Joe Lesjongard : « Mainmise sur la FCC »

Joe Lesjongard et Soodesh Callichurn ont tenu une conférence de presse, hier, au Sun Trust. Les deux responsables du MSM sont revenus sur « la crise institutionnelle » qui secoue la Financial Crimes Commission (FCC) dans le sillage de l’arrivée de Mamy Ravatomanga. Joe Lesjongard a, lui, parlé d’une « mainmise sur la FCC ».

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Le leader de l’opposition est d’emblée revenu sur l’atterrissage du jet privé à l’aéroport SSR dans la nuit du 11 octobre, avec à son bord Mamy Ravatomanga. Selon Joe Lesjongard, les « nominés politiques de Jet Prime Ltd ont fait de sorte que ce jet privé atterrisse à Maurice sans encombre. Personne ne savait ce qui se passait à l’aéroport ce jour-là. ». Pour lui, il s’agirait là de « manquements graves qui ont potentiellement mis le pays en danger », vu qu’on ne savait pas ce que contenait ce jet.

Par ailleurs, Joe Lesjongard avance qu’il n’y a eu aucun suivi sur cette affaire depuis que le jet en question a atterri à l’aéroport SSR, soit voilà maintenant depuis plus de quinze jours. Jet Prime Ltd exercerait toujours un contrôle sur les jets privés qui atterrissent à Maurice, et tous les membres du conseil d’administration de Jet Prime Ltd sont toujours en poste, à l’exception de Gilbert Noël, qui vient de soumettre sa démission.

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En ce qui concerne la Financial Crimes Commission (FCC), Joe Lesjongard a décrit cette institution comme étant « anbalao ». Pour lui, il est surprenant comment l’enquête de la FCC concernant cette affaire est menée.

Il se demande ainsi si on ne fait pas tout pour couvrir Junaid Fakim – qui vient de démissionner comme commissaire de la FCC pour des raisons personnelles. Cela nonobstant l’affirmation du Premier ministre que si la FCC avait besoin de lui, on procèderait à son interrogatoire. Il a fait rappeler qu’à ce stade, de forts soupçons pèsent sur le rôle de ce dernier dans l’enquête en cours sur l’homme d’affaires malgache qui défraie la chronique.

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Pour Joe Lesjongard, il y a eu des allégations graves contre la personne responsable de la FCC. Or, à ce jour, aucune mesure n’a été prise. De ce fait, il se demande si la FCC va enquêter sur elle-même. Selon la FCC, Junaid Fakim agissait dans une « acting capacity ». Or, cela fait neuf mois qu’il était en poste. « A-t-il le droit de rester autant de temps dans une Acting Capacity ? », se demande-t-il.

Il a affirmé qu’un trafic d’influence concernerait plusieurs personnes haut placées à la FCC. Il se demande s’il n’y a pas de mainmise sur la FCC, qui est supposée être indépendante. « La population a le droit de savoir si les institutions du pays fonctionnent normalement », dit-il.

Joe Lesjongard a indiqué qu’il a soulevé cela durant une réunion du comité parlementaire qui chapeaute la FCC, qui est présidé par le Junior Minister Dhaneshwar Damry. Selon ce que Damry lui aurait affirmé, ce serait le bureau de l’Attorney-General qui aurait conseillé de renouveler le contrat de Junaid Fakim. Il demande ainsi que la lettre de renouvellement soit révélée. Lui-même, Adrien Duval et Franco Quirin ont envoyé une lettre à Damry, lui demandant de convoquer une réunion du comité en urgence.

La grande question qui est sur toutes les lèvres, selon Joe Lesjongard : qui va enquêter sur les allégations à l’encontre des personnes formant la FCC ? Il dit souhaiter qu’idéalement, ce soit une autre institution qui prenne en main cette enquête, pour éviter toute ingérence.

« L’heure est grave », a-t-il conclu. L’opposition va toutefois continuer de suivre la situation de près pour s’assurer qu’il y ait redevabilité dans toute cette affaire.

L’ancien régime et Mamy Ravatomanga …

À l’heure des questions, les journalistes ont voulu savoir du duo Lesjongard / Callichurn quelles étaient les relations entre l’ancien régime et Mamy Ravatomanga ? Soodesh Callichurn a répondu qu’il y a actuellement une enquête aux ramifications internationales, et qu’il ne fallait pas porter de jugements hâtifs sur qui que ce soit et de laisser l’enquête suivre son cours. Joe Lesjongard a, pour sa part, fait ressortir qu’à chaque fois, Navin Ramgoolam jetait le blâme sur l’ancien régime. Or, ce seraient les nominés politiques du présent régime qui seraient maintenant impliqués, selon lui.

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