Caritas Lakaz Lespwar : Le droit à la nourriture pour les familles vulnérables

Christiane Pasnin a fait des études en développement communautaire à l’institut Charles Telfair. Elle est la coordinatrice du projet Caritas Lakaz Lespwar à Solitude. « J’ai vécu une expérience formidable pendant mes trois années là-bas », dit-elle d’emblée.

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Elle a côtoyé ainsi de travailleurs sociaux dévoués. Elle fait état  Le-Mauricien du fonctionnement de la boutique Solidaire à Solitude. « Nous avons six boutiques Solidaire à travers l’île. Nous aurions souhaité ouvrir et opérer plus de boutiques. Mais les six s’essoufflent déjà avec les augmentations de prix des denrées », fait-elle comprendre.

Elle constate que le coût de la vie ne cesse d’augmenter et que des familles deviennent de plus en plus pauvres et sont prises dans cette spirale. « Je connais des familles qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Vous imaginez, une boîte de lait pour enfant coûte plus de Rs 500. Le gouvernement doit impérativement baisser les prix de denrées », propose-t-elle avec force.

Le projet Caritas Lakaz Lespwar répond à l’appel du pape François pour la campagne“Une seule famille humaine – De la Nourriture pour tous.” Cette boutique solidaire alimentaire est un service de distribution de divers produits à bas prix, basé sur un partenariat avec des donateurs individuels ou des supermarchés voulant collaborer pour ce projet.

Et comment vient-elle en aide aux personnes dans le besoin ? « Nous intervenons auprès des personnes dans la communauté ou des régions alentours et qui se trouvent dans des situations de précarité, de détresse financière, affectées par la maladie physique ou morale. L’accès à la boutique est proposé après un service d’écoute, d’accompagnement et après une étude des dossiers des familles concernées. »

Christiane Pasnon avance que le but de ce projet est d’assurer que les familles vulnérables jouissent de leur droit à la nourriture et de créer un élan de solidarité et de partage. « On donne aux familles à faible revenu l’opportunité d’acheter à manger à un prix très bas. Les produits de première nécessité, d’hygiène et alimentaires sont vendus à 75% moins chers. Une liste des produits avec prix est proposée aux bénéficiaires. L’équipe responsable de la boutique alimentaire vérifie, encaisse et fait la livraison », explique-t-elle.

Une des conditions est que les personnes sollicitant de l’aide de la boutique doivent habiter Solitude, Triolet, Pointe-aux-Piments, Plaine-des-Papayes, Arsenal. « Ils doivent s’adresser en premier lieu au Service d’écoute et d’aide qui va visiter les familles avant de référer le dossier au comité de la boutique alimentaire qui accompagnera les familles », rappelle-t-elle.

Pour être éligible à l’aide, les revenus d’une famille avec enfants doivent varier entre Rs 14 000 et 18 000. Sont aussi concernées les personnes handicapées, les filles mères sans emploi, les familles touchées par une tragédie, une maladie, la mortalité ou celles dont la maison a pris feu.

Le président de la boutique solidaire donne ensuite son avis sur l’accès aux aliments et signe un document. « Il convoque le comité pour une évaluation du projet. Il fera l’inventaire des produits avec la responsable de la boutique, vérifiera les reçus et verra avec le travailleur social l’évolution de la famille. »

Selon Christiane Pasnin, l’équipe composée de volontaires et d’un responsable doit respecter une clause de confidentialité. « Deux volontaires visitent les familles régulièrement, ils font le tri des produits alimentaires. Les denrées sont distribuées d’après la liste établie par le comité pendant les heures d’ouverture. Une personne sera responsable pour encaisser l’argent, avec reçus à l’appui, et pour la collecte auprès des partenaires. Des volontaires travaillent à la boutique alimentaire. »

La boutique alimentaire se doit d’avoir un permis du conseil de district alors que les volontaires manipulant la nourriture doivent obligatoirement avoir leur Food Handling Certificate. « Tout don en espèces pour la boutique alimentaire doit être immédiatement enregistré et les donateurs doivent avoir un reçu pour tout don. Il y a des carnets spécifiques pour des dons en nature et en espèces. En acceptant la carte donnant accès à la boutique alimentaire, le bénéficiaire s’engage à avoir une attitude respectueuse envers le travail des volontaires et les autres usagers, les locaux et les denrées alimentaires. Il doit prendre l’engagement d’utiliser les produits achetés pour sa famille seule. Les volontaires ne peuvent pas céder toute la marchandise à une seule personne. La boutique solidaire est un lieu de partage pour les usagers. »

De plus, le bénéficiaire doit signer un contrat mutuel pour un délai de trois à six mois pour le projet. « Le bénéficiaire s’engage à ne pas fumer et à ne pas introduire des animaux au sein de la structure et reconnaît que l’aide de la boutique alimentaire est ponctuelle, et pas définitive. Avec le coût de la vie qui augmente chaque, nous faisons de notre mieux pour aider les personnes. Nous faisons de notre mieux pour les exclus, les opprimés. On les accueille, on les écoute et on les accompagne afin qu’ils retrouvent leur dignité et bâtissent ensemble une communauté solidaire », conclut la responsable.

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