Special Striking Team : Opération Mazik sur la route de Rivière-Noire

100 kilos de cannabis d’une valeur marchande de Rs 150 M saisis et sept suspects appréhendés à hier

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Trois véhicules, dont un van avec au volant le PC Rabot ouvrant le cortège, déployés par les trafiquants pour le transfert vers le Nord de la cargaison de la drogue venant de La Réunion

Les Police HQ des Line Barracks à l’offensive contre des complices des Marsan de Lamor au sein de la force policière

La filature des trafiquants de drogue d’un réseau opérant dans le Nord, engagée depuis trois semaines, a débouché sur un gros coup de filet sur la route de Petite-Rivière-Noire. Très tôt hier matin, l’opération Mazik était mise à exécution sous le contrôle de la PHQ Special Striking Team de l’assistant surintendant de police Ashik Jagai et bénéficiant de l’appui logistique d’autres divisions de la force policière, dont des Field Intelligence Officers du Nord.

Le bilan de cette intervention est des plus conséquents : au moins 100 kilos de cannabis venant de l’île de La Réunion d’une valeur marchande de Rs 150 millions saisis, trois véhicules, circulant au profit de ce réseau de trafiquants opérant dans le Nord, déployés pour le transfert de la cargaison, placés sous séquestre et sept suspects déjà en état d’arrestation avec d’autres interpellations devant intervenir au fur et à mesure que progressera cette enquête pour des délits aggravés de trafic de drogue.

Le fait commun relevé lors de cette saisie substantielle de cannabis d’hier matin est comme pour les précédentes opérations; les parrains de la mafia de la drogue avaient recruté des membres de la force policière pour assurer la couverture. Ainsi, le constable Jean-Hugues Rabot, âgé de 29 ans, et affecté au poste de police de Terre-Rouge, dont sa jeune épouse est sur le point d’accoucher, était On Special Mafia Assignment hier matin.

Il était au volant du van, transportant une importante quantité, si ce n’est la plus substantielle, était en ouverture du cortège comprenant deux autres véhicules sur la route de l’Ouest à hauteur du village de Petite-Rivière-Noire quand avait été déclenchée l’opération Mazik. Du côté des Police Headquarters des Casernes centrales, l’on se rend compte que d’autres membres de la force policière auraient déjà été recrutés par les marchands de Lamor. La chasse de ces brebis galeuses est déjà engagée. C’est ce que déclare le commissaire de police, Anil Kumar Dip, lors d’un point de presse, hier matin (voir texte plus loin).

Les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources généralement bien informées et concordantes, il aura fallu trois semaines de filature systématique et de surveillance à toute épreuve pour que la PHQ Special Striking Team, parvienne à conclure cette saisie record de cannabis, soit pas moins de 100 kg, d’une valeur marchande de Rs 150 millions. Sept suspects ont ainsi pu être interceptés lors d’une opération menée à Petite-Rivière-Noire lundi aux petites heures du matin, dont le constable Jean Hughes Rabot (29 ans). Les enquêteurs sont cependant d’avis que ce dernier ne serait pas le seul policier faisant partie de ce réseau de drogue, car soupçonnant que d’autres personnes ont pris la fuite. Les Casernes centrales comptent poursuivre leurs investigations pour mettre la main sur les potentiels fuyards.
Cette opération de saisie de drogue a été rendue possible avec la collaboration de plusieurs unités de police. Depuis le mois dernier, la PHQ Special Striking Team avait été informée qu’un bateau rapide quitterait le territoire mauricien à destination de La Réunion pour ramener une importante cargaison de stupéfiants afin de s’approvisionner le marché local en prévision des fêtes de fin d’année.
Sur la base de ces informations, le commissaire de police a monté avec l’aide de ses hommes un monitoring systématique de ceux fichés comme étant de potentiels trafiquants avec une surveillance serrée des mouvements des suspects connus des forces de l’ordre et faisant partie d’un réseau opérant dans le Nord de l’île.

Les Field Intelligence Officers de la Northern Division, menés par le sergent Arnasala, ont de fait reçu comme consigne de rapporter tout mouvement inhabituel. C’est ainsi que, depuis trois semaines, la police avait déjà identifié leur cible, n’attendant plus que le moment propice pour frapper.

