À la tête de sa propre bijouterie D. Neergheen dont il tire une grande fierté, Dhilesh Neergheen règne en maître car tout ce qui est en lien avec le façonnage des bijoux en or et en argent, il le fait seul. Un talent familial dont il a hérité et qu’il souhaite transmettre aux jeunes qui ont terminé leurs études et qui sont passionnés par cette filière.
Il est toujours de bonne humeur Dhilesh Neergheen, un lève-tôt de surcroît qui se consacre entièrement à son art et qui a une pensée spéciale pour sa femme, Manisha, qui le soutient dans son business. Son cheminement à l’école Presidency lui a fait comprendre très jeune qu’il n’était pas doué pour les études mais pour le travail fait-main. Ce qui l’amène à arrêter sa scolarité dès la Form IV. Son père travaillait dans ce secteur avec son oncle qui lui était propriétaire d’une bijouterie.
Dhilesh Neergheen parle de son apprentissage, raconte avoir démarré à partir de rien pour finalement se décider il y a sept ans à devenir son propre patron. Pour lui, il s’agit de la continuité d’un savoir-faire familial. Et dans ses yeux, on voit cette lueur de joie d’y être parvenu.
Comme tous les jeunes de son âge, Dhilesh Neergheen a lui aussi connu des hauts et des bas dans sa vie. Dans sa bijouterie, située à l’étage de Manhattan à Curepipe, il revit. Et quand il parle de chacun de ses bijoux comme le kangan, le mangalsoote, les chevalières, les chaînes arborant des prénoms, on ressent chez lui cette satisfaction personnelle d’avoir réussi à créer de ses mains. Ses bijoux sont à la fois personnalisés où recréés selon les désirs de sa clientèle. Sa formation en bijouterie à la MITD l’a beaucoup aidé à se perfectionner au point où il lui est facile d’expliquer à un client l’art de vérifier si son bijou est bien en or. « C’est le poinçon qui est la marque officielle apposée par les bijoutiers qui permet d’identifier la provenance d’un bijou en or, en argent ou en platine. »
Authenticité et simplicité
Dhilesh prend son temps pour imaginer et faire naître son projet en mettant surtout en avant son savoir-faire d’artisan bijoutier joaillier. Il a pu constater au fil de ses expériences que les gens recherchent avant tout de l’authenticité et la simplicité dans les bijoux. « Les Mauriciens veulent des bijoux qui leur ressemblent et pas des bijoux que tout le monde possède. » Dhilesh, lui, travaille chaque pièce commandée de manière artisanale. Bien que le diamant reste la pièce universelle, cela n’empêche pas la clientèle de se tourner plutôt vers l’or ou l’argent. Son désir à lui a été de créer de ses mains en ouvrant son propre atelier de bijoux. L’entrepreneur fait état de sa relation particulière avec des métaux comme l’or et l’argent qu’il associe aussi au diamant et à un vrai travail de joaillier.
Son travail consiste aussi à voir quelle forme donner au bijou, s’il doit y incruster des pierres.
Ce qui intéressant dans l’approche de ce bijoutier réside dans sa liberté créatrice, ce qui plaît beaucoup à ses clients. Il travaille beaucoup de manière traditionnelle avec les limes, le marteau, le chalumeau et tout se fait dans son magasin à l’arrière où il a aménagé son coin de bricoleur. « Je travaille seul, ce qui est ma grande force car je peux évaluer chacune de mes créations, corriger les défauts et donner libre cours à mon imagination. Ma mission est d’étudier la demande du client, de lui conseiller sur son achat et de réaliser son bijou selon ses attentes. »
Quand on lui demande ce qui lui plaît dans ce métier par-dessus tout, il dira sans détour que gérer une entreprise au quotidien est bien plus complexe. Lui est plutôt un passionné de design, capable de retranscrire les modèles choisis par ses clients. Il aime observer les bijoux que portent les gens autour de lui. « La bijouterie est considérée comme un luxe. Moi, j’essaie d’aider aussi ceux qui n’ont pas les moyens mais qui veulent offrir un bijou symbolique à leurs proches. Donc, je leur permets de me payer un petit montant et quand ils ont tout réglé, ils partent avec leurs bijoux. »
Chaque joyau a une histoire et celle de Dhilesh Neergheen s’écrit à la fois en lettres d’or, en argent ou en diamant, car pour lui le bijoutier a cette possibilité d’exploiter différents types de bijoux. Pour l’heure, il espère que sa bijouterie de Manhattan à Curepipe connaîtra le succès espéré, d’autant plus qu’il prévoit des surprises en termes d’innovation de ses produits en cette période de festivités.