Administration Judiciaire : Tara Knitwear et Rossana Textiles : les salaires des ouvriers décaissés

Heureux dénouement pour les employés de Tara Knitwear Ltd et Rossana Textiles Ltd. Ces derniers qui étaient sans paie depuis juillet vont pouvoir toucher leurs salaires rapidement. En effet, les administrateurs Afsar Ebrahim et Georges Chung Ming Kan (BDO) ont enclenché, hier après-midi, les procédures en vue du décaissement des salaires pour le mois de juillet. « Nous avons demandé à la banque de traiter ce cas en urgence », déclare Georges Chung Ming Kan. Les employés devraient donc recevoir leur salaire pour le mois de juillet d’ici ce samedi ou au plus tard lundi 26. Quant aux salaires pour le mois d’août, le paiement sera effectué la semaine prochaine.

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Depuis la prise en charge des deux entités sous l’administration de BDO, les administrateurs sont en contact permanent avec tous les acteurs concernés, notamment les employés, leur représentant syndical, les institutions financières, le ministère du travail et les fournisseurs. Pour l’heure, toutes les usines, soit celles de Tara à Plaine Lauzun et Nouvelle France, ainsi que ce Rossana Textiles à Plaine Lauzun, sont opérationnelles.

« Nous faisons tout notre possible pour rassurer les clients sans qui nous ne pourrons sauver ces entreprises. Nous remercions tous les employés pour leur dévouement, leur soutien et leur engagement dans ces moments difficiles. Ils ont beaucoup souffert ces deux derniers mois. De notre côté, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener la situation à la normale », soutient Afsar Ebrahim.

De plus, les administrateurs travaillent d’arrache-pied pour la mise en œuvre d’un plan de redressement pour Tara Knitwear Ltd et Rossana Textiles Ltd. Une réunion avec les créanciers des deux entreprises est prévue le 29 août au Taher Bagh Hall à Port-Louis.

Interrogé par Le Mauricien hier après-midi à propos de ce dénouement, le négociateur des ouvriers, Fayzal Ally Beegun, se dit heureux de constater que les administrateurs ont pu décaisser les salaires des ouvriers. « J’ai eu une conversation téléphonique avec Afsar Ebrahim. Il m’a confirmé que les salaires pour le mois de juillet seront remis aux ouvriers incessamment. Par contre, ceux du mois d’août seront versés en deux tranches à parts égales. La situation retournera toutefois à la normale en septembre. Les ouvriers recevront leurs salaires comme à l’accoutumée. Il n’a pas parlé d’une éventuelle fermeture de ces unités. Ce qui est une bonne chose », a-t-il dit. Face à cette situation, la manifestation prévue pour lundi prochain devant le siège du ministère du Travail et des relations industrielles a été annulée.

Conditions d’hébergement dénoncées

Chambres exiguës, des couvertures faisant office de portes d’entrée, manque d’aération et des draps pour délimiter les chambres ainsi que plusieurs travailleurs dormant côte à côte dans une même chambre. Telles sont les conditions dans lesquelles sont hébergés les ouvriers bangladeshis de l’unité de textile de Nouvelle-France, Tara Knitwear Ltd. Face à ces conditions « qualifiées d’inhumaines », le négociateur de ces ouvriers, Fayzal Ally Beegun, a signifié son intention de porter plainte, lundi, au Dormitory Board meeting, du ministère du Travail et des relations industrielles. « J’ai eu l’occasion de visiter le dortoir de ces ouvriers durant la semaine et je peux dire que ce n’est pas du tout beau à voir. Ils dorment à cet endroit dans des conditions inhumaines. Il y a un manque d’aération et pas d’espace pour circuler dans les chambres. Plusieurs d’entre eux dorment dans une seule chambre », a déclaré le syndicaliste. Pour faire état de cette situation auprès du ministère du Travail et des relations industrielles, le syndicaliste a affirmé qu’il a réalisé une vidéo pour démontrer dans quelle situation, ils sont en train de vivre à Maurice.

« Il est chagrinant de constater que d’un côté, ils ne perçoivent pas de salaire en ce moment et que d’autre part ils sont appelés à travailler quand même pour honorer les commandes », a-t-il mis en exergue. Et de poursuivre: « Il devait déclarer qu’un certain nombre de ces travailleurs ont refusé de travailler durant la semaine en raison de ces conditions précaires. Moi de mon côté, j’ai informé le ministère du Travail de la situation qui prévaut l’usine ». Le négociateur Beegun a évoqué la question avec Afzar Ebrahim, hier. « Il m’a dit qu’il va y mettre bon ordre jusqu’à ce qu’on trouve un acquéreur pour cette unité ».

Lors de sa rencontre avec les responsables du dossier lundi prochain, le syndicaliste compte demander au ministère comment se fait-il que des permis ont été accordés pour que les travailleurs bangladeshis puissent être hébergés dans ces conditions-là. « Il faut savoir qu’il n’y a pas moins de 145 ouvriers bangladeshis qui sont ainsi hébergés à Nouvelle France. L’unité de textile de Nouvelle France emploie également 120 travailleurs mauriciens et 45 ouvriers malgaches et 3 ouvriers indiens. La deuxième unité de Tara Knitwear Ltd, qui se trouve à Plaine-Lauzun, emploie 400 ouvriers bangladeshis et une cinquantaine de travailleurs mauriciens.

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