Affaire Mike Brasse : l’ICAC maintient la pression sur le CP Karl Mario Nobin

  • L’ACP Domah convoqué et entendu ce matin au sujet des instructions venant du patron de la police en faveur de ce trafiquant de drogue incarcéré à la Réunion

L’ICAC a convoqué ce jeudi l’ACP Domah, l’ex-Divisional Commander de la Northern Division, dans le cadre de l’enquête sur l’octroi d’un passeport au trafiquant de drogue Mike Brasse. L’équipe de Navin Beekarry est en présence d’une correspondance que ce haut gradé avait envoyée au commissaire de police, Mario Nobin, confirmant que le trafiquant a bien logé une déposition à la police de Grand-Baie pour rapporter la perte de son passeport.

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« Complainant urgently needs to travel to Reunion Island on 16/09/16 to bring back his speed boat PC 4713 – OL – 17 – Ilot Gabriel, which is actually under repair thereat », avait indiqué l’ACP Domah à l’attention de Mario Nobin. Ce dernier avait donné des instructions en écrit, datées du 13 septembre 2016, pour des « necessary actions as per established protocol » .

Le lendemain, soit le 14 septembre, le dénommé Mike Brasse avait débarqué au Passport and Immigration Office (PIO) pour récupérer son nouveau passeport.
Or, la CP’s Circular No 11/2012 du 23 avril 2012, portant la signature du précédent commissaire de police Dhun Iswur Rampersad, avait mis en garde les Divisional Commanders contre les procédures élaborées dans le cadre des passeports égarés ou volés. L’ICAC devra confirmer si c’est l’ACP Domah qui avait contacté Mario Nobin en premier pour aider le trafiquant de drogue ou si c’est le contraire.

Cet élément est considéré comme « crucial » au niveau de l’ICAC car, indique une source au Reduit Triangle, « il permettra de décider d’une convocation éventuelle du commissaire de police ».

Avec l’interrogatoire de Narendrakumar Boodram, ex-responsable du PIO, les enquêteurs sont en présence d’une partie de la chronologie ayant conduit à l’octroi de ce passeport à Mike Brasse. L’ACP Domah devra confirmer s’il aurait envoyé la correspondance officielle mentionnée au commissaire de police, Mario Nobin, de son propre gré où s’il a agi après un appel de son supérieur hiérarchique.

De plus, il devra expliquer comment dans un délai aussi court, il a pu donner un « rapport positif » sur Mike Brasse. « L’ICAC souhaite savoir s’il y a eu une enquête policière pour déterminer si Mike Brasse avait bien égaré son passeport et si des policiers ont pris des renseignements sur lui, ses fréquentations, et les raisons de ses déplacements à l’étranger. Et également de déterminer s’il y avait bien une urgence pour lui de se rendre à La Réunion avant de lui donner un nouveau passeport », indique notre source.

De son côté, l’ASP Boodram a, lui, été très clair dans sa déposition, en mentionnant un appel téléphonique d’un numéro du bureau du commissaire de police en septembre 2016, quand ce dernier lui aurait dit : « Monn dir li (Ndlr, Mike Brasse) vinn laba (Ndlr, au PIO). Fer li gagn so paspor. » Comme mesure de précaution, il avait alors remis un “restrictive passport” à Mike Brasse le 17 septembre 2017 afin que celui-ci puisse se rendre à La Réunion et pas sur un autre territoire.

Mike Brasse sera interpellé moins de deux mois plus tard par la police réunionnaise, avec 42,6 kg d’héroïne. Son bateau de plaisance L’Îlot Gabriel a été utilisé pour récupérer à La Réunion une importante cargaison d’héroïne venant de Madagascar. D’ailleurs, Mike Brasse est passé aux aveux et purge actuellement une peine de huit ans de prison à l’île sœur. Soulignons qu’après l’ACP Domah, l’ICAC compte interroger le “clerk” de la Northern Division pour obtenir plus de détails entourant l’octroi de ce passeport.

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