Courses hippiques : les employés du MTC angoissent

Alors qu'on attendait avec impatience le début de la saison hippique qui devait se faire le 23 avril, les évènements se sont enchaînés jusqu'à ce que le Mauritius Turf Club - organisateur historique des courses hippiques à Maurice - soit évincé du Champ de Mars. Palefreniers, jardiniers et autres employés du Mauritius Turf Club se retrouvent dans la tourmente et craignent pour leur avenir.

Si les courses hippiques représentent une passion pour beaucoup de Mauriciens, pour environ 350 personnes de leur gagne-pain. Beaucoup d’entre eux y ont consacré toute leur carrière. Ce qui veut dire se lever aux aurores chaque matin, se rendre sur ce lieu historique et s’atteler à la tâche, participant activement au déroulement des saisons hippiques année après année.

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Nous ne savons pas ce qu’il adviendra de nous”

Avec les évènements de ces dernières semaines, les quelque 350 employés du Mauritius Turf Club s’inquiètent de leur avenir dans ce secteur et se demandent comment il s’en sortiront. Beaucoup de ces employés n’osent pas venir de l’avant pour parler de la situation, arguant que cela peut jouer contre eux. D’autres acceptent de se livrer sans toutefois dévoiler leur identité.

C’est la peur au ventre que l’un des jardiniers du Mauritius Turf Club accepte de nous parler de la situation actuelle. “Nous sommes loin d’être calme, nous ne savons pas si le MTC continuera à exister. Nous ne savons pas ce qu’il adviendra de nous.” “On entend beaucoup de choses et cela nous fait peur. J’entends dire que ce sont peut-être les écuries qui seront nos prochains employeurs. Si jamais cela se concrétise, il est évident qu’elles ne pourront pas tous nous conserver et qu’ils ne pourront pas nous payer le même salaire”, renchérit un palefrenier.

Au moment où nous mettions sous presse, une partie des employés avait pu avoir leurs salaires d’avril alors que vendredi dernier, le MTC avançait qu’elle n’était pas en mesure de payer ses employés. “Il a fallu que nous levions la voix vendredi pour qu’une partie des salaires soit versée le lendemain. On a reçu un tiers du salaire uniquement. Ki pou fer ar sa ? Kom di koze nounn gagn kas zis pou pey det e rod manze pou enn semenn. Pou bizin manz zis legim la”, s’insurge un palefrenier. Le soulagement d’avoir reçu une partie du salaire a vite fait place à colère. “Nous savons que des propriétaires de chevaux ont mis la main à la poche pour aider le MTC. Où est cet argent, nous ne comprenons pas”? , dit-il.

An koler pa an koler, bizin okip seval.”

Mais cette colère, beaucoup doivent la mettre de côté actuellement et continuer à travailler malgré toutes les incertitudes.

“Nous les palefreniers sommes aussi attachés aux chevaux dont nous nous occupons. Nous ne pouvons pas les abandonner. Ils doivent manger, ils ont besoin qu’on s’occupe d’eux. An koler pa an koler, bizin okip seval.” Il en profite d’ailleurs pour soulever un point important. “Ti travayer kouma nou ki ramas beze. Nou ki pe swinte. Nou travay mem kan siklonn klas 4 nou. Selma nou lapey res parey depi sipa komie lane.” Il soutient d’ailleurs que beaucoup d’employés ne sont pas venus au travail ces derniers jours.

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