JOURNÉE CONTRE LA CORRUPTION: Transparency Mtius, 53 cas soumis à l’ICAC en neuf mois

Marquant la Journée internationale contre la Corruption célébrée aujourd’hui, Transparency Mauritius s’appuie sur le bilan des neuf premiers mois du Centre d’Assistance Juridique et d’Action Citoyenne (CAJAC) pour mettre en exergue l’engagement des citoyens dans la lutte contre ce fléau. Le CAJAC fête aujourd’hui son premier anniversaire et pour la période allant jusqu’à septembre dernier, quelque 400 contacts, soit des dénonciations de cas allégués de fraude et de corruption, ont été enregistrés. C’est ce qu’a indiqué en fin de matinée, Satyajeet Golam, Chief Executive Office de Transparency Mauritius, lors d’un point de presse. Transparency Mauritius se penche actuellement sur l’établissement d’une Roadmap (feuille de route) dans une tentative d’assainir le marché des travaux publics, avec des investissements du gouvernement de l’ordre de Rs 265 milliards prévus au cours des dix prochaines années.
« Les résultats obtenus par le CAJAC au cours de ses neuf premiers mois d’opération confirment la tendance inquiétante du classement de Maurice selon l’Indice Contre la Corruption 2011 de Transparency International », soutient la branche mauricienne de la lutte contre la corruption, en présentant le bilan. Jusqu’à septembre dernier, le CAJAC a traité 412 contacts-clients, soit par voie d’appels téléphoniques, de courriels, de lettres, de visites et autres, dans des cas de dénonciation de cas allégués de fraude et de corruption.
Après analyse des faits énoncés, le CAJAC a pris l’initiative de procéder à l’ouverture de 159 dossiers avec 53 cas d’allégations de corruption soumis à l’Independent Commission Against Corruption à des fins d’enquête, soit un cas sur trois. Quatre autres cas d’allégation d’infraction de droit commun ont par ailleurs été référés à la police avec quatre autres soumis aux ministères et instances compétents pour des actions correctives nécessaires.
« Ce bilan confirme que les citoyens ne sont pas résignés comme on le prétend et qu’ils sont prêts à s’engager dans la lutte contre la fraude et la corruption dès qu’ils ont accès à des mécanismes simples et prometteurs pour la dénoncer et résister aux sollicitations dont ils sont victimes », souligne le CEO de Transparency Mauritius.
« Dans la grande majorité des cas dénoncés au CAJAC, les citoyens disent qu’ils ne font pas confiance à nos institutions et ont évoqué la passivité des pouvoirs publics vis-à-vis de la corruption endémique », note encore Transparency Mauritius, qui a identifié cinq facteurs interdépendants communs à presque tous les cas qui contribuent à un niveau élevé de tolérance publique envers la corruption. Ces facteurs sont : le manque de volonté institutionnelle et politique, la perte de confiance dans la commission anti-corruption, la mauvaise compréhension de la législation anti-corruption, le manque d’accessibilité des mécanismes de plainte et enfin une perte des valeurs.
Transparency Mauritius mise sur le financement généré sous la Corporate Social Responsibility (CSR) pour consolider les acquis et pour mieux structurer l’avenir. La priorité définie pour 2012 touche à l’assainissement de la compétition dans les marchés publics. « L’objectif est de définir une feuille de route dans ce domaine crucial. Transparency Mauritius a fait des recommandations au Public Procurement Office au sujet de la réforme de la Public Procurement Act. Transparency Mauritius a proposé que tous les soumissionnaires signent des pactes d’intégrité pour une meilleure compétition dans l’octroi des marchés publics. L’adoption de ces pactes devra permettre à l’État de faire des économies allant jusqu’à 60 % de la valeur du contrat. L’enjeu d’un tel outil est considérable car l’État va investir quelque Rs 265 milliards dans des travaux d’infrastructure publique d’ici à 2020 », s’appesantit le CEO de Transparency Mauritius.
Satyajeet Golam est également revenu sur la troisième place de Maurice dans l’Indice de la Corruption de Transparency International. « Maurice, bien que disposant des structures pour lutter contre la corruption, figure parmi les pays avec une faible moyenne et sa situation ne fait qu’empirer avec le temps… La régression est inquiétante pour Maurice car Le Botswana et le Cap Vert ont constamment progressé en score et en rang depuis ces dernières années », a-t-il soutenu.

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