(Entreprise) Kyky otaku : Sabrina Thiery et ses poupées en feutrine

S’il y a une artiste qui parvient à réaliser des poupées avec une telle touche de réalisme, c’est bien Sabrina Thiery. Ses créations font le buzz sur la toile et Sabrina se plaît à réaliser ses poupées en caricature ou manga à partir d’une matière appelée feutrine. Le résultat est surprenant et l’artiste reste dans son univers en ajoutant une pointe d’humour à ses œuvres. Pour les adeptes de films d’horreur, Chucky, Anabelle ou Llorona font aussi partie de ses réalisations.

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Âgée de 29 ans, Sabrina Thiery étonne par son physique de jeune ado et ses yeux vert clair capables de sonder l’âme. C’est surtout sa capacité à reproduire sans aucun défaut les visages des gens et des animaux qui interpellent. Elle fabrique des poupées qui ressemblent tant aux humains et parvient à donner une deuxième vie à ses créations. Non… on vous rassure, même si elle est capable de fabriquer la poupée Anabelle, Chucky, Llorona ou d’autres personnages gore des mangas, cela reste toujours dans le domaine artistique. Comme elle le dit, le déclic s’est produit lorsque ses premiers clients et amis lui ont donné l’idée de créer des poupées à l’effigie des humains. « Ma technique est simple. Le tout réside dans l’expression du visage, cette touche de peinture qui transforme une poupée de chiffon en mini-version de vous. »

Ces poupées sont réalisées en feutrine, qu’elle a découverte de manière fortuite. Une matière malléable qui se travaille facilement et qui absorbe la peinture de manière particulière. Pour le reste, Sabrina fait confiance au choix de sa clientèle. Elle se contente de créer avant d’ajouter les touches recherchées par ses clients, notamment pour les vêtements, l’expression, le maquillage, la coiffure : « J’aime savoir que l’effort vient de la personne qui va offrir le cadeau et je ne fais que transformer le tout en peluche. »
Lors de la confection de sa première peluche, The Legend of Zelda, Sabrina découvre la feutrine. Elle a d’abord créé le patron, puis découpé des pièces, procédé à l’assemblage, au collage à l’aide du “glue gun” et à la peinture, le tout en se basant uniquement sur une photo de référence existante. Dans sa technique particulière, le visage reste la partie la plus difficile à réaliser, car les traits sont peints à la main.

Sabrina Thiery est douée et elle se décrit ainsi : « Au premier coup d’œil, les gens me perçoivent comme une fille réservée. Mais moi, je me décris comme une fille bizarre qui se fait appeler Kyky et qui fait des poupées. Je suis une “workaholic”, fan de la culture japonaise, de documentaires criminels, paranormaux et une collectionneuse de plantes. » Quand on lui demande la raison derrière sa marque Kyky Otaku, Sabrina dira qu’au collège, on lui a affublé du surnom Kyky, car elle passait beaucoup de temps en ligne sur MMORPG (Flyff) où elle s’est fait plein d’amis français. « J’avais un personnage au nom de Kyomi, et mes amis l’ont désigné par le diminutif de Kyky, qui est par la suite devenu mon surnom dans la vie réelle. Otaku vient de la culture japonaise qui définit quelqu’un d’introverti, en marge de la société, et qui passe son temps à lire des mangas, à regarder des dessins animés, séries, films, et surtout qui reste dans sa bulle. C’est tout moi. Je passe mon temps à dessiner à la maison au lieu de sortir et je me vois parfaitement dans la peau d’une Kyky Otaku. »

