Souhait de Darren Activiste : « Mo anvi zwen Premye minis »

Ses avocats souhaitent qu’un Full Bench de la Cour suprême se penche sur la constitutionnalité du délit de sédition

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Louis Dominique Seedeeal, âgé de 31 ans, plus connu comme Darren Activiste, souhaite rencontrer le Premier ministre, Pravind Jugnauth, « pour lui expliquer la situation afin de soulager le peuple ». Il précise : « Mo pa pe rod kas, bout, ou kontra avek li. » Et d’ajouter : « Mo travay pou lepep. Morisien pa pe kapav viv. »

Revenant sur les violentes manifestations de vendredi, Darren estime que la situation n’aurait pas pris cette tournure si la police n’avait pas procédé à son arrestation. « J’avais le contrôle de la situation et la collaboration des habitants de Camp-Levieux. Mais la police n’a pas coopéré », dit-il en faisant comprendre qu’il avait choisi Camp-Levieux pour mener son action étant donné qu’il côtoie les habitants régulièrement depuis l’année dernière.

« Depi lane dernyer, dimounn inn explik mwa ki zot landrwa abandone, pena infrastriktir, pena devlopman », ajoute l’activiste sur les réseaux sociaux. Selon lui, les récentes hausses des prix n’ont fait qu’empirer leur situation. « Morisien pa pe kapav viv », a-t-il déclaré après sa sortie du tribunal de Rose-Hill, hier.

Auparavant, il avait été informé que la police avait retenu une deuxième accusation contre lui, soit pour sa participation à une Unlawful Assembly, qui s’est tenue mercredi dernier à Camp-Levieux. Darren Activiste a dû fournir une caution de Rs 2 000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 10 000.

Concernant l’accusation provisoire de sédition, la Bail & Remand Court l’a libéré sur parole. Hier, il s’est acquitté de sa caution de Rs 15 000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 100 000. La Cour de Rose-Hill a confirmé les conditions rattachées à sa remise en liberté conditionnelle. Ainsi, il aura à se présenter au poste de police de Grand-Baie quotidiennement et n’est pas autorisé à sortir de chez lui entre 21h et 5h du matin, entre autres.

Ses avocats Me Rama Valayden, Sanjeev Teeluckdharry, Akil Bissessur et Neelkanth Dulloo ont présenté une motion pour référer à la Cour Suprême l’article 283 du Criminal Code au sujet du délit de sédition.

La défense souhaite qu’un Full Bench se penche sur la constitutionnalité de ce délit. Ils estiment que cette loi empêche leur client de s’exprimer ou de participer à un rassemblement librement, droits garantis par les articles 3,12, et 13 de la Constitution. La défense souhaite que la Cour suprême statue si l’arrestation de Darren et sa détention étaient justifiées et se demande si ce dernier a incité les autres à la violence.

La défense demande ainsi « whether the criminal offense of sedition is being weaponised as a handy tool to silence the Darren who was only expressing his grievance through a peaceful solo protest to complain about rising prices of food commodities, fuel and cooking gas ». Elle se demande si le gouvernement peut utiliser la police « to silence citizens who want to express their grievances ».

Me Valayden et ses confrères ont rappelé que beaucoup de pays n’appliquent plus la sédition dans leur Constitution comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou encore la Grande-Bretagne. La poursuite a objecté à cette demande. Les débats sont prévus à ce sujet le 25 mai au tribunal de Rose-Hill.

Par ailleurs, Darren Activiste compte se tourner vers l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) bientôt pour déposer une plainte dénonçant des actes de brutalité policière. « Mon client a dit dans sa déposition au CCID qu’il a été victime de brutalité vendredi. Il a donné l’identité et même l’adresse du policier », a expliqué Me Akil Bissessur. Ce dernier a ajouté : « nous irons à l’IPCC nous-mêmes si le CCID ne réfère pas ce cas là-bas. »

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