PÉTITION ÉLECTORALE AU NO 17 : L’agent d’Adrien Duval évoque une altercation avec Me Dick Ng Sui Wa

Louis Marcel Pierre Arlanda, le Main Electoral Agent d’Adrien Duval dans la circonscription de Curepipe/Midlands (No 17), a été appelé à la barre des témoins dans la cadre de la pétition électorale logée devant la Cour suprême. Il devait notamment faire part d’une altercation entre l’homme de loi Dick Ng Sui Wa et lui près d’une Counting Room. Or, ce dernier « n’était ni candidat ni agent, car il n’avait pas de badge », et « il donnait son opinion sur les bulletins qu’il fallait compter ».

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Les auditions des témoins du pétitionnaire ont démarré hier dans le cadre de la pétition électorale logée par le candidat de l’Alliance Nationale Adrien Duval pour demander un recomptage des votes dans la circonscription No 17. Louis Marcel Pierre Arlanda, qui était l’agent responsable d’Adrien Duval, est revenu sur les événements du jour du dépouillement. Il a ainsi expliqué qu’il était déjà arrivé à 7h30 au centre de dépouillement, car étant responsable de l’organisation de la journée.

Concernant le fait que l’exercice de décompte des votes ait commencé en retard, le témoin explique qu’il est allé s’en enquérir auprès du Returning Officer, qui lui aurait alors indiqué qu’il « suivait les procédures ». Louis Marcel Pierre Arlanda poursuit qu’il avait remarqué ce jour-là la présence de Me Dick Ng Sui Wa, « que j’ai vu en train de discuter avec le Returning Officer » dans une salle de dépouillement. « Ils regardaient les “reserved ballots”. Il était environ 16h30. »

Le témoin poursuit : « Me Ng Sui Wa n’ayant pas de badge, je lui ai lancé : “Ki to pe fer la twa ?”. Je le voyais en train de dicter aux autres et donner son opinion sur les bulletins qu’il fallait compter. Il m’avait alors répondu : “Mo pa gayn zafer ar twa mwa”. Après quoi il m’a dit : “Mo pa ankor fini ar twa”. » L’agent d’Adrien Duval explique alors qu’il n’a pas voulu s’impliquer davantage dans cette dispute, préférant se concentrer sur le décompte.
Le témoin explique qu’environ une heure après cette altercation, alors que les résultats partiels semblaient aller dans le bon sens pour Adrien Duval, « qui avait fait une belle remontée, ce qui nous a rendus enthousiastes pour la suite, vu qu’on sentait venir la victoire », une bagarre a éclaté à l’entrée du centre de dépouillement. « Les policiers avaient alors fait rentrer quelques personnes afin de calmer les esprits. La bagarre s’amplifiait. » L’agent poursuit qu’un haut gradé de la police avait avisé Adrien Duval et le candidat allié Michael Sik Yuen qu’ils devaient quitter le centre de dépouillement pour leur sécurité. « Adrien Duval ne voulait pas partir, mais j’ai insisté, car je me sentais responsable de lui, mais aussi quand j’ai vu que les violences perduraient et que j’entendais des slogans anti-Duval » a-t-il expliqué.

Sur la tenue du décompte des votes, l’agent d’Adrien Duval dit avoir noté que le marquage des votes « allait trop vite » et devait déplorer « une mauvaise organisation » et « un manque de confort » pour des Counting Agents, qui avaient dû s’asseoir sur « des chaises pour enfants ».

Il a ensuite été contre-interrogé par l’Assistant Parliamentary Counsel, Me Priya Varma, conseil légal du commissaire électoral, Irfan Rahman, et du RO au No 17, Sharma Ramphul, qui ont fait état d’une « bagarre qui n’a pas eu lieu, car il n’y a pas eu de plainte ». Remarque sur laquelle le témoin devait répliquer : « Je dis ce que j’ai vécu. Je ne vois pas pourquoi j’aurais menti. »

Le candidat indépendant

Girish Poonyth, photographe de profession, et qui avait été candidat indépendant au No 17 en 2019, a lui aussi été appelé à la barre. Interrogé par Me Alexandre Leblanc, du panel légal du pétitionnaire, il est venu affirmer qu’il y avait eu ce jour-là un « certain nombre d’irrégularités lors du décompte » des votes. Il a ainsi expliqué avoir passé la journée dans la Counting Room No 1, où il dit avoir été témoin de « perturbations », notamment du fait d’officiers qui faisaient le va-et-vient dans la salle. Mais aussi de votes comptés à deux reprises, au lieu d’une pour un candidat de l’Alliance Morisien, dit-il. Il affirme également que « la personne qui devait enregistrer les votes avait laissé passer au moins cinq votes pour Adrien Duval », ajoutant que « cette personne avait l’air désintéressée de l’exercice de décompte ».

Face aux questions de Me Priya Varma, le témoin a expliqué que lors des élections générales de 2014, il était un des Counting Agents du PMSD au No 17. Il a toutefois réfuté être « un supporter du PMSD », et qu’il avait voulu se porter comme candidat indépendant pour la première fois lors d’une élection « en tant qu’expérience ».

Sur les violences qui ont eu lieu, le témoin a expliqué qu’il était « pris de panique » et avait « peur pour (m)a vie », raison pour laquelle il ne se serait pas rendu au poste de police pour porter plainte, préférant ainsi rentrer chez lui. Face aux questions de Me Ivan Collendavelloo, SC, qui défend les intérêts du DPM Steven Obeegadoo et du PPS Kenny Dhunnoo, et confronté au fait qu’il était proche de certains membres du PMSD, le témoin s’est montré évasif.

Me Ivan Collendavelloo a toutefois pu tirer de lui qu’il réside à Grand-Gaube mais qu’il avait toutefois décidé de poser sa candidature à Curepipe, « parce que je connais plus de personnes dans cette circonscription ». Ou encore que parmi ses « parrains » derrière sa candidature aux élections générales se trouvent des proches du PMSD. La pétition électorale se poursuit devant les juges Iqbal Maghooa et Gaytree Jugessur-Manna.

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