“L’âge d’or du football mauricien” : Un ouvrage de Bernard Marechal empreint d’émotion

C’était un devoir de mémoire de retracer L’âge d’or du football mauricien, déclare Bernard Marechal, auteur du livre éponyme lancé mercredi soir au Dodo Club à Curepipe. Un récit empreint d’émotion et qui retrace l’épopée de cette génération dorée pendant la période 1950-79. Le point central demeurant la participation mauricienne à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de 1974 en Égypte.

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L’ancien journaliste au Mauricien s’est offert, au terme d’une carrière longue de 37 ans, un beau cadeau personnel, serait-on tenté de le dire, pour ses 60 ans qu’il célébrera le 30 avril. Reste que, pour lui, il était très important de retracer ce pan d’histoire à travers les 176 pages, les 30 chapitres et les 62 illustrations de son livre. Un travail colossal certes, mais passionnant, voire exaltant, affirme-t-il. Un travail rendu nécessaire, précise-t-il, lorsqu’il s’est rendu compte que l’ancien capitaine de la Police et de la sélection nationale, Roland Augustin, est mort dans l’oubli malgré une carrière bien remplie. « C’est la raison pour laquelle je me suis dit que c’était un devoir de mémoire de rendre hommage à ces anciennes gloires. Ceux-là mêmes qui ont marqué l’histoire de notre football », relate-t-il.

Lors de la cérémonie de lancement, qui s’est tenue en présence d’anciennes gloires et de sa famille surtout, dont son épouse Ariane, sa mère Eda et ses sœurs Catherine et Françoise, Bernard Marechal a d’emblée évoqué les quatre symboles expliquant le lancement de son livre au Dodo Club. Il y a, selon lui, la domination du Dodo Club de 1950 à 1980, la situation géographique du mythique stade George V à Curepipe, les 48 ans de la participation de Maurice à la CAN 1974 en ce mois de mars et la rencontre du 18 mars 2019.

18 mars 2019, le déclic

Le déclic, selon Bernard Marechal, aura été cette rencontre du 18 mars 2019 au Dodo Club « au cours d’un reportage qui m’avait été confié par mon directeur d’alors au journal Le Mauricien, Jacques Rivet. » C’était dans le cadre des 45 ans de cette participation historique à la CAN 1974. Une fabuleuse aventure symbolisée par des footballeurs de renom incarnés par les Robert Espitalier-Noël, Raoul Maurel, Serge Munso et autres David Bathfield et Shyam Oodunt, ou encore Reshad Mungly. Tout comme ceux qui nous ont quittés, à l’image des Roland Augustin, Farouk Dinally, Dany Imbert et Jean Florine, pour ne citer qu’eux. Bernard Marechal rend aussi un vibrant hommage à celui qui a conduit cette équipe de main de maître à cette CAN 1974, nommément le regretté Mamade Elahee ou “Bhai Mamad” pour les intimes.

On dira que Bernard Marechal a su trouver les bons mots, à travers des recherches pointues, afin de pouvoir retracer ce pan dans le passé. En somme, cet ouvrage rend un hommage digne à une génération oubliée, mais qui a su marquer le football local. Une génération qui savait surtout jouer au football. Cela, tout en procurant beaucoup de plaisir aux 20 000 spectateurs qui se déplaçaient régulièrement au mythique stade George V pour soutenir leurs idoles. Les citer prendra pratiquement toute la page, mais selon le récit de Bernard Marechal, on retiendra entre autres les José Desvaux, Nano Sauzier, Régis Jean, France Martin, Paul de Sornay ou encore les frères Gallet et de Robillard, sans oublier l’ancien ministre des Sports Michael Glover.

Que de souvenirs !

Ce livre intéressera, nous en sommes sûrs, non seulement l’ancienne génération qui se remémorera, à travers les 176 pages, les bons souvenirs d’antan, mais aussi les jeunes. Eux qui n’ont certes pas eu l’occasion de voir évoluer ces joueurs d’exception — tout comme Bernard Marechal —, mais qui ont là une opportunité de remonter le temps. Cela, à travers des textes très bien écrits et dans une séquence très ordonnée en partant début de 1950 et les deux titres remportés par la Fire Brigade — en ouverture et clôture de la saison — jusqu’aux Jeux des îles de l’océan Indien de 1979.

Bernard Marechal nous rappellera aussi comment Maurice est rentrée de ces Jeux sans aucune médaille ! À l’époque, pourtant, où elle écrasait tout sur son passage. Les Réunionnais en savent quelque chose, eux qui ont déjà été battus par 15 buts à deux ! On se passera des anecdotes les unes plus intéressantes que les autres, laissant le soin au public de les découvrir.

Ainsi, dirons-nous, les amateurs du football local trouveront leur bonheur dans ce livre, non seulement dans les textes, mais aussi à travers ces photos qui rappelleront à bon nombre ce temps où le football fut effectivement le sport roi ! Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Bernard Marechal a évoqué, en fin de son discours mercredi, à quel point les anciennes gloires sont reconnues à travers le monde, mais pas à Maurice, malheureusement.

Bernard Marechal a indiqué qu’il n’a pas été facile de réaliser ce livre. « Il y a eu des moments de doute, mais ma famille a toujours été là pour me soutenir », souligne-t-il. Hormis les membres de sa famille, Bernard Marechal a remercié tous ceux qui l’ont aidé à faire de ce projet une réalité. Il a surtout une pensée spéciale pour Maurice et Jaques Enouf, Robert Espitalier-Noël, Serge Munso, Raoul Maurel, Serge Moorjee, Jean-Pierre Tostée et le graphiste Jean-François Sookahet.

Une longue et riche carrière

Bernard Maréchal est né un 30 avril 1962. Ancien élève de l’école Notre Dame de la Visitation à Vacoas, il a ensuite poursuivi ses études au collège St Joseph, à Curepipe. Il est détenteur d’un diplôme de journaliste d’Unieco Formation à Rouen en France et a démarré sa carrière de journaliste au Sunday Star en 1983, une année seulement après avoir terminé le collège. Il y passera une année avant de rejoindre le groupe Le Mauricien. Au cours de ses 37 ans de carrière, Bernard Marechal a eu l’occasion de couvrir plusieurs événements sportifs d’envergure à l’étranger, notamment les Jeux d’Afrique de Nairobi au Kenya (1987) et ceux de Harare au Zimbabwe (1995). Il a aussi eu l’opportunité de couvrir les Championnats du monde (B) de volley-ball féminin en Espagne en 1989. Sans oublier que notre ancien collègue a participé à la couverture de plusieurs éditions des Jeux des îles de l’océan Indien, dont les trois tenues à Maurice (1985, 2003 et 2019).

 

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