OPÉRATION LIZIE FERME – Gitanjali Co : le double du prix pour des masques à la Santé

Bisson Mungroo, l’ombre sociopolitique de sir Anerood Jugnauth, en état d’arrestation et d’inculpation à l’ICAC pour deux contrats d’un peu de plus Rs 10 M en plein “lockdown”

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– Le gros morceau reste les tractations derrière l’allocation des contrats de Pack & Blister de Rs 476 M avec des échanges un samedi après-midi avec M. COVID-19 du PMO

– Pressions accrues sur le COVID Committee au PMO au sujet de l’absence de “due diligence” et d’exercice comparatif des prix soumis par des bénéficiaires de contrats de Rs 1,5 milliard

Tout indique que c’est une “Opération Lizie Ferme” qui s’est déroulée lors de l’allocation de contrats de plus de Rs 1,5 milliard pour des masques et équipements médicaux sous les COVID-19 Emergency Procedures dans la période de mars à juin dernier. Ainsi, la troisième inculpation provisoire de la série logée aujourd’hui par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), même si le cas de Deepak Bonomally de Bo-Digital Co Ltd est encore en suspens, confirme bel et bien que des proches des VVIP du gouvernement de L’Alliance Morisien ont été privilégiés à cet effet. Gitanjali Co Ltd, ayant pour directeur Bissoon Mungroo, de Manisa Hotel, et l’ombre sociopolitique de l’ancien Premier ministre et leader du MSM, sir Anerood Jugnauth, se trouve sous le coup d’une inculpation provisoire de “Money Laundering” sous les dispositions de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA).
Entre-temps, le gros morceau de cette enquête de l’ICAC, portant sur la fourniture des médicaments et équipements médicaux pendant le “lockdown” à la State Trading Corporation, pour un montant d’un peu plus de Rs 1 milliard, au ministère de la Santé pour Rs 430 277 193 et à celui du Commerce, à hauteur de Rs 723 412,50, demeure le contrat de Rs 476 millions dont a bénéficié la société espagnole Pack & Blister, avec des pressions accrues sur le COVID-19 Committee du Prime Minister’s Office.
Ce matin, des indications disponibles faisaient part que Bissoon Mungroo, dont la société Gitanjali Co Ltd a bénéficié de deux contrats pour un montant de plus Rs 10 millions le 18 avril dernier, a été convoqué formellement au QG de l’ICAC en vue de sa mise en accusation provisoire pour blanchiment de fonds pour un montant global de Rs 4 950 000 relevé sur un compte bancaire au mois de juin dernier. Ces recettes sont soupçonnées d’être “derived in whole or in part directly or indirectly from the crime”.
Les informations dans le dossier de la State Trading Corporation, versées dans le dossier à charge de l’ICAC, indiquent que Gitanjali a réclamé le double du prix pour des N95 Masks fournis au ministère de la Santé, soit à Rs 250 l’unité, alors que le prix en vigueur à l’époque était de Rs 124,45. Pour ce contrat, avec le Bill of Entry en date du 18 avril, Bisoon Mungroo avait obtenu la somme de Rs 4 950 000. Pour des Three-Ply Masks, le prix obtenu est de Rs 27,50 l’unité, contre Rs 17,60, soit un montant total de Rs 5,2 millions, autrement dit un “Plus Value Dan Vid” en un clin d’œil de Rs 4,3 millions.
Une des conclusions de l’enquête de l’ICAC est que « the haste with which the pharmaceutical and non-pharmaceutical items have been purchased from suppliers, who are not regular suppliers and the said line of business and the exorbitant prices which have been applied under the pretext of COVID-19 pandemic emergency procedure, give rise to suspicions of irregularity ». De ce fait, cette série d’arrestations devra être complémentée par un approfondissement du volet par rapport au niveau de la responsabilité du COVID-19 Committee au Prime Minister’s Office et à la Santé dans le cadre de cette “Opération Lizie Ferme”.
Un des dossiers qui a fait le plus de bruit, avec les révélations de l’Emergency Procedures Saga, reste les contrats d’un montant de Rs 476 millions décrochés par la firme espagnole Pack & Blister. D’aucuns affirment que les dessous de ces tractations entre Port-Louis et Madrid, avec des échanges d’e-mails un samedi après-midi, avec comme pivot M. COVID-19 du PMO, pourraient constituer un Litmus Test dans toute cette affaire d’Emergency Procedures, en attendant la publication du prochain rapport du directeur du National Audit Office sur les dépenses publiques pour l’exercice financier au 30 juin dernier.
Mais le point fondamental demeure l’absence de Due Diligence de ces sociétés, qui ont décroché des contrats spécialisés ne faisant pas partie de leur Line of Business, ou encore de Cost Comparison avant le feu vert au plus haut niveau des instances à l’hôtel du gouvernement pour les « orders to hardware shops, jewellers, etc. », d’autant plus que ce dossier sur les autorisations accordées constitue un mystère au ministère de la Santé et dans les autres organismes concernés. Affaire à rebondissements à suivre…

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