Traitement cavalier au sport des Rois !

Les drapeaux sont en berne au Champ de Mars. Et pour cause ! 210 ans d’histoire, voire tout un patrimoine laissé par la colonisation anglaise, sont en passe d’être effacés d’un trait de plume. Conséquence d’une série d’actions contestables et contestées menées par la Gambling Regulatory Authority (GRA) avec la bénédiction du gouvernement !
Une démarche ponctuée honteusement et de façon révoltante, voire dégoûtante, mercredi, d’une missive de la municipalité de Port-Louis. Celle de résilier la « Concession de Privilège », donc d’expulser le Mauritius Turf Club (MTC) du Champ de Mars, en dépit de l’accord signé en 2008 et qui devait s’étendre jusqu’en 2028 ! Sans préavis et d’une gravité absolue, voire même d’une dangerosité qui dépasse largement le bon sens, pour un pays qui se dit pourtant démocratique !
Ainsi, sur un coup de tête qui est très loin d’être sportif, la mairie de Port-Louis a décidé de reprendre le contrôle du Champ de Mars après une occupation de 210 ans. L’épée de Damoclès qui suspendait depuis plus d’une année au-dessus de la tête du MTC a donc été appliquée. Sans concession aucune !
Les raisons : des futilités qui ne tiennent même pas la route en prenant compte du traitement cavalier réservé par la GRA à l’égard du MTC depuis l’élection de Jean-Michel Giraud en mars 2021. Sans oublier son ingérence démesurée et ses décisions dénuées de tout sens et incongrues, surtout en l’espace de ces deux dernières semaines. Le panel d’avocats du MTC a, depuis, réagi en logeant une injonction en Cour.
La démarche de la GRA à vouloir à tout prix couper l’herbe sous les pieds du MTC est indigne, voire ignoble. Au même titre à vouloir tout lui mettre sur le dos, notamment le report de ce début de saison. Alors que c’est pourtant elle qui use de toutes sortes de prétextes en continuant, unilatéralement, à refuser les conditions d’une reprise d’un organisme comptant plus de 200 ans d’expérience.
La question qu’il faut désormais se poser, à la GRA : le MTC se résume-t-il uniquement à la personne de Jean-Michel Giraud ? A-t-on au moins mesuré l’ampleur des torts causés à cette institution, à ses partenaires, à ses employés et aux chevaux en se lançant dans ce qui est désormais qualifié de croisade infecte sur la place publique ?
Visiblement, non. Au cas contraire, le bon sens aurait primé depuis très longtemps. Et Jean-Michel Giraud, ancien footballeur international respecté, au même titre que son passage comme président de la fédération mauricienne de tennis, aurait dû bénéficier, depuis une année déjà, de son Personal Management Licence (PML).
Malheureusement, en dépit d’avoir été démocratiquement élu, la GRA impose toujours son veto. Jean-Michel Giraud ferait, semble-t-il, de la politique active. Quid de certains ? On aurait bien aimé croire la GRA, mais au moins, qu’on puisse le prouver, bon sang ! Ce faisant aussi, la démarche n’aurait-elle pas été plus crédible ?
Car, ce n’est pas en se basant sur des suppositions et des critiques de bas étage qu’on parviendra à sauver une industrie en crise. Certainement pas en discréditant quelqu’un qui a pourtant tant donné au sport, mais aussi apporté sa contribution à la progression économique du pays dans tous les sens du terme !
Contrairement à d’autres qui, visiblement, peinent cruellement sur l’autel de la transparence, de l’indépendance et de l’éthique. Quitte à discréditer une GRA qui aurait pu pourtant jouer un rôle beaucoup plus important dans la consolidation des assises des courses hippiques. Ces mêmes personnes qui n’ont aucun passé glorieux sur un terrain sportif et qui pourtant, croient tout savoir, allant même jusqu’à s’ingérer dans les affaires internes d’un club et à résumer ses priorités à sa plus simple expression.
Aussi, les nombreuses “tailor-made measures” adoptées lors des deux précédents Finance Bill prouvent, si besoin est, que le gouvernement de Pravind Jugnauth est loin de faire des concessions au MTC ! Contrairement aux « privilèges » accordés à un de ses bailleurs de fonds, confirmant, quelque part, que la création d’une nouvelle instance organisatrice hippique était bien en gestation. Ce qui était impensable, il n’y a pas longtemps.
Faut-il encore qu’on nous explique le bien-fondé des actions et des arguments avancés par la GRA et le gouvernement sur ce dossier, qui, à ce jour, n’ont malheureusement pas convaincu grand-monde. Pourquoi surtout maintenant, mais pas lors des six premières années de règne du MSM ? Si d’autres ont fait le dos rond par le passé, Jean-Michel Giraud n’est, en revanche lui, pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, surtout pas lorsqu’il estime que les droits des courses sont bafoués.
Pourquoi aussi vouloir à tout prix reprendre le contrôle des courses au MTC ? Est-ce la faute à Jean-Michel Giraud si aujourd’hui l’industrie hippique s’est retrouvée, malgré elle, mêlée à de sombres affaires liées au trafic de drogue ? Est-ce la faute au MTC si les courses se sont déroulées à huis clos, alors qu’on s’entasse les uns sur les autres dans le transport public ?
Non, le problème, il est ailleurs et Pravind Jugnauth, tout autant que ses fervents “suiveurs”, le savent mieux que quiconque. Alors, que cesse, une fois pour toutes, l’hypocrisie à vouloir constamment diaboliser l’une des plus vieilles et rares institution mondiale à pouvoir fièrement compter plus de deux ans d’histoire.
Certes, il y a beaucoup de problèmes dans l’organisation des courses à Maurice et ça, même Jean-Michel Giraud en est conscient. S’il est d’ailleurs sorti de sa retraite, c’est pour justement essayer de rendre, à celui jadis considéré comme le sport des Rois, ses lettres de noblesse. Alors, que le bon sens prime et que chacun reste à sa place dans l’intérêt de la discipline ! À chacun son métier et les vaches seront bien gardées ! Il en va de même pour les chevaux !

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