Solitude : Le gaz naturel à l’agenda

Une réunion prévue en mars pour décider de la stratégie de stockage pour la région océan Indien

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Le Deputy Prime Minister et ministre de l’Energie, Ivan Collendavelloo, revient à la charge sur le dossier de Liquefied Natural Gas. Maurice participera à une réunion régionale en mars prochain en vue de signer un protocole d’accord pour examiner l’importation et le stockage du gaz naturel au niveau régional. La SADC élabore en ce moment un plan directeur régional et souhaite instituer un comité inter-États sur le gaz naturel pour identifier les options, le développement et le financement de gaz naturel dans la région, qui s’élève à 600 000 milliards de pieds cubes. C’est l’annonce faite hier à l’inauguration de la centrale solaire de Solitude.

Ivan Collendavelloo a expliqué avoir participé à une réunion de haut niveau l’année dernière, au sujet de l’utilisation du gaz naturel, en vue de développer une stratégie régionale. « Une réunion régionale sera organisée en mars prochain avec l’aide et le soutien de la Trade and Development Bank. Un protocole d’accord sera signé et les pays membres devront examiner l’importation et le stockage du gaz naturel au niveau régional », a-t-il indiqué. Il ajoute : « La SADC élabore en ce moment un plan directeur régional et veut créer un comité inter-États sur le gaz naturel pour identifier les options, le développement et le financement du gaz naturel dans la région. La majorité des pays de la SADC dépendent du fioul pour la production de l’électricité et c’est un drame économique. Nous avons 600 000 milliards de pieds cubes de gaz naturel dans la région, à savoir en Angola, à Madagascar, au Mozambique, en Namibie, aux Seychelles et en Tanzanie. Cela représente une réserve suffisante pour éliminer le charbon de notre économie. »
Concernant l’énergie verte, Ivan Collendavelloo a rappelé qu’au début de son mandat, le gouvernement avait « un choix à faire » entre le charbon et le soleil. « Nous avons accepté le pari de développer l’énergie verte à une époque où elle n’était pas d’actualité. Nous nous sommes engagés à promouvoir le combustible propre, et ce en tenant compte de l’intérêt supérieur du pays. Nous avons introduit une série d’initiatives politiques, pris des décisions stratégiques et de planification, principalement des mesures fiscales d’un train de formation pour nos jeunes ingénieurs, la formation du CEB Green Energy, maintenant sous la roulette de Mahesh Dayal », a-t-il dit.

Il ajoute qu’après quatre ans, six nouvelles fermes solaires sont en opération et que quatre autres « seront opérationnelles dans les prochains mois ». Il a aussi abordé le projet de SSDG, lancé en 2015 à Maurice et à Rodrigues, ainsi que le “Home Solar Project”, visant à encourager les ménagères et les centres commerciaux à produire leur propre électricité. « Grâce à ce projet, 10 000 maisons seront pourvues de kit solaire photovoltaïque, dont un millier étant déjà équipé pour obtenir gratuitement de l’électricité pendant au moins 20 ans. Ce programme a eu de la reconnaissance internationale car nous avons été sélectionnés parmi les 80 projets. Nous avons ainsi bénéficié d’une contribution d’un million de dollars, soit Rs 350 millions, du fonds de développement d’Abou Dabi. Grâce au sérieux du projet, nous avons aussi bénéficié de Rs 1 milliard, somme qui sera utilisée pour financer le renforcement du réseau et l’installation de mini-réseaux, par exemple à Agalega », soutient-il.

Par ailleurs, 26 petits planteurs se sont associés au projet de centrale solaire, à Solitude, en louant à bail leur terrain. Ivan Collendavelloo avance que le partenariat est appelé à se développer non seulement par le bail de terrain mais à l’avenir avec l’établissement sous des panneaux et serres agricoles pour la culture de fruits et légumes. Les terres seront ainsi valorisées non seulement pour la production de l’électricité mais pour la production agricole, combinant énergie et agriculture.

Otmane Hajji, président de Green Yellow Ltd, souligne que c’est un « projet exemplaire » qui se situe à proximité d’une zone économique, à savoir Jin Fei et Riche-Terre. « Le projet, qui a été complété en moins de six mois, s’élève à 20 millions d’euros. Quelque 60 000 panneaux solaires ont été installés sur une superficie de 52 arpents, ce qui est équivalent à 28 terrains de foot. Ces panneaux ont la capacité de produire 16,34 méga-watts d’énergie et bénéficieront ainsi à plus de 6 000 foyers mauriciens. En ce qui concerne son impact environnemental, 28 000 tonnes de CO2 seront économisées par an », affirme-t-il.
Pour le directeur général par intérim du CEB, Shamshir Mukoon, ce projet est « le fruit de longues années de planification, de discussion et de négociation ». Il devait rappeler qu’un exercice d’appel d’offres pour la mise sur pied de trois fermes solaires, d’une capacité variant entre 40 et 45 au total, a été lancé en octobre 2015. Après évaluation, c’est la compagnie Voltas Yellow Ltd qui a décroché le contrat. « C’est un exemple concret de la collaboration entre les secteurs public et privé, en marge du progrès dans l’énergie renouvelable », dit-il.

En évoquant la mission du CEB, il devait faire ressortir que celle de l’organisation vise à réduire la dépendance sur les combustibles fossiles. « Plus d’accent sera mis sur les ressources d’énergies renouvelables, qui s’élevaient à 18% en 2018. Notre objectif est d’atteindre 35% d’ici 2025 », dit-il.

À une question d’un journaliste portant sur la déclaration du leader du MMM, Paul Bérenger, au sujet de l’arrêt des opérations à Beau-Champ, Ivan Collendavelloo déclare que Paul Bérenger est « abitié akoz bann koze koumsa mem, me se bann koze dan vid ». Il poursuit : « Depuis les 20 dernières années, j’entends Bérenger dire les mêmes choses. J’ai revu toutes ses interventions au Parlement, je les ai lues une par une. D’année en année, il parle de la même chose. Il a sa propre philosophie que nous devons respecter. Il pense que la solution, c’est le charbon. C’est son droit. Moi, je pense que le charbon est un drame pour Maurice. C’est mon droit. Des discussions ont eu lieu et nous avons pris une décision. L’alternative, c’est l’énergie renouvelable ainsi que le Liquified Natural Gas (LNG), qui est une énergie non polluante que nous avons en grande quantité dans la région. » Et d’ajouter que Paul Bérenger « ne peut occulter » le fait que la SADC encourage tous les pays de la région à aller vers le LNG. Il rappelle aussi que le contrat de Beau-Champ a pris fin en 2015 mais qu’il a été renouvelé pour encore trois ans en raison d’un problème d’électricité. « Le contrat est expiré et les machines sont dépassées. Elles ne sont même pas valides pour un “licence EIA”. Bérenger ne sait pas de quoi il parle mais il parle bien. Mais ce n’est pas parce qu’il parle bien qu’il dit de bonnes choses », dit-il. Selon lui, Paul Bérenger « raisonne comme 20 ans en arrière », et non dans la modernité. « Li pa de movez fwa me li fane », a conclu Ivan Collendavelloo.

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