Âgée de 20 ans, étudiante en Tourism Management et adepte des réseaux sociaux, Selena Leroux est très ancrée dans tout ce qui se rapporte aux monuments historiques. Une passion transmise par son père Christophe et qui aujourd’hui l’aide dans ses études à l’École hôtelière SGD. Elle vient de présenter son livre Cultural Tourism : Historically significant sites, buildings and monuments of the first and second world wars in the Republic of Mauritius qui, espère-t-elle, éveillera la conscience des jeunes sur le besoin urgent de préserver notre patrimoine culturel.
Enjouée, toujours disponible et très professionnelle dans son approche, Selena Leroux respire la Positive Attitude. Suivant des cours à l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval dans la filière de Tourism Management, elle dira qu’elle a eu le déclic lorsque son prof de multimédia lui a présenté ainsi qu’aux autres élèves de sa classe les projets mis en place par d’autres étudiants dans cette filière.
Comme le sujet concernant le patrimoine l’interpelle, Selena Leroux décide pour ses examens de présenter un livre sur les monuments historiques et dit avoir pu avancer sur cette voie grâce à l’aide de SOS Patrimoine en péril. Son livre est intitulé Cultural Tourism : Historically significant sites, buildings and monuments of the first and second world wars in the Republic of Mauritius.
« J’ai choisi de m’orienter dans le tourisme culturel car je fais partie de ces personnes qui voyagent non seulement pour le plaisir mais aussi pour m’imprégner de l’histoire laissée comme un héritage culturel par ceux qui ne sont plus de ce monde », avouera-t-elle.
Selena a l’élégance du verbe, le sens du patriotisme et surtout ce besoin comme jeune de parler de son île. Si pour cela, certains utilisent les réseaux sociaux, elle a choisi l’écriture comme force motrice pour interpeller les consciences et sensibiliser tout un chacun à l’importance de la sauvegarde des monuments historiques. Elle compte faire éditer son livre, mais pour l’instant tout reste en veilleuse, le temps de trouver une maison d’édition, et surtout un passionné comme elle qui saura comprendre le message qu’elle veut véhiculer à travers son ouvrage.
Son inspiration découle de son père, Christophe. Selena raconte la manière dont ce dernier lui racontait ainsi qu’à sa sœur, alors qu’elle était encore enfant, la particularité de chaque monument et site que compte le pays. « Mon père prend toujours le temps de s’informer à travers les journaux, la télé, les réseaux. Et surtout, il met l’accent sur le besoin d’avoir une connaissance générale sur tout ce qui nous entoure. »
Parlant de ce visage paternel, comme son pilier, sa référence, Selena retient de lui ces mots : « Ne te laisse jamais décourager par la vie et ne baisse jamais les bras. » Ce dernier, un grand passionné d’histoire et de voitures anciennes, a su lui insuffler cette passion qu’elle accueille comme une manne inespérée. « Mon père est mon premier guide, il m’a encouragée dans ce projet d’écriture pour mettre en lumière ce pan de notre histoire axée sur des monuments historiques. Ce bouquin sonne aujourd’hui comme une ode de reconnaissance. »
Dans le même ordre d’idées, Selena dira : « C’est ce que je restitue dans mon livre qui a été non seulement un moyen de m’exprimer, mais cela m’a aussi permis de me rendre à Rodrigues pour interviewer René Topize, à l’origine de la construction du Monument de l’armistice à Port-Mathurin et qui a su rendre un vibrant hommage aux anciens combattants rodriguais engagés comme volontaires durant les deux guerres mondiales. »
La pompe à eau à Rodrigues
En bonne observatrice, Selena se dit reconnaissante d’avoir pu faire le déplacement à Rodrigues grâce à la Rodrigues Regional Assembly qui l’a beaucoup encadrée dans ses déplacements et dans sa rencontre avec René Topize. De cet homme, elle en garde un souvenir mémorable, Selena en parle avec une émotion contenue. « Louis René Topize est connu pour son talent consistant à créer des choses avec ses mains et son esprit. À Rodrigues, les gens disent que c’est un homme surdoué. Il a connu beaucoup de métiers dans la vie, mais surtout c’est lui qui a installé la première pompe à eau à Mourouk et dans plusieurs endroits à Rodrigues. Il a toujours su mettre en exergue son savoir-faire et son talent au service de son pays. »
Quand Selena pose un regard sur les monuments qui se trouvent à Maurice, elle dira « qu’il faut surtout empêcher la démolition de notre patrimoine ». Un des sites qui l’impressionne le plus est le monument de l’armistice se trouvant devant le collège Royal de Curepipe et qui représente les deux soldats qui tiennent une couronne de lauriers, portant tous deux des casques, leurs uniformes de guerre et l’un d’eux tenant une baïonnette. « J’ai choisi de représenter cette arme sur la couverture de mon livre qui a été conçue par Laval Ng. Tout simplement parce que ce monument rend hommage à tous les Mauriciens qui sont morts durant la Première Guerre mondiale. »
Selena est aussi d’avis que les touristes ne viennent pas uniquement pour un moment d’agrément mais aussi pour découvrir beaucoup d’endroits qui ont marqué l’histoire de notre pays. « Le Covid m’a fait réfléchir que la vie n’est pas toujours facile à apprivoiser en ce moment. C’est une grosse crise dans le pays et dans le monde. Il faut se protéger comme on peut et prendre toutes les précautions qu’il faut. Ne surtout pas prendre à la légère ce qui se passe actuellement car c’est très grave. Ma santé est ma priorité et les gestes barrières, une nécessité pour tous. La pandémie n’est toujours pas sous contrôle. »
La jeune femme souhaite devenir une Business Woman à la tête de son entreprise, tout en espérant terminer son parcours en France. Paris est, à ses yeux, la ville de la mode et de Saint-Tropez, elle en garde une profonde admiration pour sa belle architecture. L’autre souhait de Selena est d’assister à un match de foot du PSG au Parc des Princes. « Je voudrais faire le tour du monde, être totalement indépendante et être influenceuse, donner de l’inspiration aux gens,et être aussi une mère de famille. »
Concernant l’égalité des genres, Selena Leroux dira : « On est plus dans la Gender Inequality à laquelle je suis farouchement contre. Pour moi, les femmes ont toutes les chances de réussir en étant indépendantes, et surtout elles devraient cesser de dépendre d’un homme pour réussir dans la vie. C’est triste de constater que de nos jours, beaucoup de femmes se font piétiner parce qu’elles n’ont pas les mêmes capacités que le sexe opposé. Les femmes se battent jour et nuit pour ce qu’elles veulent vraiment dans la vie et ce n’est pas un homme qui doit décider de ce qui est meilleur pour elle. C’est plutôt la femme qui sait ce qu’elle mérite et les sacrifices qu’elle fait dans la vie pour atteindre ses objectifs. »
Du cran, elle en a, la Selena. Et elle souhaite que les voix des femmes soient davantage entendues d’autant plus que ces dernières sont sur tous les fronts comme fille, mère, grand-mère, épouse et professionnelle.