Culture vivrière – Après le passage de Freddy : Baisse de production à prévoir

Si le pays a pu éviter le pire avec le cyclone Freddy, Krit Beeharry, porte-parole de la plateforme Planteur des Iles, constate quand même des dégâts. Mais comme Kreepalloo Sunghoon, de la Small Planters Association, il fait ressortir qu’il faudra attendre le retour du soleil dans un jour ou deux pour se faire une meilleure idée des pertes.

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« Dans l’immédiat, personne ne pourra dire à quel point nos cultures vivrières ont été affectées. Ce qui est toutefois sûr, c’est qu’il y aura des dommages », dit-il en ajoutant  qu’« il y aura une baisse au niveau de la production et les consommateurs en souffriront ».

« Dans le Nord, des planteurs m’ont confié que leurs champs ont subi des dégâts suite aux rafales. Même certains parmi ceux pratiquant la culture sous serre dans le Nord et sur le Plateau central ont été affectés, les bâches ayant été déchirées et leurs plantes sont maintenant exposées aux grosses pluies », rapporte Krit Beeharry.

Vu que les pluies se poursuivaient jusqu’à hier, mardi, il y a peu de chance que les champs soient épargnés. « Pendant une semaine, les plantes ne produiront pas de fruits. Ce sont seulement celles qui ont été épargnées qui fleuriront à nouveau au retour du soleil car il n’y a pas d’abeille en temps de pluie pour polliniser », dit-il.

« Ce qui est désolant, c’est que suite aux dernières fortes averses, les planteurs avaient recommencé à planter fines herbes et autres laitues « qui sont à coup sûr endommagées maintenant à 50% après le passage du cyclone », fait-il comprendre.

Il parle d’effet cumulatif avec la sécheresse à la fin de 2022, les inondations en début d’année et le cyclone. Il tire la sonnette d’alarme sur la nouvelle réalité météorologique avec laquelle doivent conjuguer les planteurs désormais.

« La culture de légumes est devenue très difficile aujourd’hui. Nous ne pouvons compter que sur l’hiver pour planter mais vu que la production est meilleure en hiver, les prix baissent et nous ne pouvons récupérer notre argent investi dans les semences dont les prix ont doublé, voire triplé. Nous ne pouvons décider des prix vu que c’est l’offre et la demande qui dictent les prix », indique-t-il.

Il déplore vivement les prix pratiqués dans certains endroits avant même que le cyclone n’arrive. « Avant même l’arrivée du cyclone, le lalo était à Rs 460 dans un supermarché. Nous le redisons : nous, les planteurs, n’avons pas de contrôle sur les prix. Pourquoi ce supermarché a-t-il mis ce prix alors que dans les foires et au marché, vous voyez d’autres prix ? C’est en fonction de la demande. Ce ne sont pas les planteurs qui décident de ces prix », dénonce-t-ton.

Une autre raison pouvant expliquer des prix aussi forts, selon lui, c’est la rareté du légume. « Il y a eu la sècheresse et ensuite il y a un vrai problème de main d’œuvre pour collecter les lalos au quotidien. Si vraiment ces légumes rapportaient gros aux planteurs, ces derniers n’auraient-ils pas tout délaissé pour ne planter que du lalo ? Or, personne ne veut le faire car même s’il se vend à Rs 400, il n’y a pas de profit », explique-t-il encore.

Les pâtissons, les courgettes et haricots sont parmi les légumes qui seront affectés à en croire Krit Beeharry.

«En revanche,  là où il n’y a pas d’accumulation d’eau, les lianes peuvent être sauvées. Les concombres verts, tomates et pommes d’amour cultivés sous serre pourront toujours être disponibles », avance-t-il.

Kreepalloo Sunghoon dit ne pas détenir d’informations précises à ce stade concernant les dommages subis après le cyclone Freddy. Seul constat qu’il est en mesure de faire pour l’heure, c’est que des plantes de bringelles et de piments ont été détruites. « Il faut attendre deux jours au moins parce que si l’on va dans les champs maintenant, les plantes seront encore vertes mais une fois que le soleil sortira, on pourra déterminer si les racines sont encore en bon état », conclut-il.

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