Depuis février dernier : Le variant anglais à l’origine de la 2e vague de Covid-19

De dimanche à hier, le nombre de cas positifs enregistrés s’élève à 173, dont une pointe de 84 lundi dernier, avec un nouveau décès de patient dialysé contaminé au virus invisible

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La population suspendue aux délibérations du Covid-19 High Level Committee en prévision de l’échéance du 30 juin

Avec le nombre de personnes ayant contracté le virus de Covid-19 atteignant 1,135 depuis le 5 mars dernier, une étude scientifique portant sur la Genomic Epidemiology of SARS-CoV-2 tente de déterminer la source de cette deuxième vague à Maurice. Les analyses scientifiques de l’évolution de la pandémie sur le terrain, dont le séquençage d’au moins 12% des cas confirmés, démontrent que le variant anglais B.1.1.318 est à l’origine de la propagation relativement accélérée du virus invisible dans différentes régions du pays. La présence initiale de ce variant britannique de Covid-19 remonterait à février dernier. Ainsi, au cours de la semaine écoulée avec le nombre de cas passant la barre de 1,000, le pays a connu 173 nouveaux cas, dont une pointe de 84 lundi dernier. Toutefois, l’une des conclusions de cette étude, en l’occurrence « the need for continuous genomic surveillance to fully understand the transmission dynamism of the Variant Under Investigation (VUI) in Mauritius », revêt toute son importance dans la perspective de l’échéance du 30 juin, avec la fin probablement de la deuxième phase du déconfinement, et aussi la réouverture de nos frontières à partir du 15 juillet prochain.

Cette étude, qui a bénéficié, entre autres, de la collaboration des spécialistes du ministère de la Santé de même que de professeurs des universités d’Oxford et d’Athènes, met l’accent sur la rapidité du taux de propagation du variant anglais à Maurice. « While this variant under investigation has been consistently sampled since the beginning of 2021 in several countries, such as the United Kingdom, the United States, Germany and Ireland, with the first detection in Nigeria, it has not been shown to circulate elsewhere at such high proportions as was seen in Mauritius », lit-on dans ce rapport avec les données analysées remontant à un mois.

Au-delà du rythme de transmission, l’identité du porteur zéro de ce variant anglais à Maurice est d’une importance capitale. « The introduction of the B.1.1.318 to Mauritius seems to have occurred via a single source around mid-February 2021 and spread as small onward clusters within the country. The virus seems to have been imported to Mauritius from Europe with the closest relatives in the phylogeny being sequences of viruses from Ireland, Finland an Norway », indique le rapport, qui rappelle qu’en l’absence de liaisons aériennes directes avec la Finlande, l’Irlande ou la Norvège, « it is possible that the introduction may have occurred through links, such as hubs. »

L’identification de ce variant anglais comme vecteur de la 2e vague suscite des interrogations dans la mesure où le pays avait précédemment fait échec à l’introduction en pas moins de neuf occasions de « more transmissible Virus of Concern (VOC) » avec la mise à exécution de mesures de protection. « Unfortunately, the evidence presented suggests that despite these effective border controls, a single undetected introduction of a B.1.1.318 lineage virus was enough to initiate a large local outbreak », souligne ce document scientifique, qui ajoute que « ‘it is likely to have occured through a porous layer of the quarantine system for travellers. »

Dans la conjoncture, la question qui se pose est dans quelle mesure la présence de ce variant anglais influera sur les décisions à venir quant à la levée totale du confinement devant intervenir dans une dizaine de jours ou encore le protocole sanitaire envisagé pour la première phase de la réouverture des frontières à partir du 15 juillet avec des Resorts recevant des touristes. Avec les travaux de l’Assemblée nationale engageant actuellement des membres du gouvernement dans les débats sur le budget, très peu d’indications sont disponibles.

Sauf que probablement, lundi, lors de leurs interventions, le Premier ministre et le Deputy Prime Minister, Pravind Jugnauth, et Steven Obeegadoo, respectivement, pourraient accroître la visibilité sur ce double front. Toutefois, du côté des opérateurs de l’hôtellerie, l’on fait comprendre que la période allant du 15 juillet au 1er octobre, soit jusqu’à la deuxième phase de la réouverture des frontières, sera consacrée à la mise en place en prévision de la saison des vacances de la fin de cette année pour la clientèle venant de l’étranger.

Comme pour soutenir cette affirmation au sujet de la rapidité de propagation, les derniers chiffres vont dans ce sens avec 173 cas en une semaine à hier après-midi ou encore 1,132 personnes ayant contracté le virus de COVID-19 depuis le 5 mars dernier. Lundi dernier, avec le Princess Tuna Mauritius Cluster, le pays enregistrait une pointe de 84 cas en 24 heures et le reste échelonné sur les autres jours. Par ailleurs, le pays a connu son 33e décès de patient sous traitement de dialyse et ayant contracté le virus.

Hier après-midi

Buzz au Parlement sur le cas du chauffeur de Nuckcheddy

Le Whip de l’opposition, Patrice Armance qui a repris, hier, sa place au sein de l’hémicycle après une période de quarantaine et d’auto-isolement de 21 jours dans le cadre d’un exercice de Contact Tracing au Covid-19, a jeté un pavé dans la mare. Il a déclaré que le chauffeur personnel du parlementaire de la majorité Nuckcheddy était en quarantaine. Il a demandé si le parlementaire de la majorité avait subi de PCR Test à cet effet.

Lors du break de la fin de la journée, ce détail a alimenté des conversations de couloirs. À la reprise, le député du Parti Travailliste, Patrick Assirvaden souleva la question auprès du Speaker, Sooroojdev Phokeer. Ce dernier soutenait que ce n’était pas le forum pour évoquer une telle question. « Vous pouvez venir me voir à mon bureau pour aborder cette affaire, mais pas maintenant », déclara Sooroojdev Phokeer.

Mais le ministre des Utilités, Joe Lesjongard qui intervenait sur le budget, remit une nouvelle couche. Après avoir donné la garantie que « les procédures prévues sous le protocole ont été suivies dans ce cas », et cela, à la place du ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal. Il poursuivit avec une attaque frontale contre le Whip, qu’il a présenté comme probablement « un prochain  ministre du gouvernement » – détail lourd de sens dans le contexte politique – parce que celui-ci avait osé parler ouvertement de cette affaire.

Devant la demande de Patrice Armance d’intervenir, le Speaker se montra intraitable en s’appesantissant sur le fait que « l’heure est aux débats sur le budget et non sur des tests PCR. »

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