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MCB : Vers une amplification des activités en Afrique

Le continent africain fait partie de la stratégie de diversification des marchés et des activités de la Mauritius Commercial Bank (MCB) depuis 1991. La banque entend consolider ses parts de marché dans les pays où elle est commercialement présente, même si elle n’entrevoit pas, pour le moment, de nouvelles implantations physiques. « Nous voulons être un acteur de référence au niveau de l’intermédiation financière dans la région », ont déclaré Antony Withers , Chief Executive de la MCB Ltd, et Raoul Gufflet, Head of International Banking, lors d’une conférence de presse hier au siège de la banque.
La MCB, a souligné d’emblée Antony Withers, n’a pas attendu que l’Afrique soit à la mode pour s’y intéresser. Dans le cadre de la stratégie de diversification de ses marchés, la banque a graduellement augmenté ses opérations sur le continent, notamment au niveau du financement de diverses opérations de nature commerciale (dont l’achat de matières premières et des hydrocarbures) et des projets, de l’investissement, des cartes bancaires et du consulting. La MCB veut multiplier ses  activités en Afrique à travers une participation accrue à la syndication de crédits et aux financements structurés ainsi qu’à l’accélération de l’initiative « Bank of Banks ».
L’Afrique, a indiqué Antony Withers, se développe rapidement et des pays du continent se trouvent parmi ceux affichant les taux de croissance les plus élevés au monde. « En dépit des soubresauts de l’économie mondiale et des anticipations d’un ralentissement économique dans certaines régions, les perspectives en Afrique paraissent plus brillantes. Le Fonds monétaire international (FMI) a prévu un taux de croissance variant entre 4,9% et 5,2% en 2015 et 2016. Je pense qu’au regard de ces données et tendances, Maurice peut afficher son ambition d’être la plateforme financière et d’affaires tournée vers la région », a déclaré Antony Withers. La direction de la MCB rappelle que Maurice se situe dans un fuseau horaire favorable aux opérations en Afrique. Le pays jouit, en outre, d’une stabilité politique et sociale et dispose d’une main-d’oeuvre bilingue et dynamique. « Le développement économique de Maurice repose sur un large éventail de secteurs. Le pays adhère aux normes internationales d’échanges d’informations fiscales, dispose d’une infrastructure satisfaisante pour ce qui est de la connectivité, sans compter un large réseau d’accords de non-double imposition dont 19 avec des pays d’Afrique et une vingtaine d’accords de promotion et de protection de l’investissement avec des pays du continent », a rappelé la direction de la MCB.
Le déploiement de la stratégie africaine de la MCB s’appuie également sur le fait que les échanges commerciaux entre Maurice et le continent ont enregistré une croissance annualisée de 9% au cours de la période 2005-14. La valeur de ces échanges aujourd’hui s’élève à environ Rs 16 milliards. On relève, dans les milieux de la MCB, que, sur la période janvier-septembre 2014, 40% des investissements directs effectués à l’étranger par des entreprises basées ont été canalisés vers des pays africains. Les services de recherches du groupe bancaire rapportent que 75 entreprises locales ont des implantations physiques dans 21 pays d’Afrique. Les secteurs ciblés sont variés et comprennent entre autres l’agriculture, l’industrie manufacturière et les services, notamment financiers.
Notoriété locale et régionale
« La MCB a une notoriété tant au plan local que régional. Elle réalise 45% de ses bénéfices à l’international. L’Afrique représente presque la moitié de ce taux » , a précisé Antony Withers. « Le développement des affaires avec le continent africain a toujours été au centre des préoccupations de la MCB », a soutenu Raoul Gufflet. Ce dernier a fait ressortir que la banque s’est toujours évertuée à soutenir les entreprises locales voulant faire des affaires dans la région. « La banque a aussi réalisé qu’à travers le financement d’opérations commerciales, elle pouvait consolider ses assises régionales, ce qui a eu pour effet qu’en l’espace de sept ans (2007-14), la MCB a pu travailler avec une cinquantaine de banques africaines sur de telles opérations », a expliqué Raoul Gufflet.
La MCB est présente dans neuf pays d’Afrique, à travers des filiales, des associés ou bureaux de représentation, le dernier en date ayant été ouvert à Nairobi. Mais elle a aussi établi des relations d’affaires avec environ 200 « correspondent banks » basées dans 39 pays africains. Des financements classiques à court terme d’opérations commerciales sont effectués avec le concours de 64 banques, alors qu’un réseau de 93 institutions financières et entreprises couvrant 22 pays africains fait partie de la « Bank of Banks Initiative » de la MCB.
« Nous voulons consolider notre part de marché dans les pays où nous faisons déjà des affaires et nous souhaitons également augmenter notre visibilité dans la région, notamment à travers des roadshows, le co-parrainage d’activités économiques. Nous espérons conclure dans les deux ou trois prochaines années  d’autres alliances stratégiques tournées vers l’Afrique », annonce la direction de la MCB. Cependant, de nouvelles implantations physiques dans des pays d’Afrique ne sont pas à l’ordre du jour pour le moment, la banque préférant renforcer ses structures dans les pays où elles comptent des bureaux de représentation. La MCB se montrera par ailleurs, sélectif concernant les pays d’Afrique avec lesquels elle continuera de travailler dans le futur. Les pays offrant des perspectives de croissance et une stabilité sociopolitique seront privilégiés, fait-on comprendre dans les milieux de la banque.

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