Que réserve le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, cette année dans le budget 2022 pour le monde hippique ? Lui, qui avec ses prédécesseurs n’ont cessé d’amender, année après année, la GRA Act, qui a, par le plus pur des hasards, toujours souri financièrement aux diverses organisations de la nébuleuse des compagnies de paris, de jeu et des loteries de la galaxie qui gravite autour de SMSPariaz et son illustre « collaborateur » — en vérité propriétaire— Jean-Michel Lee Shim.
Avec la toute nouvelle configuration hippique, dont les derniers amendements ont joué un rôle majeur dans l’avènement de la People’s Turf PLC de JMLS comme organisateur des courses, le Grand argentier accèdera-t-il cette année au souhait de ce nouveau Player pour une augmentation du levy de 3% du Turnover des opérateurs de paris en faveur des organisateurs de courses qui était à 5% et qui passerait donc à 8% ?
Jusqu’ici, à chaque présentation du budget par le ministre des Finances, le monde hippique retenait son souffle. En 2020, le Chief Executive Officer d’alors du Mauritius Turf Club (MTC), Mike Rishworth, avait fait dix recommandations au ministre Padayachy. Mais, ce dernier les avait tous rejetées. A contrario du souhait de l’organisateur historique des courses, le MTC, qui en exigeait la baisse, la taxe sur le Betting avait augmenté, ce qui a plongé davantage le MTC dans le rouge. D’autant que le gouvernement avait mis fin au bookmakers Off-Course, ce qui a favorisé le Betting clandestin, mais aussi ouvert la voie au monopole de SMSPariaz comme la seule compagnie autorisée à faire du Fixed-Odd Betting à travers l’île.
À quelle sauce le ministre des Finances compte-t-il manger le monde hippique de ses revenus ? Va-t-il baisser les taxes sur les paris maintenant que le locataire du Champ-de-Mars a changé ? Va-t-il accéder au souhait du Chief Executive Officer de People’s Turf PLC, Khulwant Kumar Ubheeram, qui a laissé entendre lors de la présentation de son projet alors qu’il tentait d’avoir l’approbation de la GRA, qu’il se pourrait que le pourcentage que les Betting Companies doivent donner à l’organisateur des courses augmentera de 3%, passant de 5% à 8% ? Nul ne le sait à ce stade…
Toujours est-il que cette hypothèse ne peut être écartée car une telle augmentation ne peut qu’être bénéfique au seul organisateur des courses du moment, à savoir People’s Turf PLC dont le plus gros actionnaire n’est autre que Jean-Michel Lee Shim, lequel a avoué publiquement avoir financé le Mouvement Socialiste Mauricien (MSM) lors des dernières élections générales. Ces révélations devraient embarrasser le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui avait nié à l’époque toute relation avec le personnage.
Que se passera-t-il si cette augmentation du pourcentage réclamé aux trois principaux opérateurs de paris, Supertote, Tote Lepep et SMSPariaz est confirmée. Selon des informations, disponibles, si c’est le cas, Supertote et Tote Lepep auront du mal à suivre, quoique l’an dernier, ils ont fait un effort pour payer 7% au MTC pour contribuer aux manques de revenus résultant de l’absence de public et l’inactivité des bookmakers On Course.
En revanche, cela n’aura que peu effet sur SMSPariaz, qui paiera rubis sur l’ongle People’s Turf PLC dont le plus gros actionnaire n’est autre JMLS. Bref, ce sera ni plus ni moins qu’un transfert de SMSPariaz à People’s Turf PLC, c’est-à-dire dans les mêmes caisses, pour ne pas dire poches.
Si le ministre des Finances concède une nouvelle faveur à People’s Turf PLC, il pourrait aussi devenir, à moyen terme, une stratégie pour mettre hors circuit les deux totes concurrents, Supertote et Tote Lepep, qui ont jusqu’ici vu toutes leurs demandes, dont le développement de leurs activités vers le pari digital, essuyé un refus permanent des autorités.
Avec un Levy de 8%, les marges de manœuvre des deux totes concurrentes à SMSPariaz seraient très réduites dans une nouvelle configuration où une autre stratégie de la People’s Turf PLC de faire une demande de nouvelle licence de tote et de proposer le commingling avec des pays étrangers dans la foulée. Le jeu serait plus que parfait.
Mais pas si vite en besogne. Attendons le grand oral du ministre Padayachy, ou tout au moins l’annexe au budget qui accompagne le Finance Bill pour en avoir davantage.