Déclarations de Yogita Baboo, président de l’AMCCA : Le ministère du Travail demande à Air Mauritius d’être « raisonnable »

Les syndicats « have the right to speak », dit le représentant de la Victoria House   Radakrishna Sadien, président de la SEF, qui a accompagné Yogita Baboo à la réunion, se demande si « Air Mauritius pli le roi ki le roi limem » Air Mauritius se mure dans le silence

Comme attendu, les représentants d’Air Mauritius et de l’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA) se sont rencontrés, lundi, au siège du ministère du travail, à la Victoria House. Si le management d’Air Mauritius n’a pas voulu commenter publiquement cette rencontre, du côté du syndicat du personnel navigant, la réunion est qualifiée de positive. Selon Radakrishna Sadien, le ministère a, entre autres, déclaré que les syndicats ont libre droit à la parole et que, dans cette perspective, Air Mauritius devrait être « raisonable ». Le représentant syndical qui a accompagné les deux membres de   l’AMCCA, à cette réunion, a, de son côté,  demandé à MK de tout simplement retirer sa lettre qui porte atteinte à la réputation d’Air Mauritius et du pays.

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Selon les informations de Week-End, c’est le conseiller du ministre, Mariahven Caramben, qui a dirigé cette réunion et chacune de deux parties a librement exprimé ses points de vue sur le litige, né de l’enquête instituée par le management d’Air Mauritius pour donner suite aux propos sans concessions de la représentante syndicale de l’AMCCA, Yogita Baboo, sur une radio privée et de la lettre d’interdiction à la parole, exigée à son encontre, en tant qu’employée par MK. Selon Radhakrishna Sadien, lors de cette réunion au ministère du Travail, « nou fine faire nou point, management Air Mauritius ki ti réprésenté par le HR manager et un avocat in fine faire so point également. Zot pou considere nou position devant MK et ler la zot pou dire ki stand zot pou pran. À partir de là, nou va dire ki action nou pou pran… » Du côté de l’AMCCA, on laisse entendre que « It was positive meeting, ministry stress on the fact that trade unions have the right to speak ».

Le ministère aussi fait appel aux représentants d’Air Mauritius pour « être raisonnable » à ce sujet. Il leur a aussi été demandé ce qui causait préjudice dans les points soulevés à la radio par la syndicaliste, mais MK n’a pu être convaincant à ce sujet. De son côté, l’AMCCA est restée fermement sur sa position à l’effet que MK ne devrait pas interférer dans les activités syndicales, conformément aux conventions collectives locales et internationales. Le syndicat a aussi affirmé qu’il ne répondra pas à Air Mauritius sur les questions syndicales, de même que Yogita Babboo personnellement. À partir de là, il appartient maintenant à Air Mauritius de prendre position.

La fermeté de l’AMCCA

À la sortie de la réunion, Radhakrishna Sadien, président de la State and Other Employees Federation, à laquelle l’AMCCA est affiliée, a rappelé que Yogita Baboo avait fait une déclaration en tant que présidente de l’AMCCA à TOPFM et avait reçu une lettre en tant qu’employée sur le contenu de cette émission alors qu’elle agissait en tant que présidente de l’AMCAA. « Pou nou li pas normal, li illegal, li contre Employment Relations Act, li contre aussi convention 98 parski nou, nou trouve ça un acte d’interférence dans les affaires internes d’un syndicat. Sirtou quand management pe vine kestionne un president syndicat en sa capacité personnelle avec un lettre ki fine ale so lakaze trois jours avant ki ena cross examination dans Employement Relations Tribunal… AMCCA ine rode reunion avec Air Mauritius depi boucou letemps la raison pou laquelle case in alle ERT. Maintenat ki MK pe faire, li pe rode amene division à l’interieur syndicat, li pe zoine banne ti groupe personnel de MK derrière le dos syndicat. Li pas normal, li contrebanne convention ki gouverma ine signe. Nou fine rode intervention du ministre du Travail, noune gagne la rencontre de conciliation zordi ».

Radhakrishna Sadien a expliqué qu’il maintenait sa position initiale à l’effet que Yogita Baboo a été à la radio en tant que présidente d’un syndicat, l’AMCAA, et qu’elle n’a aucune explication à donner à son management en tant qu’employée. Il a ajouté : « Ou pas kapav faire amalgame entre ene présidente enne syndicat avec enne employée. Nou pense ki ti faire sa pou intimide li, fine faire également pour harcèle li, seki condamnable par les lois mauriciennes ». La section 12 de la constitution de Maurice assure que quiconque a le droit de faire une déclaration et encore plus en tant que syndicaliste. « D’ailleurs, mo dire ou nou en tant que syndicaliste du gouvernement, nou critique gouvernement, so banne institutions gouvernementales. Jamais mo fine gagne ene lette du GM en tant qu’employé du GM. MK, ki li été li ! Pli le roi ki leroi li. Mo pense li pou ale sali reputation Moris, c’est pourquoi MK doit ramasser cette lettre et la remettre dans un tiroir. Un point, c’est tout !!».

MK garde le silence

Enfin, le syndicaliste des fonctionnaires et autres employés de l’État affirme qu’il a déjà alerté le BIT (Bureau International du Travail) et d’autres instances pour les violations des droits syndicaux dans le pays. Il fait un appel à Air Mauritius pour qu’il retire sa lettre à Yogita Baboo. Ainsi, le syndicaliste a dit à la présidente de l’AMCCA qu’une lettre de la SEF sera envoyée à MK pour dire qu’elle ne répondra pas à la lettre de MK et attendra une réponse de la compagnie aérienne nationale avant de donner une plus grande dimension à cette affaire de harcèlement à un syndicaliste et la tentative de lui imposer le silence.

Du côté du Pailles-en-Queue Court, on affirme que l’enquête sur l’affaire de la lettre est toujours en cours et que la compagnie n’a aucune déclaration à faire sur cette affaire à ce stade. À noter que la question parlementaire de la députée de l’opposition du PTr, Stéphanie Anquetil au ministre du Travail sur cette affaire d’interdiction à la parole de la syndicaliste Yogita Baboo par Air Mauritius n’a pas été répondue. La députée compte revenir à la charge à la prochaine séance.

Enfin, en ce qui concerne le litige qui oppose Air Mauritius à l’Air Mauritius Cabin Crew sur les conditions salariales et industrielles qui sont actuellement entendues et qui seraient à l’origine des tracasseries faites à Yogita Baboo, il est toujours débattu à l’Employees Relations Tribunal ERT. Les dépositions de l’AMCCA ont déjà pris fin et ce sont, donc, les versions du Management d’Air Mauritius qui seront entendues les 20 et 21 juin, alors que le 17 juillet et le 9 août seront réservés aux plaidoyers des avocats de chaque partie.

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