La Port-Louis Harbour and Docks Workers Union (PLHDWU) et la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA) déplorent les conditions de travail qui prévalent dans le port actuellement. Dans une lettre adressée le 27 août dernier au ministre du Travail, Soodesh Callichurn, le secrétaire de la PLMEA, Viky Kumar Shookhye, souligne ainsi que la direction de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) a décidé, « de façon unilatérale », de revoir l’accord collectif qui avait été signé entre les deux parties le 6 octobre 2016, modifiant ainsi les conditions de travail des employés du port. Avec pour résultat, selon lui, que « beaucoup d’employés qui attendaient d’être promus sont revenus à la case départ ».
« Many employees who have been assigned higher duties pertaining to higher jobs as per their promotional root are being reverted to their substantive post without any plausible reasons. Acquired rights in terms of mode of payments of Various allowance such as Risk/Night shift/staggered meal time allowances are being modified », ecrit le secrétaire de la PLMEA. La situation au niveau des relations industrielles se détériore par ailleurs « dangereusement », dit-il encore, et ce, car la communication « ne passe plus » avec la nouvelle direction de la CHCL.
Or, la PLMEA craint fort qu’une telle situation puisse engendrer « un conflit industriel » pouvant influer sur la bonne marche de la corporation. Autre chose qui agace l’association : le fait d’avoir reçu, le 28 août dernier, une lettre du managing director de la CHCL, Presley Paul, qui n’aurait pas accordé l’autorisation aux employés de la PLMEA d’assister à des réunions informatives les 10 et 12 septembre prochains, ainsi qu’à l’assemblée générale du syndicat, prévue le 14 de ce mois.
Rencontrant la presse jeudi à l’hôtel Saint-George, la porte-parole de la PLMEA, Jane Ragoo, a déploré le fait que la missive adressée au ministre du Travail soit restée lettre morte. Raison pour laquelle elle réclame une réunion tripartite « urgente » avec le ministre du Travail. Intervenant à son tour, Gérard Bertrand, conseiller technique de la PLMEA, estime qu’il existe actuellement une « relation très tendue dans le port » car les relations industrielles, dit-il, « se détériorent à un tel point que le syndicat craint une situation qui mette en cause le bon fonctionnement de la CHCL ».
« Le nouveau managing director, Presley Paul, a choisi d’apporter plusieurs changements dans les conditions de travail des employés, remettant ainsi en question certaines clauses du Collective Agreement que nous avons signé avec la direction devant la Commission de conciliation et de médiation du ministère du Travail. On ne peut pas venir violer les conditions de cet accord, qui stipulent que cet accord ne peut être revu si les deux parties concernées ne sont pas d’accord pour le faire », conclut Gérard Bertrand.