Hors de sa bulle

Dans la fabrication de poupées en superhéros, Sabrina a du succès. Elle les fabrique sur commande. Dans le registre des “comics”, elle voue une préférence pour Batman qui, dit-elle, en apparence est un simple humain mais avec son costume de superhéros parvient à faire régner la justice. « Je trouve que c’est bien d’accorder aux humains ce pouvoir de changer les choses, sans pour autant avoir des pouvoirs. Nous avons tous un petit côté Batman en nous. » Si les poupées de Sabrina Thiery sont faites à l’effigie d’une personne, il n’empêche que dans sa collection, l’artiste a aussi des poupées sorties tout droit des films d’horreur culte dont sa préférée, Llorona, du film intitulé La malédiction de la dame blanche. « Rien ne me fait plus plaisir que d’associer mes peluches à une pratique qui fait peur. Mais plus sérieusement, cela veut aussi dire qu’elles sont vraiment ressemblantes, je le prends comme un compliment. »

Ayant un petit faible pour les poupées d’horreur, Sabrina reconnaît que cette forme d’art lui permet surtout de transformer le normal en quelque d’effrayant. «Je me suis rendu compte que cela me faisait particulièrement plaisir de créer ces petits monstres. Je pense qu’il y a plus de liberté quand il s’agit d’horreur, de pouvoir dessiner et peindre sans s’imposer aucune règle. »

Travaillant dans un premier temps dans un centre d’appels, Sabrina raconte avoir été attirée par tout ce qui se rapproche de la couture. Parmi ses œuvres, des sacs, des pochettes, des “teddy bears” et des vêtements pour le cosplay. Mais le vrai déclic s’est produit lorsqu’une amie lui a demandé de réaliser une peluche. Cet exercice a tellement plu à Sabrina qu’elle s’est laissé emporter par son intérêt pour la confection de poupées qui est devenu une véritable passion. Ces œuvres sont d’un tel réalisme que plus d’un n’arrive pas à faire la différence « entre le réel et le fictif ». Et Sabrina d’insister que la différence se situe dans les détails et que l’être humain et les animaux ont tous des traits caractéristiques. « Ce sont ces petits détails qui nous font réagir et nous amènent à nous dire : Hey, mais c’est toi. C’est ton visage, ton sourire. »

Les œuvres de Sabrina sont
surprenantes et l’artiste reste dans son univers en y ajoutant une pointe d’humour

Avant de lancer son entreprise, Sabrina Thiery a toujours cru qu’il fallait expérimenter un concept avant d’investir. Pour elle, son art contribue surtout à rendre un moment mémorable. Et le fait de créer une poupée avec le visage d’un parent, d’un ami, permet de rapprocher les uns des autres même en étant à l’étranger.

Sabrina a aussi entamé des cours au MIE pour devenir professeur de dessin, mais finalement l’univers de Kyky Otaku a pris le dessus. En dehors de sa passion pour les poupées, la jeune femme excelle dans l’art du tatouage et dans la fabrication des attrape-rêves qui servent à embellir une pièce tout en gardant le caractère symbolique de l’objet. Et à laisser la place aux rêves. « Les idées fusent, je fais aussi du macramé, des dessins sur des tasses et des t-shirts avec des designs divers. »

Passionnée du cosplay, elle définit ainsi cette pratique: « Le cosplay, c’est aussi un art, celui d’incarner un autre personnage en se mettant dans sa peau et ses vêtements. » Active au sein du collectif AnimeNext, Sabrina se voit en totale osmose dans l’univers des Geeks. « J’adore cet univers qui a bercé mon adolescence. C’est aussi un moment pour échanger avec les autres fans, parler de nos personnages préférés, partager nos passions et rigoler. AnimeNext et Cosmau Con nous permettent de profiter d’une journée remplies de fun. »

Ses prochains modèles, elle les déclinera sous forme de personnages de manga, genre Naruto, Bleach, One piece, DBZ, et, pour les fans d’horreur, quelques peluches de films, manga d’horreur. Sans oublier la confection de porte-clés avec des personnages plus mignons sous forme d’animaux. Ses œuvres sont disponibles sur sa page Facebook, kyky, et Instagram (kyky_otaku). Sa philosophie de la vie est celle-ci : « Soyons tous passionnés et n’arrêtons pas de rêver. »

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