Coronavirus : Apprendre à vivre avec le mal

Depuis la nuit des temps, la survenue d’une épidémie et, encore plus, d’une pandémie a toujours suscité un sentiment de grande frayeur voire, de panique parmi les populations concernées. Cela est d’autant plus vrai quand il s’agit d’une maladie jusqu’alors inconnue et dont on ne maîtrise pas encore tout à fait la dangerosité réelle et les modes précis de transmission.

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Ainsi, à Maurice, dans un récent passé, l’on se souvient encore de l’émoi suscité par la détection du tout premier cas de VIH/sida en septembre 1987. D’autant que, à l’époque, cette maladie qui venait, à peine, de surgir était, à tort, considérée comme une de ces maladies dites “honteuses”, puisque censée concerner, au premier chef, les homosexuels. Une catégorie de personnes mise au ban de la société des bien-pensants.

L’hystérie était telle, à l’époque, que même des membres du personnel infirmier que l’on estime généralement mieux informés en matière de santé cédaient à la panique. Une panique, il est vrai, entretenue par des personnes ayant leur propre agenda. Depuis, les modes réels de transmission de la terrible maladie ayant été, largement, vulgarisés et un traitement de survie mis au point, l’on est parvenu à apprivoiser le mal et à vivre avec.

De la même manière, la récente survenue en Chine du nouveau Coronavirus 2019 (nCoV-2019) suscite de l’appréhension à Maurice. Bien évidemment, il ne s’agit pas de sous-estimer le mal. Mais il est, quand même, rassurant d’apprendre que, selon les premières observations des autorités mondiales de santé, cette maladie d’un type nouveau semble moins virulente que d’autres syndromes respiratoires d’apparition récente.

Il est ainsi estimé que la survenue du Coronavirus 2019 a, à ce jour, occasionné un taux de mortalité variant de 2 à 2,5% contre un “Fatality Rate” de 10% pour l’épidémie du Syndrôme Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) apparu pour la dernière fois en 2002/2003 et un taux de mortalité de 30% pour la Middle East Respiratory Syndrome (MERS-CoV). Des constats préliminaires qui attendent, bien entendu, d’être confirmés.

Rassurant, de même, que la Chine qui fut vivement critiquée pour sa gestion opaque de l’épidémie de SRAS en 2003 a choisi, cette fois, de jouer cartes sur table, selon le constat de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en matière de dissémination d’informations sur la progression de la maladie sur son territoire. La Chine qui, selon les autorités mondiales de santé, paraît aussi prendre les mesures nécessaires pour contenir, au maximum, la propagation du virus.

Chez nous, à Maurice, la vigilance demeure le maître-mot. Et le Premier minister Pravind Jugnauth a raison de dire que sur ce genre de sujets, il ne saurait être question de faire de la politique de bas étage. A ce propos, l’on peut se demander comment, lundi à l’Assemblée nationale lors de sa PNQ, le leader de l’opposition Arvin Boolell, pourtant lui-même médecin de formation, a pu outrancièrement alléguer que l’OMS qui s’est dite satisfaite des mesures prises localement aurait mené le ministère de la Santé en bateau. En tout cas, si ce n’est de la politique politicienne, ça lui ressemble de très près !

Hermann Assy

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