Durant le week-end dernier, la PHQ Special Striking Team avait appris qu’un bateau rapide devait rentrer de La Réunion incessamment. Des groupes de policiers ont alors été postés à des endroits stratégiques sur le littoral ouest, tandis que d’autres étaient chargés d’effectuer des patrouilles en mer, lesquelles n’ont d’ailleurs rien donné.

Finalement, aux petites heures d’hier matin, les premiers signes d’un éventuel transfert s’étaient fait voir. Des policiers ont relevé des mouvements suspects dans les parages du Morne, dont la présence d’un van, d’un véhicule tout-terrain 4×4 et d’une voiture de marque Audi roulant en file indienne en direction de Rivière-Noire, tout en maintenant cependant une certaine distance.

Alors, les policiers devaient se rendre qu’ils ont été doublés et que la cargaison de drogue avait déjà été débarquée à Maurice. Néanmoins, la décision de donner l’assaut contre ce convoi fut prise à hauteur de Petite-Rivière-Noire avec des éléments de la PHQ Special Striking Team en première ligne.

Ils ne devaient pas être au bout de leur surprise. Le constable Jean Hughes Rabot, au volant d’un van de 15 places, a d’abord été intercepté. À l’intérieur se trouvaient des valises renfermant des colis sous ruban adhésif. Les policiers y ont découvert des feuilles séchées soupçonnées être du zamal  (cannabis). Pour les deux autres véhicules, le déroulement des opérations est plus confus, car selon certaines informations, deux personnes auraient réussi à fausser compagnie aux policiers, alors que les véhicules étaient à l’arrêt. À hier en fin de journée, les Casernes centrales n’ont d’ailleurs pas démenti cette information.

A hier après-midi, au total, sept suspects ont été appréhendés et placés en détention. À savoir le constable Jean Hughes Rabot, Jonathan Christian (29 ans), Jean Meunier (33 ans), Louis Armand Allas (36 ans), Joe Enzo Romeo Louis (22 ans), Gerald Carnen (23 ans) et Bryan Ricco (33 ans). Les quatre derniers sont issus de la région de Pointe-aux-Piments. Tous ont été emmenés aux Casernes centrales après leur arrestation sur place à Petite-Rivière-Noire.

Les trois véhicules ont naturellement fait l’objet de perquisitions minutieuses. Les policiers y ont ainsi saisi divers objets, dont des cordes, des récipients, des papiers portant noms et numéros de téléphone, un chéquier vierge, des bougies, des lampes-torche, des bidons, des sacs, des boissons, des accessoires de pêche et des vêtements. Autant d’items qui devront être faire l’objet d’analyses en laboratoire par les experts du Scene of Crime Office (SOCO).

Pendant ce temps, les suspects, de même que la cargaison de drogue saisie, avaient été l’objet de transfert aux Police Headquarters, dont l’accès était fermé au public, des éléments de la Special Support Unit (SSU) armés jusqu’aux dents montant d’ailleurs la garde. Après quoi, suivant la procédure d’usage, la drogue a été pesée et les objets, saisis, marqués et recensés. Un exercice qui a pris fin tard dans l’après-midi.
Les sept suspects ont été placés « in communicado » hier sans qu’aucune décision ne soit prise quant à leur comparution en justice. Ce qui est certain, c’est qu’ils subiront tous des interrogatoires serrés, et ce, pendant que leurs cellulaires seront passés au crible afin d’en extraire toute information susceptible de faire avancer l’enquête.

La police s’intéresse particulièrement au constable Jean Hughes Rabot, car elle soupçonne que ce dernier a dû bénéficier de la complicité de brebis galeuses au sein de la force policière, et qui auraient facilité l’importation de cette grosse quantité de drogue. Les enquêteurs de la police espèrent pouvoir les identifier et mettre la main sur ces policiers au plus vite, et ce, même s’ils ont déjà quelques suspects potentiels en tête.

Hier, très peu d’informations filtraient sur l’issue de l’interrogatoire des sept suspects. La police espérait toutefois remonter jusqu’à l’équipage et identifier le bateau qui s’est rendu à La Réunion pour prendre livraison de cette cargaison de drogue.

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