Chagos : soutien unanime de l’UA en faveur de Maurice

  • Mise en garde contre les lobbies en action pour décourager les pays à soumettre leur déclaration

L’Union africaine (UA) a soutenu à l’unanimité hier soir une résolution affirmant le soutien du sommet à la démarche de Maurice devant la Cour internationale de justice pour demander une “advisory opinion” sur les conséquences légales de l’excision de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965. Une résolution dans ce sens a été adoptée lors de la 30e session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement, qui a pris fin hier soir. Tous les pays africains ont été invités à apporter leur contribution en vue de la décolonisation complète de l’Afrique.

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Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, était intervenu dans la matinée d’hier devant le sommet des chefs d’Etat de l’UA, réunis à Addis-Abeba. Il avait à cette occasion demandé aux nations africaines de soumettre leur déclaration écrite dans les délais prescrits afin de continuer à apporter leur soutien à décolonisation du continent.

Pravind Jugnauth s’est appesanti sur la « longue lutte » de Maurice pour que le processus de décolonisation soit complété « effectivement et totalement » sur l’ensemble de son territoire, y compris aux Chagos. « L’adoption par les Nations Unies, en juin dernier, de la résolution présentée par la République du Congo demandant à la Cour internationale de justice de donner son “advisory opinion” sur les conséquences légales de l’excision de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965 est une réalisation historique », a dit le Premier ministre. « Elle témoigne également de la solidarité solide qui lie les membres de l’UA. Son adoption reflète aussi la volonté de s’assurer que la décolonisation de l’Afrique et de Maurice soit complétée entièrement et d’urgence. La résolution offre également une opportunité à la Cour internationale de justice de contribuer à ce processus », a-t-il dit.
Pravind Jugnauth a rappelé qu’en mars de cette année, Maurice célébrera le 50e anniversaire de son indépendance, précisant toutefois que sa décolonisation « reste incomplète parce qu’avant d’octroyer l’indépendance à Maurice, en 1968, les pouvoirs coloniaux britanniques ont excisé les Chagos de son territoire et expulsé les habitants qui vivaient dans les îles, en violation des droits internationaux et des résolutions des Nations Unies, et en violation des droits de l’homme ».

À la suite de l’adoption de la résolution aux Nations Unies l’année dernière, a-t-il poursuivi, « la Cour internationale de justice a invité les pays membres des Nations Unies à soumettre des déclarations écrites concernant le dossier pour lequel une “advisory opinion” a été demandée ». Pravind Jugnauth a expliqué que la date limite a été étendue au 1er mars. Les membres de l’UA ayant adhéré totalement à la résolution, il est « crucial », dit-il, « qu’ils participent pleinement à ce processus en soumettant leur déclaration écrite dans les délais requis ».

Le Premier ministre a observé que « certains pays membres subissent d’intenses pressions » afin qu’ils ne soumettent aucune représentation. « La décision de ne pas soumettre des déclarations écrites pourrait être perçue comme une approbation de la poursuite de la colonisation en Afrique et de la violation continue des droits des Chagossiens. » Pravind Jugnauth a enfin tenu à remercier l’UA pour son soutien. Rappelons que la Cour internationale de justice a accepté, le 17 janvier, que l’UA soumette sa contribution dans les délais prescrits.

Ce sommet a vu l’élection du président du Rwanda, Paul Kagame, à la présidence de l’organisation. Il avait pour thème “vaincre la corruption : une option durable de transformation de l’Afrique”.

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