à nos enfants. On fait confiance aux “mixed-abilities”, c’est-à-dire niveler du bas en haut et de haut en bas. On tire les enfants vers le bas. Ce qui fait que les élites diminueront. Le problème réel ne se trouve pas au niveau académique. Nous ne sommes pas en train de former nos enfants pour le marché du travail. C’est là le vrai problème. Il faut qu’il y ait plus de choix de sujets et, dans ce contexte, on aurait pu améliorer l’ancien système éducatif pour s’adapter au monde du travail.

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